Travail des jeunes: une mise au point historique s’impose

Photo: Fonds Hector Drolet, 1930-1940, BAnQ Vieux-Montréal, (06M,P580), Photographe non identifié.

Depuis la parution des données de la CNSST sur les accidents de travail concernant les personnes mineures, de nombreux articles ont abordé le sujet polarisant du travail des enfants. Plutôt que de mettre à distance ce passé pas si lointain où les familles du Québec étaient contraintes de mettre à contribution plusieurs membres de la maisonnée afin d’arriver à joindre les deux bouts, tâchons de comprendre pourquoi les enfants travaillaient.

La logique des entreprises capitalistes expliquée par François Morin

Photo: Société d'histoire du Lac-Saint-Jean

Dans un livre édité en 2017 par nos ami·e·s de chez Lux, François Morin schématise quelques idées afin de nous aider à mieux comprendre les cycles de valorisation du capital, soit les moyens mobilisés par les entreprises pour tirer un profit de leurs activités. Loin de se limiter à une représentation abstraite de ces cycles, Morin propose de les approcher à partir des modes d’organisation des firmes capitalistes. L’objectif est ambitieux : comprendre le procès de valorisation mis à branle par différents types d’entreprises afin de mieux en saisir les modes opératoires. L’économie politique du XXIe siècle : de la valeur-capital à la valeur-travail, une lecture captivante dont je ne vais tenter de synthétiser qu’une petite partie. 

Économie 101: qu’est-ce que la productivité?

Photo: KUKA Roboter GmbH, Bachmann (Wikipédia)

PIB, externalités, inflation… Le discours économique est rempli de termes qui sont rarement définis. Leur utilisation répétée ne veut pas dire qu’ils sont maîtrisés pour autant. Au contraire, on a parfois l’impression qu’ils sont employés afin d’exclure les non-initiés de débats de société importants. Afin de mieux s’outiller dans de telles situations, l’IRIS propose de définir au fil des semaines quelques notions de base en économie. Aujourd’hui, parlons productivité

Liberté 85 : comptez-vous vivre longtemps après le travail ?

Le dernier budget du Québec faisait une place importante aux personnes aînées. On y trouvait notamment l’annonce de différents investissements dans les soins de longue durée, dont les soins et services à domicile. Mais le ministre des Finances Éric Girard a aussi fait savoir qu’il adoptait des mesures visant à maintenir les aînés au travail. Il a par exemple bonifié le « crédit d’impôt pour travailleur expérimenté », rebaptisé pour l’occasion « crédit d’impôt pour prolongation de carrière ».

Salaire minimum: rien n’empêche une hausse

Photo: Indrid Cold

Le gouvernement du Québec annoncera sous peu la prochaine hausse du salaire minimum. Le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité, Jean Boulet, a déjà indiqué qu’il ne jugeait pas opportun d’aller de l’avant avec une augmentation substantielle. Principalement, le ministre évoque l’expérience ontarienne pour justifier sa position : la hausse à 14 $ de l’heure l’an dernier aurait été si néfaste pour l’économie de nos voisins qu’il serait plus que téméraire d’aller dans la même direction.

Pourtant, comme l’indique la dernière étude de l’IRIS sur ce sujet, l’analyse des dynamiques du marché du travail ontarien ne laisse pas entrevoir une telle catastrophe. Voyons ce qu’il en est.

Et si on arrêtait de se bullshiter? (Deuxième partie)

Les critiques entourant le monde du travail ne manquent pas à gauche du spectre politique. Précarité, horaires atypiques, stagnation des salaires, climat de stress constant, etc. Il existe pourtant tout un volet de critiques laissées de côté et qui méritent d’être soulevées, concernant la prolifération d’une foule d’emplois qui sont perçus comme étant complètement inutiles par ceux qui les occupent. David Graeber les appelle les bullshit jobs. Je leur ai déjà consacré un billet où je me suis concentré sur les impacts de ces emplois sur les individus qui les détiennent. Si nous reconnaissons l’étendue du problème et voulons l’adresser dans la sphère politique, il est toutefois important d’en saisir les causes pour mieux y faire face.

Et si on arrêtait de se bullshiter? (Première partie)

Si vous occupez actuellement un emploi, êtes-vous de ceux qui, comme 37% des Britanniques et 40% des Néerlandais, ont l’impression que leur travail ne fait aucune différence significative dans le monde? Êtes-vous souvent payés à ne rien faire, ou à faire semblant de travailler, ou à remplir des formulaires qui ne seront jamais lus, ou à réparer les bêtises de cadres incompétents, ou à encadrer du personnel qui serait très bien capable de fonctionner sans vous? Si vous avez répondu oui à l’une de ces questions, peut-être avez-vous une « bullshit job », c’est-à-dire un emploi «tellement absurde, inutile ou pernicieux que l’employé qui l’occupe n’arrive pas lui-même à justifier son existence, quoique, pour garder son emploi, il se sente obligé de nier tout ça » (traduction libre).

L’art de travailler moins grâce aux politiques publiques

Les normes du travail au Québec ont besoin d’un bon coup de dépoussiérage. Adopté en 1979 (et mis en application en 1980), le Code du travail a connu deux révisions majeures : une en 1990 et l’autre en 2002. Voilà donc plus de 15 ans que l’on vit avec les mêmes règles entourant le travail, même si celui-ci (et la vie qui l’entoure) a bien changé. Nous devions avoir une nouvelle mouture l’an dernier, mais finalement, l’exercice a été repoussé et c’est au mois de mars que nous devrions voir les résultats. À moins, bien sûr, que les élections imminentes changent de nouveau le calendrier.

1er mai : quoi de mieux qu’une bonne hausse du salaire minimum?

Chaque année, dans le cadre de la Fête internationale des travailleuses et des travailleurs, Québec relève le niveau du salaire minimum. Cette fois, on parle d’une augmentation de 50 ¢ : le salaire minimum sera dorénavant fixé à 11,25 $ l’heure. Depuis un an, mes collègues et moi avons produit plusieurs études (celle-ci, celle-ci et celle-ci) démontrant qu’une hausse plus substantielle (à 15 $ l’heure, par exemple) serait une bonne politique publique. Voici, en condensé, les éléments d’analyse que nous avons mis de l’avant depuis 12 mois :

Salaire viable 2017 : encore loin du compte

Lundi prochain, le salaire minimum augmentera au Québec. Il passera de 10,75 $ à 11,25 $. Cette hausse de 50 ¢ n’est pas à rejeter du revers de la main : comparée aux années passées, il s’agit en fait d’une augmentation intéressante. Cependant, nous sommes encore loin du compte pour sortir de la pauvreté les travailleurs et les travailleuses au bas de l’échelle. Chaque année, nous calculons un indice du salaire viable, soit un salaire qui, pour une personne à temps plein, permet de couvrir ses besoins et de lui fournir une marge de manœuvre pour parer aux imprévus de la vie. En gros, la différence entre le salaire minimum et le salaire viable tient au fait que le premier ne s’intéresse pas vraiment au niveau de revenu qu’il rend disponible tandis que le second est pensé justement pour offrir un revenu décent aux salarié·e·s.