Comment ont évolué les revenus durant la pandémie?

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La pandémie nous a légué plusieurs choses: des urgences débordées, des soignant·e·s et des enseignant·e·s épuisé·e·s, un sentiment de sécurité érodé… Elle a aussi eu un effet majeur sur les inégalités de revenus.

Ne versons pas un sou dans ce qu’il reste de Bombardier

Nous apprenions hier que Bombardier va procéder à une énième compression de personnel. Le PDG Éric Martel affirme sans rire que c’est une bonne nouvelle pour les quelque 10000 employés restants, car cette suppression de postes solidifie les reins de l’entreprise et leur assure un avenir au sein de Bombardier. Les 1600 personnes qui seront bientôt au chômage avaient pourtant entendu le même discours lors des dernières vagues de licenciement en 2019 et 2020.

Les dés sont pipés : regard sur l’évolution des inégalités au Québec et au Canada

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L’évolution des inégalités économiques et sociales depuis les années 1980 montre que la croissance économique a profité de façon disproportionnée aux élites alors que la majorité des travailleuses et des travailleurs sont largement laissés pour compte. Cette concentration de la richesse n’est cependant pas une fatalité, mais bien le résultat de décennies de gouvernance néolibérale qui va favorise le capital aux dépens du travail.

Des économistes recommandent d’imposer les riches à 100 % (et plus encore)

Nombre d’économistes, de commentateurs et de commentatrices n’ont de cesse de répéter que « trop d’impôt tue l’impôt ». Dans son dernier billet, ma collègue de l’IRIS Eve-Lyne Couturier remettait en question les conclusions d’une récente étude du Centre sur la prospérité et la productivité (CPP) de HEC Montréal sur l’imposition des mieux nanti·e·s au pays qui allait dans le sens de ce populaire adage. Dans ce billet, je montre en quoi les résultats de l’étude du CPP préconisent en réalité des hausses substantielles d’impôt chez les contribuables québécois les plus fortunés. Je conclus en énumérant brièvement les principaux arguments théoriques et empiriques démontrant que non, trop d’impôt ne peut pas réellement « tuer l’impôt ».

Québec peut hausser ses revenus pour faire face à la crise

Vendredi dernier, le gouvernement du Québec a présenté un portrait de la situation financière et économique de la province. Le ministre des Finances Eric Girard a confirmé ce qu’il annonçait depuis longtemps : la crise économique provoquée par la COVID-19 va créer un trou de 15 milliards de dollars dans les coffres de l’État québécois. Le ministre s’attend par ailleurs à ce que le retour à l’équilibre budgétaire prenne de 3 à 5 ans. Ce déficit de 15 milliards s’explique de deux manières : une hausse des dépenses liée aux besoins nouveaux créés par l’épidémie (+11,4% des dépenses de portefeuille des ministères) et une baisse des revenus fiscaux engendrée par le confinement et la baisse des activités économiques (-6,3%). Le PIB réel devrait se contracter de 6,5% en 2020, puis reprendre son rythme de 2019 dès la fin de l’année prochaine.

Négos 101 : comment convaincre les riches ?

La croissance insoutenable des inégalités est un phénomène qui caractérise notre époque. Les écarts de revenus et de patrimoine entre les plus riches et les moins nantis explosent depuis quarante ans et, avec la dernière crise économique et l’apparition d’une nouvelle conscience de classe – les fameux 99% – tout le monde sait que l’économie capitaliste ne parvient plus à servir l’intérêt. Les gains de productivité sont accaparés par le capital, les salaires stagnent et les actionnaires se gavent de dividendes même lorsque leurs entreprises font des pertes. The poor stay poor, the rich get rich. That’s how it goes. Everybody knows.

Les inégalités à l’abri des crises économiques

Les inégalités sont à la hausse. Depuis maintenant une trentaine d’années, on ne compte plus les publications, les rapports et les études qui appuient sur la sonnette d’alarme. Un monde plus inégalitaire, c’est non seulement un monde dans lequel la pauvreté est à la fois plus dure et plus étendue; ce sont aussi des sociétés qui se disloquent : problèmes de logement, d’alimentation, de santé, de transport, etc.

