Lac-Mégantic : camouflage de la vérité derrière l’échec de la réglementation

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La semaine dernière, 10 mois après la catastrophe qui a frappé la ville de Lac‑Mégantic, les procureur.e.s du gouvernement du Québec ont déposé des accusations criminelles contre trois employés de première ligne de la société Montréal Maine and Atlantic Railway (MMA).

Les suspects, qui ont dû défiler en public menottes aux poings dans le pur style américain de la « marche du condamné », ont été accusés de 47 chefs d’accusation de négligence criminelle ayant causé la mort.

La fin du centre?

Les résultats aux élections européennes ont de quoi décourager. En particulier, la montée à 25% du Front national (FN) en France qui est accompagnée d’une ascension de partis équivalents au Danemark, au Royaume-Uni et en Autriche. Cette percée, même si dans un contexte d'élections rarement considérées importantes par les électrices et électeurs européens inquiète à juste titre. Par ailleurs, on note aussi qu’en Grèce c’est le parti de gauche Syriza qui est arrivé premier avec près de 30% des voix. Pendant ce temps, les « grands partis » traditionnels essuient des défaites historiques. Ces résultats sont symptomatiques d’un changement politique qui ne touche pas que l’Europe. Il est bien réel chez nous aussi. Il est possible que nous arrivions à une période où l’hégémonie des partis centristes tire à sa fin.

L’heure est au décrochage

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Qu’il s’agisse de rigueur budgétaire ou d’austérité, nous savons quelle direction entend prendre le gouvernement de Philippe Couillard dans les prochains mois.

Certain.e.s, l’IRIS notamment, sont d’avis qu’il s’agit d’un très mauvais choix de politique publique. Tel que nous l’anticipions il y a un an, la résorption trop hâtive du déficit budgétaire a nui à la relance économique, amenuisant ainsi les recettes de l’État et contribuant au maintien d’un déficit.

D’autres s’époumonent à faire écho aux nombreuses remises en question des politiques d’austérité qui nous viennent d’Europe et d’ailleurs. Le FMI, l’OCDE, la Commission européenne, les États-Unis ont tous remarqué que l’austérité apparaît comme contre-productive. Les plus dogmatiques des néolibéraux insistent pour garder le cap, mais ces institutions s'effraient de l'instabilité que pourrait générer l’accentuation des conséquences socio-économiques de ces politiques.

Le hockey, un sport pas pour tout le monde

Pendant les séries, le Québec tout entier vibre au rythme des Canadiens de Montréal. Pourtant, l’euphorie suscitée par les exploits sportifs de P.K. Subban ou encore le profond désespoir causé par la blessure de Carey Price ne peuvent complètement effacer le malaise que suscite ce spectacle de haut niveau. Si, comme plusieurs, j’écoute avec passion tous les matchs à la télévision ou dans les bars de la métropole, je ne peux m’empêcher de trouver que quelque chose cloche avec notre sport national.

Ce n’est pas seulement le fait de voir des millions être offerts à des gars qui ont comme seul talent de savoir patiner et lancer des rondelles qui dérange, mais bien de constater que le hockey est de moins en moins abordable. En fait, si on veut jouer au hockey, si on veut y initier nos jeunes ou encore se payer une soirée au Centre Bell, force est de constater que de tels plaisirs ne sont pas accessibles à toutes les bourses.

La bulle financière du carbone

Dans un récent billet, j’ai fait une très courte recension des coûts associés aux catastrophes naturelles liées à la pollution. Sans surprise, j’incitais les politicien.ne.s et les économistes traditionnel.le.s à se sortir la tête des sables bitumineux et à regarder en face les dangers liés à la croissance de l’empreinte écologique au pays et dans le monde.

Bien que les coûts liés à la crise climatique soient majeurs, on n’a pas l’impression d’être réellement touché. Bien sûr, des fonds spéciaux financés à même les impôts pourraient servir à payer le prix d’éventuelles reconstructions, mais les effets sur notre avoir personnel semblent somme toute peu importants. Pourtant, l’éclatement de la bulle financière risque mener vers une des crises financières mondiales les plus importantes des dernières décennies.

Voici pourquoi :

Cachez cette preuve que je ne saurais voir

Les Conservateurs de Stephen Harper continuent leur travail de sape dans le secteur de la recherche réalisée par le gouvernement fédéral. Cette fois-ci, c’est le budget de la recherche du ministère de la Justice, qui produit des études sur le droit, qui vient d’être amputé de 1,2 million de dollars. Concrètement, cette compression de l’ordre de 20% des dépenses en recherche de ce ministère entraînera la perte de huit chercheur.e.s.

Radio-Canada : il est bien de consulter, mais encore faut-il bien consulter

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Le 5 mai dernier, le président-directeur général de CBC/Radio-Canada, Hubert T. Lacroix, faisait une allocution au Cercle canadien de Montréal pour exposer la situation financière de Radio-Canada. Le discours se voulait une présentation de l’impact des réductions budgétaires du gouvernement fédéral sur le diffuseur public, mais surtout une exposition de la nouvelle réalité provoquée par l’arrivée de nouveaux modes de consommation du contenu radiophonique et télévisuel. Puisque, pour reprendre les mots de son président, CBC/Radio-Canada est « à l’heure des choix », cette allocution servait également à lancer un sondage en ligne : « Transformer CBC/Radio-Canada pour l’avenir : dites-nous ce que vous en pensez ».

