Séduire l’électorat à coup de CPE

Tout comme la classe moyenne, les familles sont souvent au cœur des promesses électorales. On veut les aider financièrement, leur donner accès aux meilleurs services, s’assurer que leurs enfants puissent s’épanouir et devenir, à leur tour, des contribuables à qui on pourra promettre des baisses d’impôt en échange de leur vote. Or, voilà que l’électorat, échaudé par des années d’austérité, ne semble plus si intéressé par les questions d’argent. C’est vers les services que celui-ci se tourne, pointant du doigt les infirmières brûlées, les CHSLD qui peinent à répondre dignement aux besoins des personnes âgées ou les écoles pleines de moisissures… Ainsi, les CPE ont maintenant la cote politique.

La politique d’austérité budgétaire au Québec à la suite de la crise financière

Nos services publics sont sérieusement malmenés ces dernières années en raison de la politique d’austérité. Selon les données budgétaires, ce sont 20 milliards d’efforts qui ont été exigés de la population du Québec sur une période de six ans, de 2010 à 2015. Cela représente 3,4 milliards par an en moyenne, dont 2,3 milliards par an en compressions de dépenses. Trois ministres des finances se sont succédé, Bachand, Marceau et Leitão, chacun avec son plan de retour à l’équilibre budgétaire, chacun avec son cortège de compressions de dépenses et de hausses de taxes. L’objet du présent texte est de revoir, à travers l’examen des budgets successifs, comment s’est déployé le grand schéma conçu en 2009-2010, et dégager les reliefs de cette période.