L’indépendance du Québec et le fédéral

Dans un texte publié récemment, Mark Milke soulignait la dépendance du Québec aux transferts fédéraux et affirmait qu'elle diminuerait sa capacité à réaliser son indépendance politique du Canada. En faisant une lecture tronquée d’une note socio-économique réalisée par mon collègue Francis Fortier, il n’est pas parvenu à en saisir les arguments de fond, ni même les démonstrations les plus simples. Je tenterai ici d’exposer différemment ces arguments, mais également de répondre à la question posée par Mark Milke à savoir si la fin du rapport au gouvernement fédéral serait un lourd handicap économique pour un éventuel Québec indépendant.

Pourquoi il ne faut pas privatiser Postes Canada

Dans les derniers mois, on dirait que Postes Canada a tout fait pour qu’on veuille privatiser ses services. D’abord, on nous annonce que la distribution à domicile ne se fera plus dans certaines villes. Ensuite, on hausse radicalement le prix du timbre, le faisant passer à 1$. Beaucoup de gens y verront une bonne raison de se dire : pourquoi continuer à avoir un service public dont on pourrait éventuellement avoir à payer les déficits si c’est pour avoir des diminutions de services et des hausses de tarifs? Prenons garde à ce réflexe, la privatisation de Postes Canada pourrait bien mener à multiplier ces problèmes plutôt qu’à les résorber.

The Economist et Frankenstein

The Economist présentait récemment en première page une série de robots en train de vaquer aux occupations les plus diverses : transporter des marchandises, s’occuper des personnes âgées, des enfants, des plantes, etc. Le texte qui accompagne cette proposition futuriste nous promet que ces grandes avancées serviront aux consommateurs et consommatrices, mais se demande ce qu’il arrivera des travailleurs et travailleuses qui seront remplacés par des robots. Voilà une bien étonnante question lorsqu’on y pense un peu… c’est comme si le futur vivait constamment dans le passé.

Malgré le frette et les barbares

La chanson « Les Yankees », de Richard Desjardins, est un chef-d’œuvre. Elle raconte en poésie ce qu’est l’impérialisme et le colonialisme à travers le récit d’un débarquement de marines au sud du continent. La chanson fait écho à une longue tradition de dépossession en Amérique latine, une sombre tradition à l’origine de l’expression « République de bananes ». On avait jadis attribué ce surnom au Honduras à l’époque où une compagnie bananière fonctionnait comme le véritable pouvoir à l’intérieur d’un État dirigé par un gouvernement de marionnettes. Mais qui sont vraiment ces « yankees »?

Le triste bilan d’une campagne décevante

La campagne électorale se termine aujourd’hui. Au final, cette ronde aura été décevante. Les sujets qui ont pris le plus de place ont tous été abordés de manière stérile. Après 8 mois de déchirements sur la charte, qu’est-ce qu’il restait à dire? Encore plus devant des partis qui martèlent leurs mêmes positions, sans fléchir, depuis le début. Quant au référendum, c’est beau. On a compris. Personne n’en veut, même si certains aimeraient bien qu’on en veuille un. Sur l’intégrité, difficile de clore le sujet avant la fin des audiences de la commission Charbonneau.

Politiques industrielles : le Québec doit-il imiter le Canada?

Alors qu’une guerre de chiffres fait rage sur le nombre d’emplois créés ou perdus dans la présente campagne électorale québécoise, il me semble important de se questionner sur les grandes tendances en termes de politiques industrielles au Québec et au Canada. On considère généralement qu’une politique industrielle est l’ensemble des interventions économiques déployées sur plusieurs années par un État dans le but d’épauler certaines industries plutôt que d'autres pour créer de l’emploi et de la « richesse ».

Au Canada, cette politique est plutôt claire. Alors que par le passé, le secteur manufacturier était le fer de lance de l’économie canadienne, le Canada semble avoir changé son fusil d’épaule pour encourager l’extraction massive de ressources naturelles, principalement du pétrole. Les subventions de 1,47 G$ entre 2006 et 2011 ainsi que les dépenses de 22 M$ pour promouvoir le pétrole des sables bitumineux aux États-Unis reflètent la volonté de l’État fédéral sur le sujet. 

