Avec la crise du logement en cours au Québec, il est pertinent de s’interroger sur l’évolution des inégalités de richesse entre les propriétaires et les locataires canadien·ne·s.
Étiquette : écart de richesse
Le billet vert : cinq statistiques sur la pollution des ultra-riches
La pertinence sociale des politiques de réduction des inégalités socioéconomiques n’est plus à démontrer. Dans un contexte de crise climatique, l’enjeu de la répartition de la richesse obtient une justification supplémentaire, de type écologique.
Qui a des actifs financiers au Québec et au Canada?
Au Québec et au Canada, la détention d’actifs financiers est présentée comme une façon simple et généralisée d’épargner. Une variété de véhicules financiers sont proposés pour mettre de l’argent de côté et financer sa retraite, les études de ses enfants, l’achat d’une maison, un voyage ou la réalisation de rénovations importantes (fonds dans un régime de retraite, actions d’une compagnie, participation à un REER ou un CELI, etc.).
Les dés sont pipés : regard sur l’évolution des inégalités au Québec et au Canada
L’évolution des inégalités économiques et sociales depuis les années 1980 montre que la croissance économique a profité de façon disproportionnée aux élites alors que la majorité des travailleuses et des travailleurs sont largement laissés pour compte. Cette concentration de la richesse n’est cependant pas une fatalité, mais bien le résultat de décennies de gouvernance néolibérale qui va favorise le capital aux dépens du travail.
Le billet vert: les riches contre la planète
Dans un précédent billet, je soulignais que la lutte aux changements climatiques n’est pas une préoccupation uniformément répartie au sein de la société. Je m’étais concentré sur les écarts entre les hommes et les femmes, ceux-ci étant en moyenne plus réfractaires à l’écologisme que celles-là. J’ai également mentionné au passage d’autres facteurs qui font en sorte que les changements climatiques sont perçus différemment d’un individu à l’autre, notamment leur niveau de revenus. J’aimerais aujourd’hui insister sur ce point.
Négos 101 : comment convaincre les riches ?
La croissance insoutenable des inégalités est un phénomène qui caractérise notre époque. Les écarts de revenus et de patrimoine entre les plus riches et les moins nantis explosent depuis quarante ans et, avec la dernière crise économique et l’apparition d’une nouvelle conscience de classe – les fameux 99% – tout le monde sait que l’économie capitaliste ne parvient plus à servir l’intérêt. Les gains de productivité sont accaparés par le capital, les salaires stagnent et les actionnaires se gavent de dividendes même lorsque leurs entreprises font des pertes. The poor stay poor, the rich get rich. That’s how it goes. Everybody knows.
Une société bâtie pour le 1%
Vous l’avez peut-être vu passer, le rapport qu’Oxfam vient de publier a été repris dans les médias à juste titre pour les chiffres scandaleux qu’il contenait. Une poignée d’individus, 62 au total, possèdent à eux seuls une richesse cumulée plus grande que le 50% de la population la plus pauvre. Pire encore, si on agrandit ce cercle au 1% le plus riche de la population, eh bien, il a accumulé plus de richesse que le 99% restant mis ensemble. Ce sont des données aussi saisissantes qu’inquiétantes. Malgré, plusieurs autres informations sont encore plus importantes dans ce rapport.
Les inégalités de richesse au Québec
Le luxe de la sécurité financière
Alain Bouchard, pdg du groupe Alimentation Couche-Tard, a affirmé en mai dernier à l’occasion d’une causerie organisée par le Cercle canadien de Montréal, un club sélect réunissant des membres de la communauté des affaires, que « l’acquisition de connaissances économiques stimulerait la création de richesse ». Venant de quelqu’un dont l’entreprise au Québec paie les personnes qu’elle emploie à peine au-dessus du salaire minimum, cette déclaration a de quoi surprendre. M. Bouchard, lui, a touché un salaire avec compensations de 7,9 millions de dollars en 2014. Mais ce n’est pas tout. Cette année-là, il a aussi décroché la 28e position dans le classement 2015 des plus grandes fortunes canadiennes selon le Canadian Business, et ce, grâce à une richesse évaluée à 2,5 milliards de dollars.
Qui est responsable de la montée des inégalités au Québec?
Piqués par Piketty
Décidément, les thèses de l’économiste français Thomas Piketty dans son livre à succès Le capital au XXIe siècle dérangent bien des gens. Plus fondamentalement, ce sont ses recommandations préconisant de taxer davantage la richesse qui agacent. Après le Financial Times britannique qui s’est appliqué à relever des erreurs de calcul dans une œuvre que tous acclament comme une contribution importante en matière de documentation sur les fortunes, et dont les bases de données servent désormais à l’OCDE, voici qu’une nouvelle offensive se déploie dans les médias pour semer le doute dans les esprits. Après le professeur Herbert Grubel, fellow de l’Institut Fraser, (La Presse du 21 juin), c’est au tour du professeur Pierre Chaigneau, chercheur associé à l’Institut économique de Montréal (Le Devoir du 18 juillet) d’y aller de ses critiques.
Contrairement à Piketty, dont l’une des thèses principales est que la richesse se concentre chez les déjà-riches parce que le taux de rendement du capital est systématiquement supérieur au taux de croissance de l’économie, les auteurs évoquent toutes sortes de phénomènes.
La pauvreté alimentaire: l’autre visage des inégalités
Ces dernières années, la question de savoir si les écarts de richesse dans la population québécoise s’accentuent ou s’amenuisent fait à la fois les manchettes et, surtout, fait débat. Toutefois, lors de ces débats, les différentes positions limitent leur réponse aux revenus. L’Agence de la santé et des services sociaux de Montréal a publié un rapport il y a quelques années qui apportait un tout autre regard face aux inégalités de revenus. Dans ce rapport, l’évolution de l’espérance de vie entre des quartiers riches et d’autres plus défavorisés de Montréal est analysée. L’espérance de vie a augmenté pour tous et donc, l’écart d’espérance de vie entre les riches et les pauvres est demeuré stable. Cependant, cette stabilité n’est pas très réjouissante, on parle d’une différence de 11 ans d’espérance de vie entre certains quartiers. Il y a donc des impacts beaucoup plus larges et importants que le simple fait d’une inégalité des revenus, lorsque l’on parle d'écart de richesse. On pourrait réduire le débat en disant que la pauvreté est moins pire ici qu’ailleurs, ou encore qu’il y a une culture de la malbouffe qui serait le corolaire de la précarité. Et si la bonne nutrition était plus un problème systémique qu’une question de choix personnel ou culturel? Ce qui expliquerait en partie l’écart de l’espérance de vie entre les riches et les pauvres.