Le gouvernement fédéral se dirige (pour l'instant) vers un déficit de près de 200 G$ pour 2020-2021, soit environ 11% du PIB, un record absolu au Canada. En 2009-2010, suite à la dernière crise économique, le gouvernement canadien avait établi son précédent « record » avec un déficit de 55,4 G$ représentant 3,4 % du PIB. Notons que, mesurés en pourcentage du PIB, les déficits étaient toutefois un peu plus importants à fin des années 80 et au début des années 90, soit autour de 5 %. Au Québec, on prévoit déjà un déficit de 12 G$ à 15 G$,soit environ 3,5 % du PIB.
Étiquette : austérité
Il y a un lien entre la dette du Québec et le taux d’emprunt mais pas celui que vous pensez
Entre 2010 et 2015, c’est 20,2G$ de dollars que le gouvernement québécois a imposés en « effort » budgétaire dans le but d’atteindre le déficit zéro. Durant cette période, il a haussé ses revenus de 6,2G$ et réduit ses dépenses de 14G$. Ironiquement, on apprenait dans le dernier budget de la CAQ que le gouvernement prévoit dégager des surplus de 21,1G$ sur six ans.
Soyons prudents : dépensons !
Le Rapport mensuel des opérations financières publié vendredi dernier par le ministère des Finances du Québec a révélé que le gouvernement provincial terminait l’année 2017-2018 avec un confortable excédent budgétaire de 2,4 milliards de dollars. Avant le versement réglementaire au Fonds des générations, il s’élevait même à 4,66 milliards de dollars. Une partie de ce surplus sera redirigé vers la réserve de stabilisation, un coussin financier mis en place en 2009 pour aider le gouvernement en cas de choc économique.
L’austérité a coupé 1000 $ par ménage au Québec
En faisant le bilan de la session parlementaire, le premier ministre Philippe Couillard se vantait d'avoir opéré le « plus grand redressement financier de l'histoire récente du Québec ». Pourtant, lorsqu’on analyse minutieusement les données économiques, on s’aperçoit que ce « redressement » a généré bien plus de dommages que de bénéfices. C’est ce que montre l’étude que nous publions aujourd’hui. Bien que l'équilibre budgétaire ait été atteint et que d'importants surplus aient été générés, cela s'est fait au détriment de la prospérité à long terme et du niveau de vie des ménages québécois.
L’austérité était une erreur et elle laissera des traces
Loin d’être une « vue de l’esprit » comme le prétendait Philippe Couillard, les politiques de restrictions budgétaires ont eu des effets concrets et permanents tant sur nos services publics que sur les personnes qui en font usage. Il ne s’agit pas ici d’évidences anecdotiques : la Protectrice du citoyen a publié un rapport accablant à cet effet. Au contraire d’avoir « coupé sans affecter les services », l’austérité a été ressentie de plein fouet par les personnes vulnérables.
Le cycle de l’austérité
La politique d’austérité budgétaire au Québec à la suite de la crise financière
Nos services publics sont sérieusement malmenés ces dernières années en raison de la politique d’austérité. Selon les données budgétaires, ce sont 20 milliards d’efforts qui ont été exigés de la population du Québec sur une période de six ans, de 2010 à 2015. Cela représente 3,4 milliards par an en moyenne, dont 2,3 milliards par an en compressions de dépenses. Trois ministres des finances se sont succédé, Bachand, Marceau et Leitão, chacun avec son plan de retour à l’équilibre budgétaire, chacun avec son cortège de compressions de dépenses et de hausses de taxes. L’objet du présent texte est de revoir, à travers l’examen des budgets successifs, comment s’est déployé le grand schéma conçu en 2009-2010, et dégager les reliefs de cette période.
Le PLQ et la hausse de l’endettement des ménages
Lors de la sortie de crise financière de 2009, les pays ont utilisé diverses stratégies pour favoriser une expansion économique. Toutefois, au travers de cette crise, le Québec a opté pour une stratégie d’intervention contraire à ce qu’il priorisait par le passé. En ce sens, l’État québécois a délaissé les stratégies d’investissements massifs ayant servi lors des crises de 1982 et de 1991, pour prôner les politiques de tarification et d’austérité que nous connaissons aujourd’hui.
1997-2017: vingt ans de restrictions budgétaires
Depuis l’élection de Philippe Couillard, il est constamment question d’austérité. En ce sens, le Québec traverse-t-il, oui ou non, une période d’austérité? Les coupes de 4 G$ imposées par le gouvernement étaient-elles nécessaires ou correspondaient-elles plutôt à la démonstration d’une volonté d’en finir avec ce qu’il reste du modèle québécois? Dans un récent billet, j’ai démontré que nous avons bel et bien traversé une période d’austérité et que celle-ci s’est amorcée avant même l’actuel mandat libéral.
Année électorale : les affirmations douteuses du PLQ
En cette année électorale, chaque parti voudra parfaire son image de marque. Au Parti libéral du Québec (PLQ), on cherchera à se défaire une fois pour toutes de l’étiquette gênante du « gouvernement de l’austérité ». Pas vraiment parce que le parti de M. Couillard regrette les coupures qu’il a imposées, mais seulement parce qu’il est difficile de se faire réélire en trainant avec soi l’image d’un incendiaire.
L’éternel cycle électoral
Voilà. On sait enfin comment le gouvernement a choisi d’investir l’argent qu’il a grappillé grâce à son programme d’austérité. Après des années à demander à la population de se serrer la ceinture, après avoir augmenté et modulé les tarifs des services de garde subventionnés, sous-financé et aboli les instances de développement et de démocratie régionales, exigé au personnel des commissions scolaires et du système de santé de faire plus avec moins, réjouissons-nous! Le temps de la disette s’est terminé aujourd’hui à grand coup de 8$ par chèque de paie et de quelques millions de plus en santé et en éducation d’ici 3 ans.
Saison budgétaire : le jour de la marmotte
Du plus loin que je me souvienne, mes collègues de l’IRIS et moi disons essentiellement trois choses lorsque nous analysons les politiques d’austérité. D’une part, l’austérité n’a pas comme objectif l’atteinte du déficit zéro, mais la transformation et la privatisation des institutions publiques. D’autre part, l’austérité n’est pas qu’un mauvais moment à passer, mais bien l’instauration d’un état permanent de restrictions. Finalement, ce qui motivait le gouvernement libéral à aller si vite en besogne ces dernières années n’avait rien à voir avec l’état des finances publiques et tout à voir avec sa stratégie électorale pour 2018.