Élections : les cadres financiers et le « réalisme »

Dans un texte récent, Francis Vailles reprochait au cadre financier de la Coalition Avenir Québec (CAQ), du Parti libéral (PLQ) et de Québec solidaire (QS) de manquer de réalisme. En somme, le chroniqueur économique de La Presse nous dit que ces partis promettent la lune sans nous montrer qu’ils peuvent l’atteindre. Si cet argument se défend, la posture politique du chroniqueur qui perce à travers son texte peut, elle, être contestée.

Le dogme climato-sceptique

Alors que les sondages démontrent que plus de 97 % des scientifiques qui travaillent sur le climat s’accordent pour dire que le réchauffement climatique est causé par l’activité humaine, il reste encore une frange de la population qui nie le fait qu’il y a un réchauffement climatique ou que celui-ci est causé par l’activité humaine.

Qui sont-ils? 

Généralement nommés climato-sceptiques ou Climate change deniers, ils représentent autour de 10% des Québécois.e.s. Ils sont plus actifs dans les médias que leur réel poids démographique et semblent particulièrement apprécier s’épandre sur les commentaires de blogue.

Dix ans de CSSS : pourquoi on a fait ça?

La semaine dernière, la Coalition solidarité santé organisait une soirée de réflexion sur les dix ans de la dernière grande réforme du système santé. Cette réforme de 2003, présidée par Philippe Couillard alors ministre de la Santé et des Services sociaux, avait notamment transformé les régies régionales en Agences de la santé et des services sociaux (ASSS) et créé les actuels « CSSS », les Centres de santé et de services sociaux qui servent de pallier local à ce gigantesque réseau où travaillent 275 000 personnes.

Et cette réforme, elle a servi à quoi?

PKP : l’entrepreneur providentiel

La semaine dernière, un coup de tonnerre a résonné dans une campagne électorale jusque-là calme et terne. Pierre-Karl Péladeau sera candidat pour le Parti Québécois dans Saint-Jérôme! Cette annonce choc a provoqué une chaîne de réactions. De la Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ) en passant par l’Institut sur la gouvernance des organisations privées et publiques (IGOPP), chacun a exprimé ses inquiétudes liées à cette candidature. Des questions, des doutes et des craintes apparaissent tout naturellement suite à cette annonce : crainte de voir se fondre le rôle de magna des communications dans celui d’homme politique ou incrédulité face à la candidature d’un patron ayant eu recours 14 fois au lock-out afin de contraindre ses employé-es à se plier à ses exigences.

Ne croyez pas aux slogans (économiques)

Le 27 février, je me suis retrouvée sur le plateau de l’émission de débat de MaTv, Open Télé, pour discuter fiscalité et services publics. On m’avait invitée avec sept autres personnes à répondre à une question : est-ce que les contribuables québécois en ont pour leur argent? Comme le format de l’émission rend difficile la possibilité d'aller au fond de sa pensée (1 heure, 8 invités, 1 animatrice et quelques incursions dans le merveilleux monde des réseaux sociaux) et que je n’ai souvent pas pu me prononcer même si j’essayais de mon mieux d’attirer l’attention de l’animatrice, j’utiliserai cet espace pour répliquer à certaines affirmations entendues durant les échanges.

Est-ce que le Québec paie ses garderies avec le pétrole albertain?

Le parti Wild Rose de l'Alberta a mis le Québec au cœur de sa stratégie médiatique de réforme du programme de péréquation. Mme Smith déclarait que « l'argent donné par l'Alberta permet par exemple au Québec de se payer de bons programmes sociaux, comme les garderies à sept dollars ou des études postsecondaires bon marché ». Dans une note publiée aujourd'hui, l'IRIS étudie spécifiquement la validité de cette affirmation, tout en regardant s’il serait possible de développer suffisamment les ressources naturelles, dont le pétrole pour se sortir de la péréquation.