Petite introduction à la « Modern Monetary Theory »

La théorie monétaire moderne (Modern Monetary Theory ou MMT en anglais), est une école de pensée qui remet en question plusieurs principes fondamentaux des théories économiques orthodoxes. Ses postulats ont fait le sujet de plusieurs débats récemment, entre autres car elles mettent en évidence des contradictions qui apparaissent parfois dans notre discours public. Par exemple, en 2018, le NPD voulait dépenser 1,8 milliard pour fournir de l’eau potable à des communautés des Premières Nations et plusieurs journalistes et politiciens leur ont alors demandé où on allait trouver une telle somme. Deux ans plus tard, en 2020, la réponse à la pandémie a élevé le déficit fédéral à plus de 380 milliards. Où a-t-on trouvé tout cet argent?

Le discours préaustéritaire de l’Institut C.D. Howe

Dans un article récent, l’Institut C.D. Howe présentait un portrait alarmiste de l’évolution de la dette fédérale canadienne en raison du déficit inégalé causé par les programmes d’aides liés à la pandémie de COVID-19. Dans ce billet, nous remettons les pendules à l’heure quant aux arguments mis de l’avant par cet institut farouchement néolibéral.

Fondements d’une fiscalité socialiste

La politique fiscale d’un État en dit long sur ce dernier. Selon l’orientation du gouvernement en place, elle peut par exemple servir à accompagner le développement des entreprises capitalistes par la socialisation d’une partie des dépenses nécessaires à leur essor (routes, aéroports, services météo, etc.) ou encore à encadrer ce développement par la mise en place d’un filet social (école, hôpitaux, assurance-emploi, etc.) capable d’offrir un cadre stable à la « destruction créatrice » des forces du marché. Le premier cadre est celui du libéralisme classique, le second celui des régimes d’inspiration keynésienne. 

Le dogme

Dans une lettre ouverte publiée jeudi dernier, André Pratte réclamait des contraintes budgétaires en vue de la mise à jour économique du gouvernement fédéral. Il est ironique de lire l’ex-éditorialiste et ex-sénateur se défendre de vouloir ériger l’austérité ou le déficit zéro en « religion ». Peut-être avait-il jugé bon d’ajouter cette précision en s’apercevant lui-même qu’il demandait au lecteur une véritable profession de foi?

Mise à jour économique fédérale: toujours pas de raison de s’inquiéter

La ministre canadienne des Finances Chrystia Freeland présentait hier l'énoncé économique de l'automne, premier exercice budgétaire depuis la mise à jour économique de l'automne 2019 – et le premier pour celle qui a succédé à Bill Morneau cet été à ce poste-clé du gouvernement. Résultat: le déficit du gouvernement fédéral passe de 343 milliards de dollars à 382 milliards de dollars. Est-ce inquiétant ? Pas du tout, pour au moins trois raisons :

Mise à jour économique : il n’y a pas qu’une seule avenue

Photo: Tony Webster

Jeudi, le ministre des Finances Éric Girard présentera sa mise à jour économique. On saura comment évolue le déficit du gouvernement québécois que l’on estimait à 15 milliards de dollars en juin. On pourrait en savoir plus par ailleurs sur les orientations qui risquent de guider le gouvernement Legault dans les prochaines années en matière de finances publiques.

Sortir des sentiers battus

Les confinements du printemps et de l’automne ont fortement touché les finances publiques du Québec.

Il y a huit mois à peine, le gouvernement nageait dans des surplus dépassant les 8 milliards et profitait de trois années de forte croissance économique. Le portrait a changé du tout au tout : le déficit oscillera cette année autour de 15 milliards et le poids de la dette par rapport à l’économie est passé de 43,4 % à 50,4 %.

Crise du néolibéralisme et barbarie 

De quoi accouchent les quatre décennies de domination néolibérale? D’un monde plus prospère dans lequel chacun est à même de saisir les opportunités qui se présentent, ou bien d’un monde plus dur, plus injuste et où les référents autoritaires ont le vent dans les voiles? Je le concède, il s’agit là d’une question bien rhétorique tellement les preuves s’accumulent en faveur de la seconde option : inégalités croissantes, division identitaire plus marquée, discrédit des processus démocratiques, etc. Il va sans dire que les quarante dernières années contrastent avec celles des Trente glorieuses : à force de définir la liberté de circulation du capital comme seule valeur commune, il n’est pas surprenant de trouver partout les traces de la « destruction créatrice » qui en est la marque de commerce.

La solution est avant tout entre les mains des gouvernements

« Une bonne partie de la solution est entre vos mains. » C’est ce qu’a gravement affirmé François Legault au lendemain de l’annonce du passage en zone rouge pour plusieurs régions du Québec. Il s’adressait ici aux jeunes, mais cette phrase condense l’essentiel du message martelé par le gouvernement depuis le début de la pandémie : c’est avant tout aux individus qu’incombe la responsabilité de freiner la progression du virus mortel, et c’est sur leur conscience que devront peser les morts et les souffrances qui résulteront de la deuxième vague qui s’amorce.

L’architecture budgétaire du Québec à la croisée des chemins

Photo: Tony Webster

Si la crise sanitaire ne se prolonge pas indéfiniment, les impacts de la pandémie sur les finances publiques du Québec ne devraient pas être dévastateurs. Ils ne seront toutefois pas négligeables quant à leurs effets sur les perspectives budgétaires et l’endettement public. Puisque personne ne souhaite revivre les affres de la gestion post-crise de 2008, voici quelques options à examiner dans l’optique de contrer les tentations du retour à l’austérité.