De nos cotes de crédit au crédit social chinois

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Depuis environ une dizaine d’années, le gouvernement chinois travaille à la réalisation d’un système de « crédit social » dont la pleine opérationnalisation est prévue pour 2021. Ce crédit social est le résultat d’un vaste système de collecte de données de toutes sortes sur la population : historiques de paiement, dossiers criminels, habitudes de consommation, banales incivilités, types d’endroits et d’individus fréquentés, etc. Ces informations sont collectées par les autorités de Pékin qui attribuent un score à chaque individu dans le but officiel d’augmenter la « confiance » générale au sein de la population, afin de faciliter le développement économique du pays. 

Robotisation – L’influence sur la qualité des emplois

Nous avons vu dans le précédent billet que la robotisation ne semblait pas forcément détruire les emplois, mais pouvait même en créer. Tournons-nous à présent sur un enjeu très peu abordé lorsqu’il s’agit de discuter du progrès technologique, soit l’impact de la robotisation sur les salaires. Les variations de salaires sont des phénomènes complexes à analyser, ce qui explique probablement pourquoi il n’en est presque jamais fait mention dans les comptes rendus de la presse. Le salaire est effectivement influencé par énormément de facteurs, ce qui rend très difficile l’isolement de l’effet significatif d’un seul d’entre eux. Les observations de ce billet sont donc à prendre avec de grandes réserves, car elles ne prétendent pas faire l’entière lumière sur les variations de salaire observées, d’autant que les hypothèses utilisées dans ce billet et le précédent sont simplificatrices à dessein. L’objet de ce billet vise davantage à mettre de l’avant l’enjeu de la qualité des emplois qui peuvent être créés à la suite de la robotisation.

Robotisation : pourquoi reste-t-il des emplois?

De nombreux débats ont occupé et occupent encore la société quant au remplacement des emplois par les robots, ce que les économistes nomment dans la théorie de la production l’effet de substitution entre le capital et la main-d’œuvre. Ce billet s’attardera dans un premier temps à observer les données disponibles sur l’emploi de trois secteurs d’activité (agricole, services professionnels, scientifiques et techniques et le secteur de l’hébergement et de la restauration) qui devraient avoir été fortement influencés par le progrès technologique. Un second billet s’intéressera à un effet peu débattu, l’effet de l’automatisation sur les salaires de ces mêmes secteurs. Comme tout phénomène économique cependant, les explications sur les faits observés ne peuvent se limiter à un seul facteur. Les observations et hypothèses explicatives de ce billet et du prochain sont donc à prendre avec une certaine réserve.

Desjardins : petit retour sur une publication controversée

Notre publication sur Desjardins a suscité de nombreuses réactions la semaine dernière. « Vers la bancarisation du Mouvement des caisses populaires? », c’est le titre que nous avions donné à cette note socioéconomique. L’objectif était ainsi de vérifier dans quelle mesure Desjardins, connue à titre de coopérative de crédit et d’épargne, ressemble de plus en plus à une banque traditionnelle. C’est une affirmation que plusieurs personnes ont avancée dans le passé, dont Claude Béland, président du Mouvement de 1987 à 2000. Celui-ci affirmait, en entrevue au Journal de Montréal en 2015, que Desjardins avait « vendu son âme », des propos qu’il a tenus à nouveau en 2016 dans une entrevue réalisée par Gérald Fillion, ainsi qu’au lendemain de l’annonce de la fermeture de points de service et de guichets automatiques en 2018.

Grève des préposées aux bénéficiaires : les résidences privées pour personnes âgées ont-elles les moyens de payer décemment leurs employées?

La semaine dernière, les préposées aux bénéficiaires ainsi que d’autres employées de dix résidences privées pour aîné·e·s (RPA) ont tenu trois jours de grève pour réclamer des salaires décents. Cette grève n’est pas la première dans ce secteur : depuis au moins 2016, les travailleuses des RPA, dont la rémunération frôle actuellement le salaire minimum, revendiquent un salaire à l’embauche de 15 $ de l’heure. Elles font toutefois face à des patrons peu disposés à accorder un revenu viable à leurs employées. Une analyse rapide de ce secteur économique en pleine expansion indique pourtant qu’ils en ont parfaitement les moyens.

Quelle place pour les écoles privées au Québec?

La semaine dernière, l’IRIS a publié sur son blogue un dialogue entre le Mouvement L’école ensemble et l’ancien député, M. Camil Bouchard. Dans ce texte, M. Bouchard développe une proposition qui est finalement assez simple : au lieu de chercher à combattre la présence des écoles privées, notamment en diminuant la part de leur financement public (voir cette étude qui traite du sujet), il faudrait plutôt tendre à accroître ce financement, mais sous certaines conditions. L’idée serait d’offrir un financement public à 100 % aux écoles privées qui acceptent de réduire à zéro la facture exigée des parents, de lever entièrement leur mécanisme de sélection à l’entrée et de se plier à une règle de représentation de la mixité sociale en fonction de leur territoire administratif.

Comment empêcher l’école privée subventionnée de nuire ? – Un entretien avec Camil Bouchard

Le Mouvement L’école ensemble s’est entretenu avec Camil Bouchard à propos de son article « Pour régler l’iniquité scolaire, il faut financer les écoles privées », paru dans Le Devoir du 19 mars dernier. Nous retranscrivons ici cet échange.

Tuer l’industrie du taxi pour faire vivre Uber (2e partie)

L’arrivée d’Uber à la bourse de New-York le 9 mai dernier était un événement très attendu. À près de 72 milliards US$, sa valorisation boursière égale le record pour une entreprise américaine établi par Facebook en 2012. L’engouement certain pour Uber ne s’est toutefois pas traduit par une forte demande pour ses actions, qui se sont vendues en dessous du prix initialement demandé par la compagnie. La raison en est bien simple : depuis sa fondation en 2009, Uber n’a jamais engrangé de profit et ne compte pas le faire dans un avenir rapproché. Certains parlent même d’encore 5 à 10 ans avant que leur modèle d’affaire ne devienne rentable. Or, la valeur d’une action en bourse est le reflet direct des gains futurs qu’elle permet raisonnablement d’espérer. L’horizon lointain de la profitabilité d’Uber tire donc le prix de ses actions vers le bas.

Il y a un lien entre la dette du Québec et le taux d’emprunt mais pas celui que vous pensez

Entre 2010 et 2015, c’est 20,2G$ de dollars que le gouvernement québécois a imposés en « effort » budgétaire dans le but d’atteindre le déficit zéro. Durant cette période, il a haussé ses revenus de 6,2G$ et réduit ses dépenses de 14G$. Ironiquement, on apprenait dans le dernier budget de la CAQ que le gouvernement prévoit dégager des surplus de 21,1G$ sur six ans.

ABI – L’hypothèse d’un changement de paradigme

En novembre dernier, nous publiions un billet sur le lock-out à l’Aluminerie de Bécancour (ABI), qui dure à présent depuis plus de 15 mois. Il était attendu du gouvernement qu’il intervienne pour rétablir le rapport de force entre les parties à la table de négociation. Les évènements des dernières semaines entourant ce conflit nous fournissent de nouvelles inquiétudes quant à l’état des négociations à l’ABI, voire sur l’état des relations de travail au Québec.