Le billet vert: l’art du possible

Photo: Projet Bay du Nord (Equinor)

Un adage conservateur veut que la politique ne soit rien de plus que « l’art du possible ». Force est de constater qu’il s’agit d’un point de vue partagé par M. Steven Guilbeault, un ancien militant écologiste qui, en 2001, pratiquait la désobéissance civile et qui en 2022, à titre de ministre de l’Environnement, a approuvé un mégaprojet d’extraction d’hydrocarbures. Certains cautionnent cette trajectoire en le qualifiant de « pragmatique ». La méthode Guilbeault est-elle une approche avisée pour mener le Canada à l’indispensable transition écologique ?

L’empreinte matérielle: représenter le poids réel de nos économies

Photo: Dominik Vanyi (Unsplash)

Dans sa conception moderne, l’économie a tendance à être réduite à sa dimension monétaire, soit les choses pouvant être décrites par un prix. Les modèles économiques permettent ainsi de considérer le coût des salaires, des matières premières, des machines et les profits dans un même calcul. Les données monétaires permettent aussi des analyses très poussées, mais elles ne décrivent pas tout. En effet, en se concentrant sur les valeurs monétaires, on ferme les yeux sur de nombreux éléments d’intérêt, tel que l’environnement. Pour exploiter des ressources naturelles, une entreprise doit généralement défrayer des coûts pour les droits d’exploitation, acheter des machines et payer sa main-d’œuvre. Mais la nature, elle, est gratuite, permettant de fournir un profit virtuellement infini. Ce n’est qu’au moment d’être valorisée, une fois qu’on en extrait la matière utile, que la nature gagne une valeur.

Rapport du GIEC: les solutions – comme les obstacles – sont politiques

Photo: Kris Krüg (Flickr)

Le groupe III du GIEC, qui se spécialise dans l’analyse des solutions permettant de contrer les changements climatiques, a publié son rapport hier. La conclusion est non équivoque : les solutions pour limiter le réchauffement planétaire existent (sortir des combustibles fossiles; adopter de nouveaux modes de transport; d’alimentation et d’habitation durables; diminuer le niveau de consommation des pays développés; etc.), mais leur diffusion est freinée. Comment expliquer cette inertie climatique alarmante?

Les plans conjoints agricoles, bienfaits ou entraves?

Photo: Priscilla du Preez (Unsplash)

Bête obscure particulière au monde agricole, les plans conjoints touchent une partie non négligeable des aliments produits au Québec. En fait, il y en a près d’une quarantaine et ils visent les oeufs, le lait, les bleuets, le sirop d’érable, mais aussi le homard, le flétan, le porc, les céréales, pour n’en nommer que quelques-uns, incluant une quinzaine de plans conjoints pour le bois. Le présent article se limitera toutefois au domaine de l’agriculture.

Pourquoi Hydro-Québec compense-t-elle Énergir et combien ça va coûter ?

Photo: Adam Fagen (Flickr)

Une entente survenue entre Énergir et Hydro-Québec a fait couler beaucoup d’encre dans les dernières semaines, et avec raison, car on estime qu’entre 2022 et 2030, celle-ci coûtera à Hydro-Québec plus de 400 millions de dollars. Si l’entente reste la même, ce montant pourrait même atteindre près de 1,2 milliard de dollars en 2036 et 2,4 milliards de dollars d’ici à la fin 2050. Voyons pourquoi.

Comment mettre en œuvre la transition juste au Canada? En en faisant davantage

Photo: Mike Setchell (Unsplash)

La semaine dernière, l’Institut Parkland a tenu une conférence sur le sujet de la transition juste regroupant chercheur·e·s, universitaires, syndicats, activistes climatiques, ainsi que quelques politicien·e·s et décideur·e·s. Parmi les leçons importantes de la conférence : le Canada doit en faire beaucoup plus afin de créer une économie faible en carbone et plus équitable pour tous et toutes.

Rapports du GIEC : comment ça marche et que nous apprend celui de février 2022 ?

Photo: Kris Krüg

Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) publiait le 28 février dernier son plus récent rapport qui porte sur les stratégies d’adaptation aux changements climatiques. Rappelons que le GIEC est composé de scientifiques de partout à travers la planète et sa mission est d’évaluer les causes, les impacts et les solutions aux changements climatiques. Avant de parler du rapport, tentons de mieux comprendre ce qu’est le GIEC et comment il arrive à ses conclusions.

La gestion de l’offre, une démocrature agricole

Photo: Destiny Wiens (Unsplash)

Au plus tard à chaque élection fédérale, le sujet de la gestion de l’offre refait surface. En principe, ce monstre de complexité, maintenant limité au seul pays du Canada, trouve ses fondements dans de nobles objectifs: le premier, stabiliser les prix à la consommation en contrôlant la production de certaines denrées comme le lait (1966 et 1972), la volaille (1971), les oeufs (1966), mais aussi le sirop d’érable (2004 uniquement pour le Québec) et le lapin (2005, uniquement pour le Québec).

La COP26 ou comment inculquer le statu quo néolibéral

Photo: COP26

Blogue de l’IRIS – Voilà quelques semaines déjà que la COP26 est terminée. Cette conférence des parties, dont l’existence même démontre qu’il y a bel et bien une crise climatique, permet de sensibiliser l’opinion publique et de trouver des solutions à l’échelle internationale en vue de remédier à ce problème planétaire. Or, son bilan représente à bien des égards un échec.

Croissance et environnement peuvent-ils faire bon ménage?

Photo: Thomas Richter

Aux États-Unis, le contexte pandémique et la crise climatique ont fait croître l’intérêt pour un « Green New Deal » (GND), une série de mesures de relance économique qui comprendraient entre autres des investissements substantiels dans les technologies vertes. Les appels à une « relance verte » sont aussi nombreux au Canada et au Québec.