L’appauvrissement de la classe moyenne n’est pas un mythe

En réponse au texte de Pierre Sormany, « Le mythe tenace de l’appauvrissement de la classe moyenne », publié le 13 octobre dernier. Un sondage Angus Reid révélait en août dernier qu’environ 40 % des répondants jugent qu’il est « plus difficile aujourd’hui de maintenir un niveau de vie de classe moyenne ». Dans une lettre publiée dans La Presse+ le 13 octobre dernier, le journaliste Pierre Sormany soutient que ce n’est pas parce qu’elle s’est appauvrie que la classe moyenne peine à joindre les deux bouts. « Ce sont leurs dépenses qui augmentent », affirme-t-il.

Adieux à la classe moyenne

Depuis que Justin Trudeau est à la tête du Parti Libéral du Canada, il n’a cessé de se dépeindre en fervent défenseur de la classe moyenne. Une stratégie qui, d’un point de vue électoral, pourrait être payante si l’on considère qu’une grande majorité de gens est susceptible de s’identifier à cette catégorie. Mais si plusieurs se montrent préoccupés par le sort de la classe moyenne, c’est que les familles canadiennes gagnant des revenus moyens se trouvent dans une situation financière précaire.

C’est du moins la conclusion qui se dégage d’une étude interne du ministère fédéral de l’Emploi révélée par La Presse canadienne il y a quelques jours. Entre 1993 et 2007, le revenu après impôt des familles qui ont un revenu moyen (compris entre 75% et 150% du revenu médian) a cru d’environ 3,6% par année, tandis que leurs gains (revenus du marché du travail avant impôt) n’ont augmenté qu’au rythme de 1,7% par année. Le poids de leur endettement par rapport à leur revenu a aussi cru d’environ 20% entre 1999 et 2005.