L’éloge de la richesse

Le 3 décembre dernier, les drapeaux des édifices gouvernementaux québécois étaient mis en berne pour souligner le décès de l’homme d’affaires Paul Desmarais, survenu deux mois plus tôt. Moult personnalités publiques se sont déplacées à la Basilique Notre-Dame de Montréal pour rendre hommage au richissime défunt, reconnu comme « l’un des plus grands entrepreneurs de notre pays ».

Deux jours plus tard avait lieu pour une treizième année consécutive la grande guignolée des médias. À cette occasion, les médias québécois joignent leurs efforts pour recueillir auprès du public des dons en argent et en denrées non périssables destinés aux personnes les plus démunies. La solidarité est à l’honneur tout au long de cette journée qui nous rappelle que, pour beaucoup trop de familles, le temps des Fêtes est synonyme non pas de réjouissance et d’abondance, mais d’estomac souvent vide et de dénuement matériel.

Les données fiscales et le 1 % le plus riche

L'IRIS a publié le 1er octobre dernier une note socio-économique intitulée Les inégalités : le 1 % au Québec. Comme son titre l'indique, cette étude porte en premier lieu sur le «1 % le plus fortuné au Québec». Mais le 1 % de qui? De la population adulte, comme on pourrait le penser? Non! La note le mentionne d'ailleurs dès la page 2 : cette note parle des «déclarant·e·s de revenus», soit des personnes qui ont rempli une déclaration de revenus.

Lorsque l'on veut faire des comparaisons dans le temps avec n'importe quel type de données, il faut toujours se demander si la population visée par ces données est fixe dans le temps. Or celle-ci ne l'est pas… Veuillez noter que j'écris ce billet à la demande de Simon Tremblay-Pepin, un des auteur·e·s de la note, à qui j'ai fait part des conséquences de la variation importante dans la composition de la population étudiée dans les données fiscales entre 1982 et 2010. J'en profite pour le féliciter de son honnêteté intellectuelle.