Hausses salariales plus rapides que l’inflation : entre espoir, rattrapage et effet de structure

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Alors que l’inflation semble ralentir sa course, les médias relayent d’autres bonnes nouvelles sur la croissance des salaires. Le Journal de Montréal du 22 août titrait : « Les salaires augmentent encore plus vite que l’inflation au Québec ».

Striketober et « grande démission » : aux États-Unis, les travailleurs et les travailleuses sont d’humeur frondeuse

Photo: Fibonacci Blue

Plusieurs grèves ont été déclenchées aux États-Unis au cours du mois d’octobre, dans un contexte marqué par un nombre record de démissions à travers le pays. L’ampleur de ces grèves demeure relativement limitée sur une échelle historique, mais elle n’en révèle pas moins un réel potentiel de revitalisation du mouvement syndical états-unien.

Les perdants de la reprise jusqu’ici

Photo: Brian Lundquist (Unsplash)

Après le tumulte des premiers mois de pandémie, on observe une certaine reprise économique au Québec comme au Canada. Bonne nouvelle, avouons-le. Cependant, au moment où les mesures d’urgence arrivent à leur fin, ce n’est pas tout le monde qui goûte au fruit de la relance. Pour éclairer l’un des angles morts de la crise actuelle, prenons le temps d’étudier l’évolution récente de la « destruction/création » d’emplois sous l’angle du salaire horaire. Cet exercice nous permettra de démontrer – on s’en doutait un peu –, qu’il est faux d’affirmer que nous sommes toutes et tous dans le même bateau face à la pandémie.

Robotisation – L’influence sur la qualité des emplois

Nous avons vu dans le précédent billet que la robotisation ne semblait pas forcément détruire les emplois, mais pouvait même en créer. Tournons-nous à présent sur un enjeu très peu abordé lorsqu’il s’agit de discuter du progrès technologique, soit l’impact de la robotisation sur les salaires. Les variations de salaires sont des phénomènes complexes à analyser, ce qui explique probablement pourquoi il n’en est presque jamais fait mention dans les comptes rendus de la presse. Le salaire est effectivement influencé par énormément de facteurs, ce qui rend très difficile l’isolement de l’effet significatif d’un seul d’entre eux. Les observations de ce billet sont donc à prendre avec de grandes réserves, car elles ne prétendent pas faire l’entière lumière sur les variations de salaire observées, d’autant que les hypothèses utilisées dans ce billet et le précédent sont simplificatrices à dessein. L’objet de ce billet vise davantage à mettre de l’avant l’enjeu de la qualité des emplois qui peuvent être créés à la suite de la robotisation.

Robotisation : pourquoi reste-t-il des emplois?

De nombreux débats ont occupé et occupent encore la société quant au remplacement des emplois par les robots, ce que les économistes nomment dans la théorie de la production l’effet de substitution entre le capital et la main-d’œuvre. Ce billet s’attardera dans un premier temps à observer les données disponibles sur l’emploi de trois secteurs d’activité (agricole, services professionnels, scientifiques et techniques et le secteur de l’hébergement et de la restauration) qui devraient avoir été fortement influencés par le progrès technologique. Un second billet s’intéressera à un effet peu débattu, l’effet de l’automatisation sur les salaires de ces mêmes secteurs. Comme tout phénomène économique cependant, les explications sur les faits observés ne peuvent se limiter à un seul facteur. Les observations et hypothèses explicatives de ce billet et du prochain sont donc à prendre avec une certaine réserve.

Et si on arrêtait de se bullshiter? (Deuxième partie)

Les critiques entourant le monde du travail ne manquent pas à gauche du spectre politique. Précarité, horaires atypiques, stagnation des salaires, climat de stress constant, etc. Il existe pourtant tout un volet de critiques laissées de côté et qui méritent d’être soulevées, concernant la prolifération d’une foule d’emplois qui sont perçus comme étant complètement inutiles par ceux qui les occupent. David Graeber les appelle les bullshit jobs. Je leur ai déjà consacré un billet où je me suis concentré sur les impacts de ces emplois sur les individus qui les détiennent. Si nous reconnaissons l’étendue du problème et voulons l’adresser dans la sphère politique, il est toutefois important d’en saisir les causes pour mieux y faire face.

Et si on arrêtait de se bullshiter? (Première partie)

Si vous occupez actuellement un emploi, êtes-vous de ceux qui, comme 37% des Britanniques et 40% des Néerlandais, ont l’impression que leur travail ne fait aucune différence significative dans le monde? Êtes-vous souvent payés à ne rien faire, ou à faire semblant de travailler, ou à remplir des formulaires qui ne seront jamais lus, ou à réparer les bêtises de cadres incompétents, ou à encadrer du personnel qui serait très bien capable de fonctionner sans vous? Si vous avez répondu oui à l’une de ces questions, peut-être avez-vous une « bullshit job », c’est-à-dire un emploi «tellement absurde, inutile ou pernicieux que l’employé qui l’occupe n’arrive pas lui-même à justifier son existence, quoique, pour garder son emploi, il se sente obligé de nier tout ça » (traduction libre).

La véritable heure juste sur la création d’emplois au Québec

Samedi dernier, les journalistes de la chronique l’ « Heure juste » du Journal de Montréal écrivaient que les récents chiffres sur l'emploi donnaient raison au premier ministre quant à sa promesse de créer 250 000 emplois entre 2014 et 2018. Les libéraux s’étaient donné cet objectif en campagne électorale et ont beaucoup claironné depuis qu’il a été atteint. Mais sur ce thème comme bien d’autres qui relèvent de l’économie et des finances publiques, il faut regarder au-delà des déclarations pompeuses pour comprendre qu’elles n’équivalent parfois qu’à de la poudre aux yeux.