Le super solde « spécial Québec »

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Depuis le début de l’année, on spécule beaucoup sur le déficit du Québec. En décembre dernier, la mise à jour économique du ministère des Finances anticipait un déficit de quatre milliards de dollars pour l’exercice qui se terminera le 31 mars 2024.

Le rendement fictif du Fonds des générations

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Un principe de base à l’origine du Fonds des générations est d’utiliser les rendements de ce portefeuille d’investissements afin de favoriser la diminution du poids de la dette publique québécoise par rapport au PIB. Comment cela fonctionne-t-il? Chaque année, le gouvernement verse quelques milliards dans le Fonds, qui lui est géré par la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ). La Caisse doit ensuite faire fructifier ces investissements afin que le rendement généré s’ajoute aux sommes mises de côté par le gouvernement.  

Mise à jour économique : il n’y a pas qu’une seule avenue

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Jeudi, le ministre des Finances Éric Girard présentera sa mise à jour économique. On saura comment évolue le déficit du gouvernement québécois que l’on estimait à 15 milliards de dollars en juin. On pourrait en savoir plus par ailleurs sur les orientations qui risquent de guider le gouvernement Legault dans les prochaines années en matière de finances publiques.

Sortir des sentiers battus

Les confinements du printemps et de l’automne ont fortement touché les finances publiques du Québec.

Il y a huit mois à peine, le gouvernement nageait dans des surplus dépassant les 8 milliards et profitait de trois années de forte croissance économique. Le portrait a changé du tout au tout : le déficit oscillera cette année autour de 15 milliards et le poids de la dette par rapport à l’économie est passé de 43,4 % à 50,4 %.

La politique d’austérité budgétaire au Québec à la suite de la crise financière

Nos services publics sont sérieusement malmenés ces dernières années en raison de la politique d’austérité. Selon les données budgétaires, ce sont 20 milliards d’efforts qui ont été exigés de la population du Québec sur une période de six ans, de 2010 à 2015. Cela représente 3,4 milliards par an en moyenne, dont 2,3 milliards par an en compressions de dépenses. Trois ministres des finances se sont succédé, Bachand, Marceau et Leitão, chacun avec son plan de retour à l’équilibre budgétaire, chacun avec son cortège de compressions de dépenses et de hausses de taxes. L’objet du présent texte est de revoir, à travers l’examen des budgets successifs, comment s’est déployé le grand schéma conçu en 2009-2010, et dégager les reliefs de cette période.

Le PLQ et la hausse de l’endettement des ménages

Lors de la sortie de crise financière de 2009, les pays ont utilisé diverses stratégies pour favoriser une expansion économique. Toutefois, au travers de cette crise, le Québec a opté pour une stratégie d’intervention contraire à ce qu’il priorisait par le passé. En ce sens, l’État québécois a délaissé les stratégies d’investissements massifs ayant servi lors des crises de 1982 et de 1991, pour prôner les politiques de tarification et d’austérité que nous connaissons aujourd’hui.

La dette : une raison pour se faire mal?

Dans un récent rapport et dans les entrevues qui l’ont suivi, l’économiste Robert Gagné défend avec véhémence qu’il faut rapidement rembourser la dette. Trop endetté, le Québec sacrifierait de plus en plus de ses ressources dans le paiement d’intérêts sur sa dette et mettrait en danger son développement économique et les services aux citoyen.ne.s.

Le Bonhomme Sept Heures

Le président du Conseil du trésor a ouvert son allocution de mardi en voulant nous rappeler des chiffres. D’abord le service de la dette, ensuite le montant absolu de la dette. Une fois ces mots prononcés, tout était clair et plus rien n’était possible. Sans les mettre en rapport avec rien, par leur seule valeur en soi, ces chiffres exigeaient impérieusement, d’eux-mêmes, les changements que M. Coiteux allait par la suite nous présenter.

Au Québec, mais ailleurs aussi soyez-en assurés, la dette est un Bonhomme Sept Heures. Comme pour les enfants indisciplinés qui refusent d’aller se coucher, la dette publique sert à mettre fin aux discussions sur les finances publiques. Vous pouvez avoir n’importe quelle bonne idée, offrir une réflexion originale ou importante, on vous répondra systématiquement: «oui, mais la dette» comme si sa seule évocation suffisait à clore le débat. Mon collègue Francis Fortier et moi nous sommes penchés sur l’état de la dette du Québec pour voir dans quelle situation nous étions réellement et si la dette justifiait vraiment tous les sacrifices.