Les lois du travail s’appliquent même (et surtout) en temps de crise

Photo: Verne Ho (Unsplash)

La crise sanitaire actuelle nous force à examiner les conditions de travail sous un angle nouveau, puis à repenser nos choix en matière de politiques sociales. Alors que l’on commence à mieux saisir les risques majeurs auxquels sont confrontés les travailleuses et les travailleurs du domaine de la santé, on accorde aussi dorénavant une plus grande importance au travail réalisé par une multitude de personnes œuvrant dans le secteur des services ou dans des conditions précaires. C’est dans ce contexte que l’Organisation internationale du Travail (OIT) vient tout juste de publier un rapport sur lequel nous devrions nous appuyer pour adapter nos politiques publiques à un contexte de pandémie et de transition juste.

Après la crise : New Deal vert et emplois garantis

Photo: Marc Lautenbacher (Wikipédia)

Le monde dans lequel nous vivions il y a trois semaines n’existe plus. Avant cette pandémie, une certaine légèreté prévalait toujours malgré l’urgence climatique et les inégalités croissantes. Le déni subsistait face aux problèmes structurels graves de notre modèle économique. Désormais, vis-à-vis de l’urgence sanitaire et économique mondiale provoquée par la COVID-19, la légèreté n’est plus possible.

Quel retour à la normale souhaitons-nous?

Photo: Blake Wheeler (Unsplash)

Dans un billet publié sur le blogue de l’IRIS, Guillaume Hébert affirme que la crise de la COVID-19 marque un point de non-retour à l’échelle internationale, qui risque de changer définitivement « notre rapport à la communauté, aux services publics, aux gouvernements, aux chaînes d’approvisionnement, aux frontières et aux relations entre les nations ».

COVID-19 : les idées fixes du nationalisme conservateur

Photo: Ken Lund (Flickr)

Ces derniers jours, beaucoup d’encre a coulé afin de décrier la lenteur de la réaction du gouvernement fédéral en cette période de crise sanitaire. Avec une certaine satisfaction, bon nombre de commentateurs ont fait remarquer à quel point les gestes posés par le gouvernement Legault étaient plus en phase avec la gravité du moment. Avouons-le, nous sommes tous un peu dépassés ici. Peu d’entre nous sont épidémiologistes : dans les faits, nous n’avons pas la moindre idée de comment lutter efficacement contre une pandémie. Casser du sucre sur le dos du gouvernement Trudeau semble relever bien davantage d’une récupération mal avisée de nos éternelles récriminations contre le fédéral que d’une appréciation raisonnée du moment. 

Le gouvernement doit embaucher 250 000 personnes maintenant

Photo: Pixabay

Le directeur de la santé publique Horacio Arruda l’a mentionné avant-hier : pour freiner la propagation du virus, le confinement doit s’accentuer et plutôt que d’aller à l’épicerie, il faudrait idéalement que les marchandises soient acheminées chez les gens, en particulier les personnes âgées et autres personnes à risque. Ce qui nous place devant la question suivante: qui accomplira tout ce travail?

Vers un taux de chômage de 32% en avril?

Photo: Pixabay

Le Québec sera donc « en pause » dans les prochaines semaines, pour reprendre l’expression utilisée par le premier ministre lors de l’annonce de la fermeture de « tous les services et toutes les activités économiques non essentiels » à compter du 24 mars et au moins jusqu’au 13 avril. La mesure était nécessaire afin d’accentuer la lutte contre l’épidémie de COVID-19 et freiner autant que possible sa progression.

Le retour à la normale n’est pas une option

Photo: Flowizm (Flickr)

Il est raisonnable de penser qu’il n’y aura pas de retour à la normale après cette crise. D’abord, parce que la crise sanitaire modifie déjà notre rapport à la communauté, aux services publics, aux gouvernements, aux chaînes d’approvisionnement, aux frontières et aux relations entre les nations. Ensuite, parce qu’avant même son déclenchement, nos systèmes politiques et économiques faisaient déjà l’objet d’un discrédit qui s’est durablement installé suite à la dernière crise – celle de 2008. Enfin, parce que l’inconséquence de nos représentants face à la crise climatique accentuait elle aussi le sentiment d’une cassure à venir.