Depuis qu’un virus a bouleversé la vie de pratiquement l’ensemble de la planète, le retour à la normale se fait désespérément attendre. Mais depuis le début de cette crise, plusieurs ont aussi mis en évidence les nombreuses raisons pour lesquelles ce retour à la normale n’était pas une avenue souhaitable. C’est en partant de ce constat que la situation actuelle peut être vue comme une occasion de rebâtir les fondations érodées de notre société. Une opportunité de lancer une série de chantiers dont l’objectif est de remettre l’économie au service du bien-être individuel et collectif.
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Comment répliquer à Foodora ? En créant un nouveau service public
On apprenait lundi que la firme multinationale allemande Foodora cesserait ses activités au Canada le mois prochain. L’entreprise, spécialisée dans la livraison de nourriture à domicile, est l’une des représentantes les plus connues du capitalisme de plateforme (auquel l’IRIS consacrait une note socioéconomique en janvier dernier).
Déconfinement: se baser sur la science… quand elle fait son affaire
Le premier ministre François Legault a annoncé la première phase de son plan de déconfinement le 27 avril. Ce plan prévoit la réouverture des écoles primaires et des garderies en dehors de la région métropolitaine dès le 11 mai prochain, et le 19 mai pour les établissements montréalais. Pour justifier cette décision, le premier ministre évoque 5 raisons particulières: le bien des enfants, l’accord de la santé publique, le risque moindre pour les personnes de moins de 60 ans, la situation des hôpitaux sous contrôle et le fait que la vie doit continuer. Si ces 5 raisons sont en apparence fort louables, il est toutefois nécessaire de s’assurer qu’elles soient vérifiées et légitimes. Dans ce billet, je propose de passer en revue ces 5 raisons en plus de faire un état général de la pandémie au Québec et de sa prise en charge par les autorités publiques.
« Mettre en pause » l’économie : Remarques sur la subvention salariale d’urgence du Canada
Annoncée à la fin mars, la Subvention salariale d’urgence du Canada (SSUC) a capturé les esprits, tant par l’audace de ce programme (subventionner la majeure partie du salaire versé par les entreprises ayant subi une baisse de revenus, soit 75 % du salaire hebdomadaire, jusqu’à concurrence de 847 $ par semaine) que par son coût astronomique, estimé entre 71 G$ et 73 G$. L’objectif de la SSUC est clair : en protégeant le lien d’emploi de milliers de personnes, on entend mettre en pause l’économie afin de faciliter plus tard la relance. Mais que veut dire « mettre en pause » l’économie?
Le gouvernement Legault s’apprête-t-il à nationaliser les résidences privées pour personnes âgées?
Dans un billet récent, nous proposions un plan de nationalisation des résidences pour personnes âgées. Face à l’hécatombe dans les CHSLD privés non conventionnés (ils représentent 9,6% de tous les CHSLD, mais 17% de ceux qui sont sur la « liste rouge » des établissements comptant le plus de cas de COVID-19), le gouvernement Legault envisage maintenant d’en « prendre le contrôle », voire de nationaliser l’ensemble des CHSLD privés (conventionnés ou non). Portrait des différentes options envisagées.
Le gouvernement doit coordonner l’arrêt de l’exploitation du pétrole des sables bitumineux
Avec la chute des prix du pétrole, des actions des entreprises pétrolières canadiennes et la nécessité d’opérer une transition énergétique, le gouvernement canadien ne peut se contenter de sortir du trou l’industrie pétrolière. Il doit prendre les devants et favoriser la mise en place d’une société d’État chargée entre autres de planifier une sortie réfléchie du pétrole des sables bitumineux.
Sauver l’économie
L’IRIS accueille l’artiste Clément de Gaulejac, qui nous offre son point de vue sur l’actualité alors que le Québec traverse comme l’ensemble de la planète une crise sanitaire et économique sans précédent.
Crise économique due à la COVID-19: devra-t-on payer la note?
Contrairement aux États-Unis, les hurluberlus qui auraient préféré que l’on ne change rien à nos habitudes de vies durant l’épidémie et que l’on sacrifie nos personnes malades et âgées sur l’autel de la croissance économique sont demeurés marginaux au Québec. Notre gouvernement a plutôt décidé de suivre les conseils de la santé publique et de faire le nécessaire pour sauver la vie des plus vulnérables. On peut s’en réjouir.
Le sauvetage de l’économie vu par Clément de Gaulejac
Je me souviens de l’austérité
Le gouvernement fédéral se dirige (pour l'instant) vers un déficit de près de 200 G$ pour 2020-2021, soit environ 11% du PIB, un record absolu au Canada. En 2009-2010, suite à la dernière crise économique, le gouvernement canadien avait établi son précédent « record » avec un déficit de 55,4 G$ représentant 3,4 % du PIB. Notons que, mesurés en pourcentage du PIB, les déficits étaient toutefois un peu plus importants à fin des années 80 et au début des années 90, soit autour de 5 %. Au Québec, on prévoit déjà un déficit de 12 G$ à 15 G$,soit environ 3,5 % du PIB.
La mémoire sélective du milieu des affaires québécois
Dans une lettre publiée récemment dans les pages du Devoir, les représentants officiels du milieu des affaires québécois ont louangé avec raison « les héros de tous les jours » que sont le personnel soignant et de soutien ainsi que toutes les autres travailleuses et travailleurs (dans les épiceries, les pharmacies, le transport des personnes et des marchandises, etc.) qui assurent actuellement notre survie et qui — on le découvre aujourd’hui avec stupéfaction — réalisent un travail essentiel. Il semble qu’un petit rappel du rôle joué par les organisations d’affaires et patronales dans l’histoire du système de santé et de services sociaux québécois s’impose.
Une crise qui n’épargne pas les organismes communautaires
Depuis le début de la pandémie de COVID-19, les organismes communautaires – aux prises avec une augmentation soudaine des besoins, un financement insuffisant pour y faire face et une diminution importante de leur personnel en raison des nouvelles règles de confinement – tentent de poursuivre un travail essentiel dans des conditions très difficiles. Si du financement supplémentaire a été consenti dans certains secteurs (hébergement pour femmes victimes de violence, aide alimentaire, itinérance), le milieu communautaire attend toujours un rehaussement global du financement qui permettrait de répondre à l’ensemble des besoins. Cette situation est symptomatique de tendances déjà bien présentes avant la crise et rappelle l’urgence de rehausser de manière substantielle et durable le financement à la mission des organismes communautaires.