Samedi dernier, les journalistes de la chronique l’ « Heure juste » du Journal de Montréal écrivaient que les récents chiffres sur l'emploi donnaient raison au premier ministre quant à sa promesse de créer 250 000 emplois entre 2014 et 2018. Les libéraux s’étaient donné cet objectif en campagne électorale et ont beaucoup claironné depuis qu’il a été atteint. Mais sur ce thème comme bien d’autres qui relèvent de l’économie et des finances publiques, il faut regarder au-delà des déclarations pompeuses pour comprendre qu’elles n’équivalent parfois qu’à de la poudre aux yeux.
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Séduire l’électorat à coup de CPE
Tout comme la classe moyenne, les familles sont souvent au cœur des promesses électorales. On veut les aider financièrement, leur donner accès aux meilleurs services, s’assurer que leurs enfants puissent s’épanouir et devenir, à leur tour, des contribuables à qui on pourra promettre des baisses d’impôt en échange de leur vote. Or, voilà que l’électorat, échaudé par des années d’austérité, ne semble plus si intéressé par les questions d’argent. C’est vers les services que celui-ci se tourne, pointant du doigt les infirmières brûlées, les CHSLD qui peinent à répondre dignement aux besoins des personnes âgées ou les écoles pleines de moisissures… Ainsi, les CPE ont maintenant la cote politique.
Les grands oubliés
C’est bien connu, mais il importe de le répéter : l’austérité budgétaire a été appliquée de manière récurrente dans les dernières années au Québec, et cette politique a eu des conséquences sociales pour le moins désastreuses. Le gouvernement s’est toujours targué d’agir de manière responsable. Or, on a beau couper dans les services – parce que c’est bien ce qui est arrivé –, les besoins de la population, eux, sont rarement compressibles.
La politique d’austérité budgétaire au Québec à la suite de la crise financière
Nos services publics sont sérieusement malmenés ces dernières années en raison de la politique d’austérité. Selon les données budgétaires, ce sont 20 milliards d’efforts qui ont été exigés de la population du Québec sur une période de six ans, de 2010 à 2015. Cela représente 3,4 milliards par an en moyenne, dont 2,3 milliards par an en compressions de dépenses. Trois ministres des finances se sont succédé, Bachand, Marceau et Leitão, chacun avec son plan de retour à l’équilibre budgétaire, chacun avec son cortège de compressions de dépenses et de hausses de taxes. L’objet du présent texte est de revoir, à travers l’examen des budgets successifs, comment s’est déployé le grand schéma conçu en 2009-2010, et dégager les reliefs de cette période.
Rénovation des écoles et manœuvres électorales
Évidemment, personne ne s’élève contre les investissements de 740 M$ annoncés hier par le gouvernement Couillard pour la rénovation et l’entretien d’écoles québécoises. En fait, l’ensemble des acteurs du milieu s’accorde pour dire qu’il était plus que temps. Cependant, il importe de relativiser cette annonce qui comporte toutes les apparences d’une manœuvre électoraliste.
Année électorale : les affirmations douteuses du PLQ
En cette année électorale, chaque parti voudra parfaire son image de marque. Au Parti libéral du Québec (PLQ), on cherchera à se défaire une fois pour toutes de l’étiquette gênante du « gouvernement de l’austérité ». Pas vraiment parce que le parti de M. Couillard regrette les coupures qu’il a imposées, mais seulement parce qu’il est difficile de se faire réélire en trainant avec soi l’image d’un incendiaire.
Les désinformations du plan d’action : que devient l’appel à tendre vers un Québec sans pauvreté?
La troisième mouture du plan d’action requis par la Loi visant à lutter contre la pauvreté et l’exclusion sociale a été rendue publique trois jours avant le quinzième anniversaire de l’adoption à l’unanimité de la loi, le 13 décembre 2002. En considérant le lot de contournements que comporte ce Plan d’action gouvernemental pour l’inclusion économique et la participation sociale 2017-2023, on peut se demander ce que devient l’appel de la Loi « à tendre vers un Québec sans pauvreté », une expression absente du document.
Des promesses électorales à saveur de lutte à la pauvreté
Le gouvernement a présenté hier son plan d’action contre la pauvreté. Pardon, son « Plan d'action gouvernemental pour l'inclusion économique et la participation sociale ». Le document se lit comme un programme électoral. Ainsi, entre les lignes, on peut lire que si le PLQ est réélu, les groupes communautaires recevront plus d’argent, les logements sociaux promis seront construits, les personnes prestataires d’aide de dernier recours auront plus d’argent dans leurs poches et elles pourront accéder plus facilement aux services de garde subventionnés, aux maternelles 4 ans, à la culture et aux loisirs. Mais avant de déboucher le Cava (le champagne des pauvres), prenons le temps de voir les détails du plan.
Le prochain budget du Québec : vérité ou mensonge?
Mercredi prochain, le gouvernement Couillard déposera son premier budget. Avec son tout nouveau ministre des Finances, le premier ministre tentera de réaliser un tour de magie. À la fois faire adopter des coupures de 3,7 milliards $ tout en se défendant de proposer un plan budgétaire centré sur l’austérité. Avec un budget total de 73,7 milliards $, un tel serrement de ceinture représentera des compressions, pour une seule année, de l’ordre de 5 %.