La question que l’on peut se poser est alors la suivante : pouvons-nous espérer un retournement de situation ou bien s’agit-il d’une réalité bien ancrée dans notre époque? Maintenant que les élites politiques appliquent depuis plus de 30 ans le même type de gouvernance néolibérale de l’État et des finances publiques et que la mainmise du secteur financier sur le reste de l’économie s’avère presque entière, pouvons-nous espérer un retournement de situation?

Piqués par Piketty

Décidément, les thèses de l’économiste français Thomas Piketty dans son livre à succès Le capital au XXIe siècle dérangent bien des gens. Plus fondamentalement, ce sont ses recommandations préconisant de taxer davantage la richesse qui agacent. Après le Financial Times britannique qui s’est appliqué à relever des erreurs de calcul dans une œuvre que tous acclament comme une contribution importante en matière de documentation sur les fortunes, et dont les bases de données servent désormais à l’OCDE, voici qu’une nouvelle offensive se déploie dans les médias pour semer le doute dans les esprits. Après le professeur Herbert Grubel, fellow de l’Institut Fraser, (La Presse du 21 juin), c’est au tour du professeur Pierre Chaigneau, chercheur associé à l’Institut économique de Montréal (Le Devoir du 18 juillet) d’y aller de ses critiques.

Contrairement à Piketty, dont l’une des thèses principales est que la richesse se concentre chez les déjà-riches parce que le taux de rendement du capital est systématiquement supérieur au taux de croissance de l’économie, les auteurs évoquent toutes sortes de phénomènes.

Piketty : contre les inégalités du capitalisme et pour un savoir libre de propriété intellectuelle?

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Au cours des dernières semaines, voire des derniers mois, le livre de Thomas Piketty, Le capital au XXIe siècle, est devenu un véritable bestseller. C’est un fait assez rare de voir un livre économique, et académique par surcroît, devenir le centre de l’univers médiatique. Mais son succès n’est pas si surprenant. Le livre comporte une solution politique qui s’attaque à une vache sacrée de la droite économique, soit une taxation accrue des revenus provenant du capital. Et cela, pour s’attaquer au problème des inégalités économiques qui est en pleine explosion partout dans le monde. Ce constat sur le problème des inégalités croissantes est également fait par des institutions internationales, la Banque Mondiale et le Fonds monétaire international (FMI), qui ne sont pas nécessairement reconnues comme étant progressistes. Et de l’autre côté, le livre de Piketty met des chiffres sur le mouvement Nous sommes le 99%. Toutefois, le succès médiatique de l’ouvrage et les critiques de la droite économique ont éclipsé un des projets derrière les chiffres utilisés par Piketty. Mais qu’est-ce qui se cachent véritablement derrière ces chiffres?

 

Québec dans le rouge : la faute à DiCaprio

C’est reparti. L’approche du budget du Québec entraîne les frappes préventives de la droite économique. La semaine dernière, la Chaire de recherche en fiscalité et en finances publiques de l’Université de Sherbrooke marquait le début de la saison budgétaire en évoquant le « choc » qui frappera le Québec « d’ici 2050 ». Aujourd’hui, c’est au tour du Centre sur la productivité et la prospérité (CPP) de HEC Montréal de publier son bilan de la productivité du Québec, un véritable exercice annuel d’autoflagellation à propos de l’économie québécoise et des finances publiques.

Les constats sont connus. Le Québec n’est pas assez productif, il ne crée pas suffisamment d’emplois et les impôts sont trop élevés. Par ailleurs, l’État, comme les ménages, vivent au-dessus de leurs moyens. Le premier dépense une fortune dans les services publics et les deuxièmes sont surendettés parce qu’ils manquent de littératie financière. Vient enfin le vieillissement de la population qui assène le coup de grâce aux contribuables québécois excessivement oisifs qui vivraient « à l’européenne ».