ABI – L’hypothèse d’un changement de paradigme

En novembre dernier, nous publiions un billet sur le lock-out à l’Aluminerie de Bécancour (ABI), qui dure à présent depuis plus de 15 mois. Il était attendu du gouvernement qu’il intervienne pour rétablir le rapport de force entre les parties à la table de négociation. Les évènements des dernières semaines entourant ce conflit nous fournissent de nouvelles inquiétudes quant à l’état des négociations à l’ABI, voire sur l’état des relations de travail au Québec.

L’État et ABI : le courant ne passe plus

Depuis le 11 janvier 2018, l’Aluminerie de Bécancour inc. (ABI) a mis ses 1030 employés en lock-out. Comme l’a signalé Jean Boulet, ministre du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale, cette situation provoque des dommages humains et sociaux importants sur les travailleurs et travailleuses touchés et leur famille. Ce conflit semble illustrer les tendances grandissantes du recours au lock-out et de l’intensification des conflits de travail, relevé dans un récent article de la Revue RH. Ce conflit semble également représentatif de l’incapacité de l’État à assurer un équilibre dans les relations de travail au Québec.

Pourquoi un autre lock-out pour les pressiers et pressières de Québecor?

Vous l’avez peut-être lu quelque part (ici ou ), il y a un peu plus de deux semaines, les pressiers et pressières du Journal de Montréal (qui impriment aussi le 24H et Le Devoir) sont en lock-out. C’est 44 travailleurs et travailleuses qui sont dans la rue. On peut se demander pourquoi une si grosse entreprise en arrive à des moyens aussi brutaux avec un si petit nombre de gens? J’ai tenté de rassembler quelques données pour nous permettre de comprendre.