Malgré le frette et les barbares

La chanson « Les Yankees », de Richard Desjardins, est un chef-d’œuvre. Elle raconte en poésie ce qu’est l’impérialisme et le colonialisme à travers le récit d’un débarquement de marines au sud du continent. La chanson fait écho à une longue tradition de dépossession en Amérique latine, une sombre tradition à l’origine de l’expression « République de bananes ». On avait jadis attribué ce surnom au Honduras à l’époque où une compagnie bananière fonctionnait comme le véritable pouvoir à l’intérieur d’un État dirigé par un gouvernement de marionnettes. Mais qui sont vraiment ces « yankees »?

La politique du charognard

Le 28 juillet 2009, l’armée du Honduras décide d’en finir avec l’élan démocratique du pays. Coup d’État. On attrape le président chez lui en pyjama, on le met dans avion et on l’expédie à l’étranger. Les classes dominantes du Honduras ne voulaient plus rien savoir de ce président, Manuel Zelaya, qui s’était mis en tête de réécrire la Constitution du pays, le 2e plus appauvri des Amériques, après Haïti. Quelques assassinats et quelques tractations plus tard, une nouvelle élection est organisée et un nouveau président est élu. Le Canada peut maintenant entrer en scène.

Il y a une semaine, c’était les élections générales au Honduras. Il s’agissait des premières « véritables » élections depuis le coup d’État de 2009. Celles qui avaient eu lieu quelques mois après cet événement avait surtout servi à avaliser le putsch des élites. Xiomara Castro, l’épouse du président Zelaya renversé en 2009, était candidate à la présidence pour le parti LIBRE (Libertad y Refundacion). Au moment d’écrire ces lignes, le parti de la candidate Castro ainsi que d’autres formations politiques contestent les résultats de l’élection en raison des nombreuses irrégularités dont elle a fait l’objet.