Retraites au Québec: et si la solution était un meilleur système?

Aujourd’hui encore, l’IRIS sera en commission parlementaire. Cette fois, c’est pour parler du Rapport du comité d’experts sur l’avenir du système de retraite québécois, plus connu sous le nom du rapport D’Amours. Notre mémoire se base sur notre étude publiée en mars dernier afin de comparer ses constats et conclusions avec le rapport du comité… Continue reading Retraites au Québec: et si la solution était un meilleur système?

Prix du livre : une règlementation sensée

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Aujourd’hui, j’irai déposer le mémoire de l’IRIS à propos d’une règlementation sur le prix du livre en commission parlementaire à l’Assemblée nationale. Il porte sur la proposition d'un regroupement du milieu du livre de limiter les rabais à hauteur de 10% pendant les neuf premiers mois de vie commerciale d’un livre. Globalement, après recherches et analyses, nous trouvons que cette proposition est tout à fait raisonnable.

En premier lieu, parce qu'elle ne changera pas grand chose au monde du livre québécois. En effet, ce milieu est plutôt une situation d’exception en terre d’Amérique : beaucoup de petits joueurs indépendants, présents sur tout le territoire et une vitalité d’édition peu commune pour une si petite communauté. Nous avons affaire ici à une mesure qui agira en tant que parapluie pour protéger cette exception.

Atterrissage en douceur ou crash immobilier? Le suspense tire à sa fin

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Le discours a changé chez les analystes du marché financier. Il n’y plus lieu de se demander si le marché connaît un ralentissement, on se questionne désormais à savoir ce à quoi ressemblera la « correction ». Les indicateurs tels que les permis de construction et le prix des propriétés ont suffisamment diminué au cours des derniers mois pour convaincre les autorités canadiennes de poser certains gestes visant à « refroidir » le marché. Le dernier en date s’est produit la semaine dernière alors que la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) annonçait qu’elle limitait la garantie octroyée sur la conversion d'hypothèques en titres de créance.

On pourrait donc séparer les observatrices et observateurs de la bulle immobilière en deux camps : ceux qui tablent sur un « atterrissage en douceur », donc un rééquilibrage des prix vers un niveau plus sensé et ce, sans grande perturbation dans l’économie. Dans l’autre camp, il y a ceux qui appréhendent un crash et que le marché pique soudainement du nez entraînant avec lui l’économie canadienne. Comme l’explique cet article de la Presse canadienne, cette version pessimiste à propos de la « correction » qui attend le marché n’affecterait pas seulement l’avoir des ménages frappés sur leur actif de plus grande valeur, leur propriété. En effet, le secteur de la construction serait également touché, mais surtout la confiance ébranlée des ménages ferait chuter leurs dépenses et le dernier moteur vigoureux de l’économie canadienne serait ainsi enrayé. Ce ralentissement provoquerait des faillites qui elles-mêmes, si elles se produisent en trop grand nombre, causeraient des pertes importantes au secteur bancaire qui réagirait en réduisant l’accès au crédit. Et un cercle vicieux vers le bas serait ainsi enclenché.

L’IRIS à l’Université populaire d’été des NCS

Cette semaine, du 15 au 17 août, se tiendra à l’UQAM, l’Université populaire d’été organisée par les Nouveaux cahiers du socialisme (NCS). Il s’agit de la 4e édition de cet événement qui permet d’ouvrir des espaces de débats et de réflexions s’adressant autant aux chercheur.e.s qu’aux militant.e.s. Encore une fois, l’IRIS est heureux de s’associer à cette… Continue reading L’IRIS à l’Université populaire d’été des NCS

L’État assureur : quand la collectivité se porte au secours du privé

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Au printemps dernier, l’IRIS présentait une série de vidéos portant sur le néolibéralisme. Nous y proposions une lecture qui va à l’encontre de l’idée largement répandue selon laquelle le néolibéralisme est synonyme de retrait de l’État ou encore de diminution de sa taille. Nous avons plutôt montré que c’est la nature de son intervention qui se transforme. Trois qualificatifs nous servent à décrire cette nouvelle réalité : l’État est facilitateur, puisqu’il encourage et soutient l’investissement privé. Il est distributeur, en ce sens qu’il a recours, autant que faire se peut, à la sous-traitance. Enfin, il est compétitif, c’est-à-dire qu’il réorganise les services publics de manière à les rendre concurrentiels.

La part financière de notre économie

Dans un texte très intéressant de Christian Cauvin publié dans un numéro hors-série d’Alternatives économiques, on trouve un graphique particulièrement révélateur du poids grandissant de l’économie financière. Le voici :

Graphique 1 : Dividendes et excédent d’exploitation en France, base 100 en 1993 (1993-2006)

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Source : CAUVIN, Christian, L’insoutenable dynamique du capitalisme financier, Alternatives économiques, Hors-série, no 97, 3e trimestre, 2013, p.31.

