L’autre personnalité de l’année 2023: le génocide à Gaza

Photo: Palestinian News & Information Agency/APAimages.

Chaque année, l’IRIS prend le contrepied de l’actualité pour mettre en lumière une personnalité, une institution, une chose ou un sujet qui, malgré son importance dans nos sociétés, est resté dans l’ombre de l’univers médiatique dominant.

L’autre personnalité de l’année 2020 : la maison

L’an dernier, l’IRIS avait élu les expert·e·s « autre personnalité de la décennie » en raison du trop peu d’attention qu’on leur avait accordée tout au long de la décade qui s’achevait alors. Le discrédit envers la science avait en effet selon nous relégué la parole savante au second plan, à une époque où l’opinion triomphe par ailleurs dans l’espace public. Le constat que nous posions alors s’applique malheureusement trop bien à l’année qui vient de se clore. 2020 a été marquée par la prolifération de théories plus extravagantes les unes que les autres à propos de la COVID-19.

L’autre personnalité de l’année 2018 selon l’IRIS

La légendaire personnalité de l’année du magazine Times a été décernée aux journalistes assassinés ou emprisonnés en faisant leur travail, tandis que le Financial Times considérait que l’homme le plus important de 2018 était le controversé milliardaire Georges Soros. Pour notre part, il nous semblait opportun de renouer avec une tradition de l’IRIS et de nommer une personnalité ou un groupe de personne qui ont eu un impact sur la société, mais dont certains préféreraient oublier l’apport. 

Cette année, cette distinction revient à Nicolas Hulot, ex-ministre français de la Transition écologique.

Et l’Autre personnalité de l’année 2015 est…

L’IRIS décerne le titre de l’Autre personnalité de l’année 2015 à la « Troïka », soit la créature à trois têtes (Commission européenne, Banque centrale européenne (BCE) et Fonds monétaire international (FMI)) qu’on a vu sévir en Europe ces dernières années. La Troïka se mérite notre prestigieuse distinction pour sa victoire in extremis face aux mouvements anti-austérité sur le Vieux Continent. En effet, alors que ces mouvements populaires réclamaient la fin de la chape de plomb économico-austère et appelaient à un retour à la démocratie, la Troïka est parvenue à défendre l’intérêt des élites politiques et financières une année supplémentaire, quitte à paver la voie du pouvoir aux formations politiques d’extrême-droite.

L’autre personnalité de l’année 2013 : les oléoducs

Nous en sommes à la troisième édition de notre « autre personnalité de l’année » de l’Institut de recherche et d'informations socio-économiques (IRIS). En 2011, les agences de notation se sont vu décerner ce titre tandis que les camps de travail chinois se sont hissés au sommet de notre palmarès l’an dernier. Cette année, le choix fut difficile. Après maintes discussions, notre jury a pourtant tranché. Pour l'année 2013, les oléoducs de transport du pétrole arrivent au premier rang.

Contrairement aux éditions précédentes, notre choix n’est pas tombé sur un sujet dont l’on parle trop peu, mais bien sur un sujet dont on parle bien mal. Au Québec, surtout depuis la tragédie survenue à Lac-Mégantic en juillet dernier, les discussions entourant le transport du pétrole ont bien souvent pris d'étranges directions. Dès le mois d’août, des commentateurs ont vanté les mérites du projet d’inversion de la Ligne 9B, qui est a été élaboré pour acheminer jusqu’au Québec le pétrole des sables bitumineux de l’Alberta, au nom de la sécurité et du développement économique. Suite au traumatisme que fut la tragédie de l’été dernier, la réaction des vendeurs de pétrole et de leurs experts fut rapide.