Faut-il vraiment réduire les seuils d’immigration?

Photo: Michael Descharles (Unsplash)

Dans une lettre parue le 9 avril, l’économiste et président du Parti québécois, Dieudonné Ella Oyono, affirmait que, devant la rareté de main-d’œuvre qui touche plusieurs secteurs de l’économie québécoise, « augmenter les seuils d’immigration n’est pas une solution soutenable à long terme, ni du point de vue économique (chômage élevé) ni du point de vue social (pression sur les services publics). » Cette conclusion nous semble toutefois fondée sur des prémisses erronées.

Ne versons pas un sou dans ce qu’il reste de Bombardier

Nous apprenions hier que Bombardier va procéder à une énième compression de personnel. Le PDG Éric Martel affirme sans rire que c’est une bonne nouvelle pour les quelque 10000 employés restants, car cette suppression de postes solidifie les reins de l’entreprise et leur assure un avenir au sein de Bombardier. Les 1600 personnes qui seront bientôt au chômage avaient pourtant entendu le même discours lors des dernières vagues de licenciement en 2019 et 2020.

Faut-il interdire les publicités de voitures à essence? (1)

Soulignons l’incongruité : d’ici 2035, les voitures à essence neuves seront interdites de vente au Québec, car jugées nuisibles à l’environnement. Or, d’ici à ce que le couperet tombe, les publicités commerciales pour ces voitures se poursuivent sans ménagement, comme si le danger écologique des voitures à essence n’allait être réel qu’en 2035.

Petite introduction à la « Modern Monetary Theory »

La théorie monétaire moderne (Modern Monetary Theory ou MMT en anglais), est une école de pensée qui remet en question plusieurs principes fondamentaux des théories économiques orthodoxes. Ses postulats ont fait le sujet de plusieurs débats récemment, entre autres car elles mettent en évidence des contradictions qui apparaissent parfois dans notre discours public. Par exemple, en 2018, le NPD voulait dépenser 1,8 milliard pour fournir de l’eau potable à des communautés des Premières Nations et plusieurs journalistes et politiciens leur ont alors demandé où on allait trouver une telle somme. Deux ans plus tard, en 2020, la réponse à la pandémie a élevé le déficit fédéral à plus de 380 milliards. Où a-t-on trouvé tout cet argent?

Pour en finir avec l’idée que le Québec est pauvre et doit « rattraper » le Canada

Photo: Martin Lopatka

La crise économique causée par la COVID-19 est du jamais vu. Le confinement de la première vague a entraîné une contraction de l’économie de près de 40% au Québec pendant près de 2 mois, tandis que le déficit anticipé pour l’année en cours est de près de 13 milliards de dollars. Le ministre des Finances Éric Girard prévoit que, lorsque la pandémie sera derrière nous et que nous aurons repris nos activités normales, le Québec restera pris avec un déficit structurel de 5 à 8 milliards de dollars par année lié aux modifications de nos comportements à long terme et au déclin de certaines industries.

Sortir des sentiers battus

Les confinements du printemps et de l’automne ont fortement touché les finances publiques du Québec.

Il y a huit mois à peine, le gouvernement nageait dans des surplus dépassant les 8 milliards et profitait de trois années de forte croissance économique. Le portrait a changé du tout au tout : le déficit oscillera cette année autour de 15 milliards et le poids de la dette par rapport à l’économie est passé de 43,4 % à 50,4 %.