Profit et indifférence à la Caisse

Photo: Dennis Jarvis (Flickr)

Jeudi dernier, en pleine COP27, La Presse nous apprenait que la Caisse de dépôt et placement du Québec avait réussi à s’y démarquer sur le plan de la transparence. La Caisse ne craint donc pas de diffuser les informations sur ses investissements. En effet, peu importe les contestations dont ils sont l’objet, elle garde le cap dans l’indifférence de leurs conséquences sociales.

L’empreinte carbone de la Caisse de dépôt et placement s’aggrave

Photo: Bernard Fougères

Depuis 2017, la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) est dotée d’une « Stratégie d’investissement face au défi climatique » qui vise à réduire l’empreinte carbone des placements financiers de la Caisse. Pour ce faire, CDPQ tient un compte annuel des tonnes de gaz à effet de serre (GES) découlant de ses différents placements. En 2021, l’institution a annoncé s’être fixé un objectif de réduction de 60% entre 2017 et 2030, visant ainsi à passer de 79 tonnes GES par millions de dollars investis en 2017 à 32 tonnes GES/M$ en 2030. Étant donné que le portefeuille de la Caisse croît à raison d’environ 9% par année, cet horizon de réduction des GES par dollar investi peut-il suffire à abaisser la totalité des émissions associées au portefeuille de la Caisse?

Bientôt une éthique financière 360° pour la Caisse de dépôt et placement du Québec?

Le texte d'abord publié sous forme de lettre ouverte dans Le Devoir.

À la suite du dépôt du plus récent rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), la décarbonisation des investissements financiers sera probablement remise à l’ordre du jour par bien des investisseurs institutionnels soucieux de respecter l’éthique de leur clientèle et de leurs membres. La Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) poursuivra peut-être sa lancée en réduisant ses investissements dans le gaz et les pipelines. Cet exercice ne devrait cependant pas se restreindre à la dimension environnementale et aurait intérêt, pour garantir le caractère éthique des décisions financières prises par cette société publique qui gère l’épargne-retraite du quart des Québécois·es, inclure des critères sociaux.