L’autre personnalité de l’année 2020 : la maison

L’an dernier, l’IRIS avait élu les expert·e·s « autre personnalité de la décennie » en raison du trop peu d’attention qu’on leur avait accordée tout au long de la décade qui s’achevait alors. Le discrédit envers la science avait en effet selon nous relégué la parole savante au second plan, à une époque où l’opinion triomphe par ailleurs dans l’espace public. Le constat que nous posions alors s’applique malheureusement trop bien à l’année qui vient de se clore. 2020 a été marquée par la prolifération de théories plus extravagantes les unes que les autres à propos de la COVID-19.

Réquisitionner les GMF pour faire face à la COVID

Depuis plusieurs semaines, on nous répète que les hôpitaux du Québec sont sur le point d’être débordés par les cas de COVID-19 qui se multiplient. On apprend aujourd’hui que le scénario du pire semble se dessiner dans les hôpitaux montréalais qui, à la veille du congé des Fêtes, sont déjà surchargés par les patient·e·s atteint·e·s de la COVID. La plupart d’entre eux sont aux prises avec des éclosions, et c’est la crainte de rupture de services dans le réseau hospitalier qui explique en bonne partie les sacrifices importants demandés à la population pour la période des Fêtes. Cette attention portée sur les hôpitaux laisse toutefois en suspens une question importante : que font les GMF pour protéger le réseau face au virus?

En un graphique: les déterminants de la santé

La pandémie de COVID-19 a braqué les projecteurs sur les impacts dévastateurs que peut avoir un virus sur la santé, ce que la population des pays occidentaux, protégée par des vaccins trop souvent inaccessibles ailleurs, avait eu tendance à oublier depuis quelques décennies. L’incursion brutale de ce virus dans nos vies et la course au vaccin qu’elle a stimulée tend néanmoins à renforcer la conception de la santé qui prédomine dans ces mêmes pays, conception largement centrée sur les causes biologiques et individuelles de la maladie (génétique, bactéries, virus, mauvaises habitudes de vie, etc.), ainsi que sur le rôle du système de soins (et en particulier des médecins, des hôpitaux et des médicaments) comme remède principal aux problèmes de santé. Or, ces facteurs sont loin d’être les seuls déterminants de l’état de santé des populations. En fait, ce ne sont même pas les plus importants.

Le gouvernement profite-t-il du blanchiment d’argent au casino?

Dans les derniers jours, un travail d’enquête de plusieurs journalistes du groupe Québecor a permis de révéler que le Casino de Montréal était un terrain de prédilection pour le blanchiment d’argent par le crime organisé depuis plusieurs années. La pratique était tellement répandue que le casino offrait des cadeaux à des dirigeants connus du monde interlope à travers les programmes de récompense octroyés aux gros joueurs. L’enquête a tellement choqué le public que le ministre des Finances, Éric Girard, a commandé un audit externe spécial sur le blanchiment d’argent dans les casinos du Québec. Or, puisque le gouvernement est le principal bénéficiaire de Loto-Québec, cet exercice sera-t-il suffisant pour venir à bout de ces pratiques criminelles? 

Il n’y a pas de solution simple au phénomène de l’itinérance

L’itinérance touche beaucoup de gens à Montréal et, sans surprise, la pandémie pourrait avoir aggravé la situation. L’enjeu a retenu l’attention le mois dernier dans la foulée de l’ouverture d’un refuge pour itinérants à l’hôtel Place Dupuis, situé dans le quartier Ville-Marie. Les commerçants du Village ont exprimé leur mécontentement face à cette décision et partagé leurs craintes de voir les « incivilités » augmenter avec l’afflux de personnes en situation d’itinérance dans un quartier par ailleurs passablement déserté en raison de la pandémie. La Ville a depuis annoncé la mise en place de nouvelles mesures visant à faciliter la « cohabitation » entre les différents résidents de ce secteur adjacent au centre-ville. 

Le discours préaustéritaire de l’Institut C.D. Howe

Dans un article récent, l’Institut C.D. Howe présentait un portrait alarmiste de l’évolution de la dette fédérale canadienne en raison du déficit inégalé causé par les programmes d’aides liés à la pandémie de COVID-19. Dans ce billet, nous remettons les pendules à l’heure quant aux arguments mis de l’avant par cet institut farouchement néolibéral.

Fondements d’une fiscalité socialiste

La politique fiscale d’un État en dit long sur ce dernier. Selon l’orientation du gouvernement en place, elle peut par exemple servir à accompagner le développement des entreprises capitalistes par la socialisation d’une partie des dépenses nécessaires à leur essor (routes, aéroports, services météo, etc.) ou encore à encadrer ce développement par la mise en place d’un filet social (école, hôpitaux, assurance-emploi, etc.) capable d’offrir un cadre stable à la « destruction créatrice » des forces du marché. Le premier cadre est celui du libéralisme classique, le second celui des régimes d’inspiration keynésienne. 

Le dogme

Dans une lettre ouverte publiée jeudi dernier, André Pratte réclamait des contraintes budgétaires en vue de la mise à jour économique du gouvernement fédéral. Il est ironique de lire l’ex-éditorialiste et ex-sénateur se défendre de vouloir ériger l’austérité ou le déficit zéro en « religion ». Peut-être avait-il jugé bon d’ajouter cette précision en s’apercevant lui-même qu’il demandait au lecteur une véritable profession de foi?

Mise à jour économique fédérale: toujours pas de raison de s’inquiéter

La ministre canadienne des Finances Chrystia Freeland présentait hier l'énoncé économique de l'automne, premier exercice budgétaire depuis la mise à jour économique de l'automne 2019 – et le premier pour celle qui a succédé à Bill Morneau cet été à ce poste-clé du gouvernement. Résultat: le déficit du gouvernement fédéral passe de 343 milliards de dollars à 382 milliards de dollars. Est-ce inquiétant ? Pas du tout, pour au moins trois raisons :

Trop beau pour les clients d’Hydro

Les publicités sont partout : à la télé, sur le web et même sur les BIXI. Hilo, c’est la toute nouvelle filiale d’Hydro-Québec. Elle se présente comme « un service clés en main qui, en plus de vous aider à réduire votre consommation d’énergie, vous remet de l’argent. C’est presque trop beau ! ». En effet. Alors, comment est-ce qu’Hilo peut être rentable ? D’où proviennent ses revenus ? Et si c’est rentable, pourquoi une filiale ?