Budget 2023: le Québec mal équipé pour faire face aux multiples crises

Source: image tirée du site de La Presse.

Le budget 2023 du ministre des Finances Eric Girard aurait pu être l’occasion de mettre en place un véritable plan de transition écologique et de prendre des mesures concrètes pour redresser les services publics ou encore répondre à la crise du logement.

L’appauvrissement de la classe moyenne n’est pas un mythe

En réponse au texte de Pierre Sormany, « Le mythe tenace de l’appauvrissement de la classe moyenne », publié le 13 octobre dernier. Un sondage Angus Reid révélait en août dernier qu’environ 40 % des répondants jugent qu’il est « plus difficile aujourd’hui de maintenir un niveau de vie de classe moyenne ». Dans une lettre publiée dans La Presse+ le 13 octobre dernier, le journaliste Pierre Sormany soutient que ce n’est pas parce qu’elle s’est appauvrie que la classe moyenne peine à joindre les deux bouts. « Ce sont leurs dépenses qui augmentent », affirme-t-il.

Le PLQ et la hausse de l’endettement des ménages

Lors de la sortie de crise financière de 2009, les pays ont utilisé diverses stratégies pour favoriser une expansion économique. Toutefois, au travers de cette crise, le Québec a opté pour une stratégie d’intervention contraire à ce qu’il priorisait par le passé. En ce sens, l’État québécois a délaissé les stratégies d’investissements massifs ayant servi lors des crises de 1982 et de 1991, pour prôner les politiques de tarification et d’austérité que nous connaissons aujourd’hui.

L’État n’est pas une famille

Le président du Conseil du trésor affirmait récemment à la radio que bien qu’une famille et un État aient des différences de taille, le budget de l’un et de l’autre doit être compris de la même façon. Un tel propos venant de la bouche de quelqu’un qui a enseigné l’économie est hautement surprenant. Quand cette même personne a d’importantes responsabilités politiques, ces mots deviennent carrément irresponsables.

Souper des Fêtes : un guide de survie

La période des Fêtes est synonyme de soupers de famille. C’est ce moment où, en plus de manger au-delà de nos propres limites, nous devons passer des soirées entières à discuter politique avec notre oncle de la Beauce, notre nièce qui étudie à HEC ou notre cousin propriétaire d’une PME.

Papa a raison

Nouveau gouvernement, nouveau rapport d’experts, nouveau trou « inattendu » dans le budget, nouveau rappel qu’on vit au-dessus de nos moyens. Ce n’est qu’une question de temps avant qu’on nous brandisse le « bon père de famille », cette figure mythique que l’État n’incarnerait plus depuis longtemps et dont l’absence explique notre situation économique catastrophique. La dette nous étouffe! Il faut que ça balance! Vous, votre budget, vous le gèreriez comme ça?

Mais avant de s’attaquer au fond du problème, parlons un peu de la forme et de cette notion désuète de « bon père de famille ». Elle laisse entendre qu’il existe qu’un seul (bon) modèle de père qu’on imagine traditionnel, autoritaire, mais juste, celui qui disait non quand votre mère disait oui (ou est-ce le contraire?)… Une bonne mère gèrerait son budget autrement? Ce sont les mères monoparentales qui doivent être déçues.

Quelques questions supplémentaires pour MM. Godbout et Montmarquette

Vendredi dernier, Luc Godbout et Claude Montmarquette ont publié leur rapport sur l’état des finances publiques. Un premier coup d’œil et quelques échanges avec mes collègues m’ont mené à faire ce billet et cette entrevue. Durant toute la fin de semaine, les écrits de MM. Godbout et Montmarquette ont continué de me trotter dans la tête, pour finalement me rendre compte que j’avais encore beaucoup de questions et de doutes quant à leur document. Ces questions sont un peu pointues, mais mises ensemble, elles font surgir en moi plusieurs doutes sur le résultat final auquel parviennent les deux économistes.

L’éternel retour du remède néolibéral

Vous souvenez-vous des programmes d’ajustement structurel? Imaginés par la Banque mondiale et le Fonds monétaire international (FMI) à la fin des années 1980, ils permettaient à un pays de réduire sa dette à condition de procéder à des réformes qui, disait-on, encourageraient l’investissement étranger et favoriseraient ainsi  son « développement ». La Banque mondiale affirma à propos de ces programmes dans son rapport annuel de 1990 : « la réduction de la dette est un moyen et non une fin en soi ».

Dans les faits, la réduction de la dette a servi de prétexte pour faire reculer l’encadrement politique de l’économie à coup de diminution des dépenses publiques, de privatisations, de libéralisation financière et de dérèglementation des marchés. Bref, la dette a été dans les pays du Sud l’instrument de l’application du programme néolibéral, mis également de l’avant à l’époque dans les pays dits « développés » sous la houlette des Thatcher, Reagan, Mulroney et autres fervents défenseurs des vertus du libre-marché.