Une offre qu’il ne peut refuser

Jeudi dernier, mon collègue Francis Fortier et moi  aux consultations parlementaires sur le rapport Godbout. Ce rapport, déposé en mars dernier, pourrait entraîner bientôt la réforme fiscale la plus importante que le Québec ait connu depuis longtemps. L’IRIS a pris part à cette réflexion et, comme le Parrain, a proposé au ministre Carlos Leitão une offre qu’il ne peut refuser.

Les arguments contre la libéralisation de l’alcool

Dans son rapport déposé aujourd’hui, la commission Robillard propose de libéraliser le marché de l’alcool au Québec. La partie concernant la SAQ fait 17 pages (loin d’être remplies d’informations, comme c’était le cas dans le premier rapport, comme le faisait remarquer ma collègue), consacrées en grande partie à dire que le gouvernement n’a rien à faire dans la vente d’alcool et que son modèle s’effrite à cause de l’arrivée d’Internet. Les seuls chiffres comparatifs offerts sont les coûts d’administration : ils sont de 21% des ventes nettes au Québec, de 16% en Ontario, de 12% en Saskatchewan et de 8% dans certains états américains (on nous offre aussi les données sur les salaires qui, sans surprise, sont à l’avenant). Conséquence, il faut libéraliser le marché de l’alcool.

Inacceptable démocratie

Déjà, il y a plus d’un an, The Economist nous offrait un six-page essay sur ce qui n’allait pas avec la démocratie. Ce texte – porte-étendard de la vision économiste et libérale de la démocratie – mériterait en soi une analyse et un contre-argumentaire plus complet que ce que je ferai ici. Concentrons-nous sur le… Continue reading Inacceptable démocratie

Ces dirigeant∙e∙s qui nous rançonnent

Dans un échange télévisé récent avec Michel Nadeau de l’Institut sur la gouvernance d’organisations privées et publiques (IGOPP), j’ai avancé que le niveau de rémunération atteint par les haut∙e∙s dirigeant∙e∙s de sociétés publiques fonctionnait sous le même principe qu’une rançon. La discussion s’étant animée, je n’ai pas pu expliciter ce que je voulais dire par cette expression. J’aimerais prendre ici le temps de rendre plus claire cette comparaison.

Les compressions économiques dans l’administration publique : utiles pour le développement?

Le gouvernement du Québec prétend avoir une stratégie économique: sabrer dans le secteur public et se tourner vers l’extractivisme. Le scénario qu’il a écrit pour les régions ressources est particulièrement clair : paver la voie (littéralement!) aux compagnies minières étrangères pour qu’elles viennent investir et créer de l’emploi, ou encore accorder des millions de dollars en crédits d’impôt pour l’industrie forestière (p. B.211). Cette stratégie devrait, selon lui, relancer l’économie dans les régions ressources. Du même souffle, le ministre Coiteux se félicite d’avoir coupé près de 500 postes dans la fonction publique depuis le 1er janvier, selon lui cela favorise l’investissement. Or, en cette période de stagnation économique, rien n’est moins sûr.

La dette, l’OCDE et le FMI

Francis Vailles a fait paraître vendredi dernier une série d’articles à propos de la dette du Québec. Celui qui a le plus circulé propose des réflexions très intéressantes quant à la dette et à la question des régimes de retraite. Il apporte quelques faits nouveaux, bien que le gouvernement du Canada les ait déjà soulevés dans un de ces documents budgétaires, qui vont en somme dans la direction générale de nos publications récentes sur le sujet, bien que nos interprétations, sans surprise, diffèrent.

Une rigolade en période austère

Les écoles qui arrêtent de servir des repas aux élèves qui ne mangent pas à la maison. Les services aux enfants en difficulté qui sont coupés. Les personnes âgées qui n’ont droit qu’à un bain par semaine dans des centres hospitaliers de longue durée. Les hôpitaux qui voient les délais s’allonger dans les résultats de laboratoire puisqu’ils ont coupé dans les postes techniques pour éviter de couper dans les soins de première ligne. Le logement social qui est sous-financé. Les lieux de concertation régionale qui sont abolis. L’austérité, ce n’est pas une affaire drôle. Et pourtant, mardi prochain, des personnes drôles chercheront à faire rire en en parlant.

SAQ: Confondre désaccord et erreur méthodologique

Samedi dernier, Vincent Geloso a ouvert son blogue à Yvan Stringer, professeur d’économie à HEC Montréal. La raison : permettre à ce dernier de répondre à une lettre que j’ai publiée dernièrement dans La Presse, lettre qui elle-même était une réplique à un premier papier écrit par M. Stringer dans lequel il critiquait avec force la méthodologie d’une étude que j’ai co-signée et qui portait sur la privatisation de la SAQ.

L’équilibre budgétaire : un prétexte?

L’équilibre budgétaire qui a été au cœur du discours gouvernemental est un prétexte qui n’a rien à voir avec la plupart des mesures implantées en son nom. Le but n’était pas d’économiser, c’était de continuer la transformation de l’État entreprise depuis Jean Charest: gérer les services publics comme une entreprise privée. Le déficit servait simplement à faire peur pour pouvoir imposer les mesures.

Les priorités de l’austérité

Le ministre Barrette est heureux de nous annoncer qu’il y aura plus (plus, plus, toujours plus!) d’argent qui sera économisé grâce à ses réformes du système de santé. Les cadres fuient, les médecins aussi? Plus d’économies! Au-delà du fait qu’il est légitime de se demander si c’est rassurant qu’un ministre de la santé se félicite d’abord et avant tout des économies qu’il peut faire, cette déclaration nous ramène encore à l’obsession budgétaire du gouvernement.