Sous Trudeau, le Canada continue de se militariser

Photo: Virginia Guard Public Affairs (Flickr)

En avril dernier, le gouvernement fédéral a profité de la guerre en Ukraine pour accroître le budget de la Défense nationale de 8 milliards de dollars sur cinq ans. Lors de sa victoire électorale de 2015, Justin Trudeau annonçait à ceux et celles qui s’étaient inquiété·e·s que le pays ait perdu sa « voix compatissante et constructive sur la scène internationale » durant les années Harper que le Canada était de retour.

L’hypocrisie du discours « écologique » conservateur

Les questions environnementales étaient à l’honneur la semaine dernière. Le sommet du Climate week se déroulant à New York aidant, nous avons vu plus de 125 leaders internationaux admettre l’importance de la question. Est-ce qu’il y aura de réelles répercussions à cette rencontre? Cela reste à voir. Bien que l’on peut rester dubitatif devant certaines propositions qui sont peu ou pas contraignantes proposées dans ce type de rencontres, il reste qu’elles représentent des moments charnières dans l’élaboration d’une stratégie internationale pour la lutte contre les changements climatiques. C’est pourtant sans trop de surprise que nous apprenions la semaine dernière que le premier ministre Harper, lui, ne daignerait même pas se présenter. Par contre, ce qui a été plutôt étonnant, voire surréaliste, ce sont les raisons invoquées pour justifier son absence. On peut comprendre que le premier ministre ait un horaire chargé, tout comme nous pouvons imaginer celui des États-Unis pourtant présents. Mais M. Harper a osé affirmer publiquement que la conférence ne méritait pas qu’il y porte attention parce que le Canada est déjà un leader en matière de lutte au bouleversement climatique. Avouez que ça décoiffe … C’est loufoque. Inquiétant. Embarrassant. Malheureusement peu étonnant.

Le Canada: marchand d’armes

La semaine dernière, le Premier ministre du Canada a complété un séjour de quelques jours dans l’Arctique. M. Harper en a profité pour s’en prendre à son vis-à-vis russe, le président Vladimir Poutine. La raison? La Russie serait la grande responsable de la militarisation de l’Arctique ce qui, il va s’en dire, a de quoi inquiéter de ce côté-ci du pôle Nord. Cependant, quand on connait bien la place centrale donnée au budget de la Défense nationale ainsi qu’aux des symboles militaires par le gouvernement conservateur, cette inquiétude a de quoi faire sourire. Est-il possible que notre Premier ministre reproche à notre lointain voisin de faire exactement ce qu’il fait lui-même?

Je ne vais pas m’attarder ici à faire l’analyse des politiques russe et canadienne d’occupation et de revendications territoriales du Nord. Seulement, M. Harper, avec sa manie de reprocher aux autres ce que lui-même fait a piqué ma curiosité. Se peut-il qu’en plus de la militarisation de l’État canadien, nous assisterions à la militarisation de notre économie? Avec quelques 109 000 emplois directs ou indirects, notre complexe industrialo-militaire gagne en importance.

La colonie en fête

Aujourd'hui est célébrée d’un océan à l’autre la Fête du Canada. Jusqu’en 1982, on désignait plutôt cette date par le nom de Fête du Dominion. Un rappel sans doute devenu insupportable que bien qu’il soit politiquement indépendant, notre pays demeure une monarchie constitutionnelle. De nos jours, les visites répétées de la famille royale en sol canadien, où les sujets de sa Majesté sont invités à lui témoigner leur indéfectible amour, nous ramènent périodiquement à cette absurde et anachronique réalité.

Cachez cette preuve que je ne saurais voir

Les Conservateurs de Stephen Harper continuent leur travail de sape dans le secteur de la recherche réalisée par le gouvernement fédéral. Cette fois-ci, c’est le budget de la recherche du ministère de la Justice, qui produit des études sur le droit, qui vient d’être amputé de 1,2 million de dollars. Concrètement, cette compression de l’ordre de 20% des dépenses en recherche de ce ministère entraînera la perte de huit chercheur.e.s.