Groupe Sélection : un emblème des failles du modèle québécois de soins aux personnes âgées

Photo: image tirée du site web de La Presse

On apprenait la semaine dernière les déboires financiers du Groupe Sélection, un géant de l’industrie des résidences privées pour aîné·e·s (RPA) qui détient près d’une cinquantaine d’immeubles logeant environ 15 000 personnes âgées. Cette affaire met en lumière les risques de confier à une industrie privée la responsabilité d’assurer des soins et des services souvent essentiels pour les aîné·e·s.

Y a-t-il des économistes à la CAQ?

Photo: Jamar Penny (Unsplash)

Comme si un coup de dés avait soudainement changé le cours de l’économie, le gouvernement Legault a annoncé qu’il devra, dans les conditions actuelles de pénurie de main-d’œuvre et d’inflation, presque doubler les budgets accordés au Programme de financement des infrastructures s’il veut créer les 37 000 places en services de garde promises. Alors que la responsabilité du déficit de places appartient en partie au gouvernement libéral passé, ce qu’il en coûtera de réparer ce laxisme incombe par contre aux stratégies de relance malavisées de la CAQ. Pour un gouvernement qui affirmait dans le dernier discours du budget qu’il faisait « de la saine gestion des finances publiques une priorité », il semble que les rouages de la macroéconomie lui échappent puisqu’il a lui-même contribué à hausser les coûts de construction par ses politiques de relance.

Bientôt une éthique financière 360° pour la Caisse de dépôt et placement du Québec?

Le texte d'abord publié sous forme de lettre ouverte dans Le Devoir.

À la suite du dépôt du plus récent rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), la décarbonisation des investissements financiers sera probablement remise à l’ordre du jour par bien des investisseurs institutionnels soucieux de respecter l’éthique de leur clientèle et de leurs membres. La Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) poursuivra peut-être sa lancée en réduisant ses investissements dans le gaz et les pipelines. Cet exercice ne devrait cependant pas se restreindre à la dimension environnementale et aurait intérêt, pour garantir le caractère éthique des décisions financières prises par cette société publique qui gère l’épargne-retraite du quart des Québécois·es, inclure des critères sociaux.

Un budget fédéral qui alimente le cynisme

Le texte d'abord publié sous forme de lettre ouverte dans La Presse.

À la suite de son alliance avec le NPD, le gouvernement libéral avait les coudées franches pour faire de ce budget un outil de lutte contre la pauvreté et le réchauffement planétaire. La ministre des Finances Chrystia Freeland a toutefois accouché d’un plan budgétaire qui offre des demi-mesures et fait la part belle aux promoteurs et aux investisseurs privés.

Budget fédéral 2022 : un budget « Don’t look up »

Photo: James Beheshti (Unsplash)

Le budget déposé aujourd’hui par la ministre des Finances du Canada Chrystia Freeland échoue à présenter un plan cohérent et réaliste en matière de transition énergétique. Ce faisant, il ignore les avertissements des scientifiques du GIEC qui identifiaient en début de semaine certains des changements requis pour éviter l’intensification des catastrophes liées au réchauffement planétaire. Cette nouvelle opportunité ratée se produit alors que le budget libéral bénéficie pourtant du soutien du Nouveau parti démocratique (NPD).

La CAQ repolitise les tarifs d’Hydro-Québec

Le texte d'abord publié sous forme de lettre ouverte dans La Presse.

Le gouvernement a finalement décidé de plafonner les hausses des tarifs d’électricité à 3 %. La pression était forte pour qu’il revienne sur son choix de lier la hausse des tarifs d’Hydro-Québec à l’inflation. Choix qui rappelons-le a été critiqué par la quasi-entièreté des intervenant·e·s dans le domaine.

En santé, une refondation sans toucher aux fondations?

Photo: Guillaume Piron (Unsplash)

Face aux défaillances majeures du réseau de la santé et des services sociaux constatées depuis le début de la pandémie de COVID-19, le gouvernement Legault s’est récemment engagé à réaliser une véritable « refondation » du système de santé. Si une telle promesse suscite l’espoir de changements radicaux pour un réseau qui en a bien besoin, les informations disponibles jusqu’à maintenant quant à la nature de cette nouvelle réforme laissent présager d’amères déceptions.

Oui des places, mais « dans combien de temps »?

Photo: BBC Creative (Unsplash)

Le réseau des centres de la petite enfance (CPE), qui fêtait en janvier son 25e anniversaire, continue de faire couler beaucoup d’encre en ce début d’année. Invité à la populaire émission « La semaine des 4 Julie », le ministre de la Famille Mathieu Lacombe a été confronté aux vidéos de mères témoignant de la détresse provoquée par l’attente d’une place. Le ministre a répondu en rappelant son intention de compléter le réseau. Sensible au désespoir des parents, l’animatrice Julie Snyder l’a talonné en répétant à quatre reprises la question : « dans combien de temps ? ».

Lorsque l’austérité prend le transport en commun

Photo: Manny Fortin

L’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM) anticipe un déficit cumulé de près de 1 milliard de dollars d’ici 2024 pour ses quatre sociétés de transport (STL, STM, EXO et RTL). Pour la Société de transport de Montréal (STM) seulement, on prévoit un déficit budgétaire de 62 millions de dollars pour l’année 2022.

Soigner à la chaîne mènera à une impasse

Ce texte est d’abord paru dans l’édition du 1er octobre du journal Le Devoir. Le gouvernement de François Legault souhaite régler les problèmes d’accès aux services de santé en contraignant chaque médecin de famille à prendre en charge au moins 1000 patients. Cette approche rappelle celle préconisée par le gouvernement libéral précédent, qui prévoyait en 2015 de forcer les omnipraticiens expérimentés à inscrire un minimum de 1512 patients sous peine de pénalité financière et qui, à la même époque, a modifié le mode de rémunération des médecins de CLSC afin d’augmenter leur « productivité ». Or, non seulement ce type de mesure ne permet pas d’attaquer le problème à sa source, mais il pourrait bien conduire à l’aggraver.