Cette volonté de consulter la population et les employé.e.s de Radio-Canada est très louable. Cependant, pour que cette consultation soit valide et représentative de l’opinion de ceux et de celles qui y participent, il faut s’assurer qu’elle suive les règles de l’art en termes de méthodologie. Malheureusement, après l’avoir soumise à quelques tests, nous parvenons à la conclusion que ce n’est pas le cas pour trois raisons majeures que nous exposerons ici soit les problèmes techniques et méthodologiques de l’échantillonnage, la direction politique qui imprègne l’ensemble du sondage et la construction des questions et des choix de réponses qui dirigent la réponse des sondé.e.s.

Le privé : le roi des bas prix

Il y a environ deux semaines, le gouvernement du Québec publiait un rapport d’experts (Luc Godbout et Claude Montmarquette) sur l’état des finances publiques. Le document a fait couler beaucoup d’encre, surtout au niveau des critiques que l’on lui a apportées : un questionnement au niveau des solutions, des propositions considérées trop timides par une certaine droite ou encore des contestations sur les chiffres utilisés. Il est évident que le débat va se poursuivre, en particulier depuis que les rumeurs sur la nomination pressentie de M. Godbout à la tête de la Commission d’enquête sur la fiscalité battent leur plein. Le débat est lancé au moins jusqu’au budget de 2015, mais sur quels paramètres de discussion va-t-il se dérouler?

Jim Flaherty : un grand ministre des Finances ?

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Au plan personnel, l’homme était sympathique et attachant. Sa solidité et sa détermination tranquille forçaient le respect et inspiraient la confiance. Son décès subit et prématuré suscite une grande tristesse.

Comme ministre des Finances, son bilan et son héritage demeurent très discutables. Vedette du gouvernement conservateur ontarien de Mike Harris  dans les années 1990, il a contribué de manière zélée à la mise en œuvre de la « révolution du bon sens » qui consistait à démanteler l’État afin de réduire les impôts.  Dix ans plus tard, l’Ontario est devenue une province récipiendaire de péréquation qui peine à rétablir ses équilibres financiers suite à la crise.

Le Godzilla de la mondialisation

Que se passe-t-il avec la mondialisation? Vingt ans après que ce concept triomphaliste se soit imposé au cœur des préoccupations des sociétés occidentales, on constate chaque année plus clairement que tant l’abolition des frontières entre les peuples que la prospérité pour tout le monde étaient un mirage. On a pourtant bel et bien mondialisé des choses. Mais pas ce qu’on nous promettait.

Au courant des années 90, la mondialisation succède à la guerre froide au sommet des priorités des affaires du globe. Le capitalisme anglo-saxon cherche à s’étendre sur le monde entier. Rapidement, des mouvements sociaux s’organisent contre cette réorganisation de la société à coup de traités de libre-échange. C’est l’apparition de l’anti-mondialisation. Quelques années plus tard, ça sera l’arrivée des « altermondialistes » qui ne s’opposent plus comme tel à la mondialisation, mais qui en proposent une qui serve les êtres humains avant les marchandises.

Le retard de productivité du Québec : une fiction

Le Québec aurait un problème de productivité. C’est ce qu’on nous raconte sans cesse, reprochant aux travailleurs et aux travailleuses de ne pas mettre l’effort nécessaire pour combler l’écart qui nous sépare de nos si dynamiques voisins ontariens. Devant cet énoncé mille fois répété comme vérité, nous avons décidé de nous pencher sur la question, de voir de quoi il en retourne réellement. La note publiée aujourd’hui permet de voir que la situation au Québec est beaucoup plus positive qu’on essaie de nous le faire croire.

D’abord, il est important de rappeler ce qu’est la productivité. Pour la calculer, on utilise généralement la valeur de ce qui est produit (par exemple, le PIB) que l’on divise par une unité de travail (par exemple, les heures travaillées). Ce ratio dépend de plus que la simple volonté des personnes qui effectuent le travail. Les investissements technologiques ou les modifications dans l’organisation du travail peuvent avoir un effet encore plus important.

Qu’est-ce qui cloche avec la science économique?

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En cette journée du 5 mai 2014, 22 associations et collectifs étudiants en économie de 18 pays, dont fait partie le Mouvement étudiant québécois pour un enseignement pluraliste de l’économie, signent un manifeste international réclamant des changements profonds à la manière dont l’économie est présentement enseignée dans nos universités. Isolement face aux autres courants de pensée, isolement face à la critique, isolement face aux autres sciences sociales; les reproches adressés à la science économique traditionnelle ratissent large et ne sont pas nouveaux. Face à un modèle d’enseignement dont l’influence est internationale, la critique s’organise aujourd’hui à l’échelle globale.