Les joueurs autonomes dans la LNH : dysfonction du marché

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Le 5 juillet dernier s’ouvrait le marché des joueurs autonomes dans la Ligue nationale de hockey (LNH). À cette occasion, un déluge de signatures de contrat a déferlé sur la Ligue. En incluant les quelques jours qui ont précédé l’ouverture officielle du marché, 617,6 millions $ furent consentis à des joueurs autonomes (ou sur le point de l’être) entre le 2 et le 16 juillet, dont 398,8 millions $ pour la seule journée du 5 juillet. À ce montant astronomique, il faut ajouter les centaines de millions qui seront dépensés dans les prochaines années pour de coûteux rachats de contrats dont bénéficient certains joueurs surévalués (un exemple connu ici). L’ampleur des sommes engagées donne le tournis, mais révèle par la même occasion quelques dysfonctions du libre-marché qui méritent d’être soulevées.

La répartition des ressources

En théorie, le libre-marché est le système de répartition des ressources le plus efficace. Pas besoin de représentation globale du monde, d’évaluation générale des besoins et des ressources ou encore de plan complexe visant à donner à chacun sa juste part. Le marché, qui permet la rencontre d’agents économiques supposés libres et rationnels, permettrait alors à chacun de vendre et d’acheter selon ses besoins, ses désirs et ses moyens. Ce système est réputé plus efficace parce que, en théorie toujours, les agents directement impliqués dans une transaction seraient plus à même d’évaluer le bien-fondé d’un choix économique qu’une tierce instance (l’État par exemple).

Déficit zéro : Marceau démissionnera-t-il?

Nicolas Marceau

Le ministre des Finances et de l’Économie du Portugal, Vítor Gaspar, a démissionné la semaine dernière entraînant ce pays et l’Europe dans un nouveau psychodrame dont les principaux acteurs sont à nouveau l’austérité, la confiance des marchés et l’avenir de la zone euro. Et si au Québec Nicolas Marceau mettait le pied dans la même trappe d’austérité avec sa résorption précipitée du déficit, démissionnerait-il?

Depuis la présentation de son premier budget à l’automne dernier, le gouvernement Marois a été très clair à propos de l’équilibre budgétaire : il est exclu de déroger d’une quelconque façon à cette priorité. Il semble que le gouvernement y voit une condition à sa crédibilité économique. Il a donc maintenu l’objectif du gouvernement précédent d’un retour (inutilement) rapide au déficit zéro. Pour ce faire, le ministre des Finances et de l’Économie Nicolas Marceau s’est résolu à effectuer des coupures aussi douloureuses que douteuses, telles que celles dans l’aide sociale.

Une première réflexion à mon retour de Fort McMurray

Fort McMurray

La tragédie de Lac-Mégantic soulève de nouveau la question de notre dépendance au pétrole. Les uns en profitent pour vanter les mérites des oléoducs d'Enbridge et cie, les autres questionnent plus profondément notre pétrodépendance ainsi que les coûts environnementaux et sociaux de l'extraction, du transport et de l'usage massif de formes de plus en plus extrêmes d'hydrocarbures.

Le débat est lancé et il engage l'avenir de l'humanité et de la biosphère. Si l'on se fie à ce que nous disent les climatologues, l'essentiel du pétrole "non-conventionnel" – les hydrocarbures extrêmes – doit rester sous terre si nous ne voulons pas pousser le changement climatique au-delà d'un seuil de non-retour catastrophique. Il va donc falloir compter uniquement sur les sources conventionnelles existantes pour opérer notre transition globale hors du pétrole, fermer le début d'extraction des formes extrêmes comme les sables bitumineux et le pétrole de schiste du Dakota. J'en aurais beaucoup à dire sur cette transition et les limites de toute stratégie qui repose uniquement sur des utopies technologiques et qui ne pense pas le changement d'un régime économique dépendant de la croissance. Mais pour le moment un simple constant, un message.

Qu’est-ce que la tragédie des biens communs?

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La tragédie des biens communs (en anglais tragedy of the commons) est un concept utilisé pour évoquer les conséquences néfastes du mélange de la recherche de profit individuel et de l’utilisation de ressources communes gratuites. Cette interprétation du rapport entre marché et environnement est fort populaire chez les analystes anglo-saxons et soulève des arguments forts importants. Cependant, nous verrons aussi en quoi elle est limitée.

Stratégie énergétique 2015-2025 du Québec : levier économique ou environnemental?

Ce jeudi, le gouvernement québécois annonçait une  tournée provinciale pour déterminer les suites de sa stratégie énergétique pour la période de 2015 à 2025.  Ces consultations seront présidées par Roger Lanoue, ancien vice-président d’Hydro-Québec et Normad Mousseau, professeur universitaire et auteur de plusieurs livres notamment : Au bout du pétrole, tout ce que vous devez savoir sur la crise énergétique et La révolution des gaz de schiste. Elles ont pour but définir la volonté gouvernementale dans la gestion des ressources énergétiques du territoire. Le mandat officiel est disponible ici.

Notons qu’à son instauration en 2006 la stratégie énergétique du Québec avait les lignes directrices suivantes :

–          Renforcer l’approvisionnement énergétique
–          Utiliser l’énergie comme un levier économique

Fusion Bell-Astral : de géants à titan médiatiques

Après avoir refusé une première fois en octobre 2012 que Bell achète Astral Média, le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) a rendu la semaine dernière une décision favorable à la transaction, moyennant quelques compromis. Afin d’éviter que la nouvelle entité prenne une place trop grande dans le marché télévisuel, elle devra… Continue reading Fusion Bell-Astral : de géants à titan médiatiques