Bonification du RRQ: mieux vaut des miettes que rien?

Le 20 janvier dernier, ma collègue Eve-Lyne Couturier nous informait de la réforme sournoise que souhaitait implanter le gouvernement du Québec en matière de retraite. Elle dénonçait par le fait même le peu d’intérêt qu’on y accordait dans l’espace public. Maintenant que le gouvernement s’est rétracté et aurait, selon les informations obtenues par Le Soleil, choisi de suivre l’option fédérale, le silence se poursuit.

La réforme sournoise du RRQ

Le sujet des retraites est rarement perçu comme étant palpitant. On en parle quand arrive la saison des REER, quand on veut montrer que les jeunes sont des irresponsables qui ne pensent pas à l’avenir, quand vient le temps de dire que les régimes de retraite sont un poids trop lourd pour les futures générations ou quand on pointe du doigt les personnes syndiquées privilégiées qu’on aimerait mieux voir pauvres et précaires. Mais la plupart du temps, c’est le silence.

Présentement, par exemple, combien d’articles dans les grands médias écrits, à la télé ou à la radio? On en trouve, mais très peu. Pourtant, cette semaine aurait été toute désignée pour faire un battage médiatique sur le sujet. Presqu’en secret, le gouvernement tient en effet quatre jours de consultations sur l’avenir du Régime de rentes du Québec (RRQ), annoncées à peine deux semaines avant Noël.

Des consultations, pourquoi? Et pour quoi? Répondons d’abord à la première question.

L’angoisse de vieillir

Après le temps des Fêtes, nombreuses sont les personnes qui ont regardé leur compte de banque et leur relevé de carte de crédit et poussé un long soupir. À moins de changements majeurs, les risques sont faibles qu’on dégage assez d’argent avant la fin de la période des RÉER pour pouvoir profiter de ce véhicule financier. Et on apprenait récemment que l’angoisse d’une vieillesse pas assez pourvue perturbe le sommeil d’une part non négligeable de la population. Si seulement il existait un moyen reconnu, simple et efficace pour assurer un revenu stable et adéquat à la population…

 

Élections : ce dont on ne parlera pas

Philippe Couillard a raison, le dépôt du budget d’hier annonce le début de la campagne électorale. Le Parti québécois voit une possibilité d’aller chercher une majorité, il va tenter sa chance. Une campagne électorale est, en théorie, l’occasion de discuter de ce que nous voulons comme société. Voyons quelques enjeux importants qui ont de bonnes chances d’être malheureusement mis de côté lors des prochaines semaines.

D’abord, la question centrale de notre siècle, l’environnement, risque d’être laissée de côté. Bien sûr, on parlera de ressources naturelles, plus particulièrement du pétrole à Anticosti. On parlera de rapport entre les risques d’exploitation et les revenus pour le Québec, ce qui revient à déguiser une discussion sur l’économie en discussion sur l’environnement.

Retraites et démagogie

À l’heure où on se parle, les ministres des Finances du Canada et des provinces canadiennes sortent à peine de leur réunion au lac Meech où ils ont été incapables de dégager un consensus au sujet des retraites. Cette année, on en aura beaucoup parlé, des retraites, avec le Rapport D’Amours, la mise en place des RVER et la campagne électorale municipale. Alors que la préoccupation semblait être jusqu’à présent de trouver un moyen de sauver et d’améliorer le taux de couverture (le nombre de personnes ayant un régime de retraite) et le taux de remplacement (les prestations à la retraite comparées au salaire précédent) tout en diminuant le poids des déficits dans les budgets des employeurs, le gouvernement fédéral semble maintenant essayer de changer l’enjeu. Les Canadien·ne·s à la retraite jouissant d’un des meilleurs systèmes lorsqu’on le confronte à ceux des autres pays comparables, aucune modification n’est nécessaire, rien ne doit être espéré à ce palier. Toute réforme demandant un investissement devra attendre les conditions gagnantes. Lesquelles? On le saura quand on les verra.

Retraites au Québec: et si la solution était un meilleur système?

Aujourd’hui encore, l’IRIS sera en commission parlementaire. Cette fois, c’est pour parler du Rapport du comité d’experts sur l’avenir du système de retraite québécois, plus connu sous le nom du rapport D’Amours. Notre mémoire se base sur notre étude publiée en mars dernier afin de comparer ses constats et conclusions avec le rapport du comité… Continue reading Retraites au Québec: et si la solution était un meilleur système?

Rapport D’Amours : pourquoi s’arrêter à mi-chemin ?

Au début des années 1980, la récession avait forcé le gouvernement fédéral à prendre acte du dysfonctionnement des pensions de retraite. Après avoir consulté les différents secteurs de la population, le gouvernement tranche entre les plusieurs propositions qui s’offrent à lui. Il choisit de consolider le versant privé des systèmes de retraite au Canada en mettant désormais l’accent sur l’encadrement des régimes complémentaires et le relèvement des plafonds de cotisations aux REER (l’épargne individuelle).