Revenu viable 2019 : où commence la sortie de la pauvreté?

Comment définir la sortie de la pauvreté? Est-on toujours pauvre lorsqu’on parvient à couvrir ses besoins de base? Être en mesure de se nourrir, se loger ou se vêtir selon les critères les plus strictes, est-ce suffisant pour déclarer qu’une personne est « sortie de la pauvreté »? Ces questions n’ont pas de réponses simples et malheureusement les gouvernements, tant à Québec qu’à Ottawa, prennent rarement le temps de s’y arrêter.

ABI – L’hypothèse d’un changement de paradigme

En novembre dernier, nous publiions un billet sur le lock-out à l’Aluminerie de Bécancour (ABI), qui dure à présent depuis plus de 15 mois. Il était attendu du gouvernement qu’il intervienne pour rétablir le rapport de force entre les parties à la table de négociation. Les évènements des dernières semaines entourant ce conflit nous fournissent de nouvelles inquiétudes quant à l’état des négociations à l’ABI, voire sur l’état des relations de travail au Québec.

Liberté 85 : comptez-vous vivre longtemps après le travail ?

Le dernier budget du Québec faisait une place importante aux personnes aînées. On y trouvait notamment l’annonce de différents investissements dans les soins de longue durée, dont les soins et services à domicile. Mais le ministre des Finances Éric Girard a aussi fait savoir qu’il adoptait des mesures visant à maintenir les aînés au travail. Il a par exemple bonifié le « crédit d’impôt pour travailleur expérimenté », rebaptisé pour l’occasion « crédit d’impôt pour prolongation de carrière ».

4e budget Morneau : moyen jusqu’à la fin

Dans le budget 2019-2020, le gouvernement réaffirme sa volonté d’« investir dans la classe moyenne ». Pourtant, les efforts déployés pour y arriver sont plus que timides. Faute d’être le véritable budget de la classe moyenne, le dernier budget de l’ère Trudeau est celui d’un gouvernement moyen.

Les milliards dans l’angle mort de la Loi sur l’équité salariale

Depuis l’adoption d’une loi visant sa pleine réalisation en 1996, on aurait pu penser que l’équité salariale était un dossier réglé. Si cette loi a bel et bien favorisé l’atteinte d’une plus grande équité salariale en emploi, elle a toutefois gardé tout un pan du problème dans son angle mort, soit la création d’écarts de rémunération gigantesques au sein même du secteur public. Ce problème est l’objet d’une étude que j’ai réalisée en collaboration avec Eve-Lyne Couturier et qui est publiée cette semaine par l’IRIS.

Salaire minimum: rien n’empêche une hausse

Photo: Indrid Cold

Le gouvernement du Québec annoncera sous peu la prochaine hausse du salaire minimum. Le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité, Jean Boulet, a déjà indiqué qu’il ne jugeait pas opportun d’aller de l’avant avec une augmentation substantielle. Principalement, le ministre évoque l’expérience ontarienne pour justifier sa position : la hausse à 14 $ de l’heure l’an dernier aurait été si néfaste pour l’économie de nos voisins qu’il serait plus que téméraire d’aller dans la même direction.

Pourtant, comme l’indique la dernière étude de l’IRIS sur ce sujet, l’analyse des dynamiques du marché du travail ontarien ne laisse pas entrevoir une telle catastrophe. Voyons ce qu’il en est.

Pénurie de main-d’œuvre : des nuances s’imposent (encore)

La semaine dernière, j’ai consacré un billet de blogue à la pénurie de la main-d’œuvre. Le phénomène a été signalé dans les derniers temps par plusieurs intervenants et nombre d’employeurs qui souhaiteraient voir le gouvernement intervenir pour remédier à la situation. Je montrais que si on observe bel et bien une hausse du nombre de postes vacants depuis que Statistique compile des données sur la question, soit depuis 2015, la situation varie beaucoup d’une industrie à l’autre, d’un trimestre à l’autre et d’une région à l’autre. Certains lecteurs et lectrices ne semblent pas avoir été convaincus par la démonstration. Dans ce billet, je présenterai donc quelques données supplémentaires afin de compléter le portrait de la situation québécoise, car des nuances s’imposent afin de concevoir les solutions adéquates pour faire face à la situation.

Pénurie de main-d’œuvre : des nuances s’imposent

Un consensus s’est établi selon lequel il manquerait de travailleurs et de travailleuses pour pourvoir les postes vacants dans les entreprises du Québec. Ce faisant, nous continuerons d’entendre parler de pénurie de main-d’œuvre au cours de l’année qui s’amorce. Des nuances s’imposent toutefois si l’on souhaite apporter les solutions adéquates aux problèmes que disent rencontrer certains employeurs.

Les stages, un travail?

Il y a quelques semaines, environ 54 000 étudiant.e.s de plusieurs cégeps et universités ont tenu quelques jours de grève pour revendiquer la rémunération « de tous les stages ». S’inscrivant dans une escalade des moyens de pression qui pourrait conduire à une grève générale illimitée cet hiver, cette grève fait suite à des pressions plus sectorielles (et victorieuses) exercées ces dernières années en faveur d’une rémunération des stages en psychologie et en enseignement. Inspiré.e.s par les luttes féministes pour la reconnaissance et la valorisation du travail féminin, les grévistes soutiennent que les stages sont un travail et les stagiaires, de véritables travailleuses et travailleurs. En fait, dans certains cas, même leurs futurs employeurs semblent être de cet avis.

Impact de la hausse du salaire minimum en Ontario: réponse à l’IEDM

L’Institut économique de Montréal (IEDM) a publié cette semaine un document de deux pages concluant que « 56 100 travailleurs âgés de 15 à 24 ans ont perdu leur emploi entre l’adoption de la loi et octobre 2018 » en raison de la hausse de 21 % (de 11,60 $ à 14,00 $) du salaire minimum en Ontario en janvier 2018.

Une consultation en ligne sur la MPC à recalibrer

Les choses vont décidément très, même trop vite depuis la publication de la stratégie canadienne de réduction de la pauvreté en août dernier, du moins pour les aspects de cette stratégie qui posent problème. D’emblée, celle-ci désignait unilatéralement la mesure du panier de consommation (MPC) en tant que seuil officiel de la pauvreté au Canada. La stratégie court-circuitait ainsi l’expertise développée au Québec, où la MPC sert prudemment depuis 2009 à «suivre les situations de pauvreté sous l’angle de la couverture des besoins de base» sans présumer pour autant qu’elle indique la sortie de la pauvreté. Ce choix devançait aussi le processus de révision périodique de la MPC qui était en cours à Statistique Canada, alors qu’il aurait été logique d’en attendre les résultats. Voici maintenant que le projet de loi C-87, déposé le 6 novembre dernier, entend confirmer le choix de la MPC comme seuil officiel. Pendant ce temps, une consultation en ligne demande à la population son avis sur la MPC… à partir de données ventilées qui ne tiennent pas la route.

Abordons d’emblée ce dernier point, puisque la consultation est en cours et que des invitations à y répondre circulent dans diverses organisations.