Fondements d’une fiscalité socialiste

La politique fiscale d’un État en dit long sur ce dernier. Selon l’orientation du gouvernement en place, elle peut par exemple servir à accompagner le développement des entreprises capitalistes par la socialisation d’une partie des dépenses nécessaires à leur essor (routes, aéroports, services météo, etc.) ou encore à encadrer ce développement par la mise en place d’un filet social (école, hôpitaux, assurance-emploi, etc.) capable d’offrir un cadre stable à la « destruction créatrice » des forces du marché. Le premier cadre est celui du libéralisme classique, le second celui des régimes d’inspiration keynésienne. 

Des économistes recommandent d’imposer les riches à 100 % (et plus encore)

Nombre d’économistes, de commentateurs et de commentatrices n’ont de cesse de répéter que « trop d’impôt tue l’impôt ». Dans son dernier billet, ma collègue de l’IRIS Eve-Lyne Couturier remettait en question les conclusions d’une récente étude du Centre sur la prospérité et la productivité (CPP) de HEC Montréal sur l’imposition des mieux nanti·e·s au pays qui allait dans le sens de ce populaire adage. Dans ce billet, je montre en quoi les résultats de l’étude du CPP préconisent en réalité des hausses substantielles d’impôt chez les contribuables québécois les plus fortunés. Je conclus en énumérant brièvement les principaux arguments théoriques et empiriques démontrant que non, trop d’impôt ne peut pas réellement « tuer l’impôt ».

De l’efficacité redoutable des baisses d’impôt

Il y a quelque temps, j’ai reçu mon compte de taxe scolaire pour l’année 2018-2019. Si je ne rechigne pas devant les prélèvements fiscaux, si je comprends qu’ils sont le moyen par lequel les services dont notre société a besoin sont financés, l’idée de remplir un chèque à envoyer à ma commission scolaire ne suscite pourtant pas non plus un grand enthousiasme.