Budget du Québec : une comptabilité à revoir

Photo: Samuel Gamache (Wikipédia)

Depuis la création du Fonds des générations (FG) en 2006, le gouvernement du Québec a introduit dans ses comptes deux notions de solde budgétaire qui sont source permanente de confusion et de controverses, en plus d’affecter l’orientation de la politique budgétaire.

Le super solde « spécial Québec »

Depuis le début de l’année, on spécule beaucoup sur le déficit du Québec. En décembre dernier, la mise à jour économique du ministère des Finances anticipait un déficit de quatre milliards de dollars pour l’exercice qui se terminera le 31 mars 2024.

Le rendement fictif du Fonds des générations

Photo: Pina Messina (Unsplash)

Un principe de base à l’origine du Fonds des générations est d’utiliser les rendements de ce portefeuille d’investissements afin de favoriser la diminution du poids de la dette publique québécoise par rapport au PIB. Comment cela fonctionne-t-il? Chaque année, le gouvernement verse quelques milliards dans le Fonds, qui lui est géré par la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ). La Caisse doit ensuite faire fructifier ces investissements afin que le rendement généré s’ajoute aux sommes mises de côté par le gouvernement.  

Et si on liquidait le Fonds des générations?

La suspension des versements au Fonds des générations est au cœur du débat prébudgétaire de cette année. Si un consensus semble prendre place en faveur d’une suspension partielle, cette demi-mesure maintiendrait malheureusement en vie un Fonds dont il est urgent de remettre en question l’existence même.

Mise à jour économique : il n’y a pas qu’une seule avenue

Photo: Tony Webster

Jeudi, le ministre des Finances Éric Girard présentera sa mise à jour économique. On saura comment évolue le déficit du gouvernement québécois que l’on estimait à 15 milliards de dollars en juin. On pourrait en savoir plus par ailleurs sur les orientations qui risquent de guider le gouvernement Legault dans les prochaines années en matière de finances publiques.

L’architecture budgétaire du Québec à la croisée des chemins

Photo: Tony Webster

Si la crise sanitaire ne se prolonge pas indéfiniment, les impacts de la pandémie sur les finances publiques du Québec ne devraient pas être dévastateurs. Ils ne seront toutefois pas négligeables quant à leurs effets sur les perspectives budgétaires et l’endettement public. Puisque personne ne souhaite revivre les affres de la gestion post-crise de 2008, voici quelques options à examiner dans l’optique de contrer les tentations du retour à l’austérité.

Fonds des générations : le revirement de Carlos Leitão

Le Fonds des générations défraie les manchettes depuis une semaine étant donné la nouvelle stratégie du gouvernement à l’égard du remboursement de la dette. On savait déjà que les sommes versées au Fonds permettent au gouvernement de « cacher » des surplus. Au 850 M$ du surplus qu’on prévoit pour 2017-2018, il faut donc ajouter les 2,3 G$ qui ont été versés au Fonds.

La politique d’austérité budgétaire au Québec à la suite de la crise financière

Nos services publics sont sérieusement malmenés ces dernières années en raison de la politique d’austérité. Selon les données budgétaires, ce sont 20 milliards d’efforts qui ont été exigés de la population du Québec sur une période de six ans, de 2010 à 2015. Cela représente 3,4 milliards par an en moyenne, dont 2,3 milliards par an en compressions de dépenses. Trois ministres des finances se sont succédé, Bachand, Marceau et Leitão, chacun avec son plan de retour à l’équilibre budgétaire, chacun avec son cortège de compressions de dépenses et de hausses de taxes. L’objet du présent texte est de revoir, à travers l’examen des budgets successifs, comment s’est déployé le grand schéma conçu en 2009-2010, et dégager les reliefs de cette période.

Dette: quatre raisons de ne pas paniquer

Le gouvernement du Québec déposera son budget dans quelques jours. Les dix dernières années ont été consacrées à un effort principal : la réduction de la dette publique du Québec. Alors que le gouvernement passe en mode électoral et que le sombre vocabulaire de l’austérité cède la place aux rivières d’or et aux montagnes d’argent, un des plus importants choix budgétaires du gouvernement sera de continuer ses versements au Fonds des générations. Cette année, ces montants devraient représenter 2,5 G$, une somme importante pour le budget du Québec. Pourtant, le gouvernement du Québec a tort de mettre autant d’efforts sur la réduction de sa dette : elle n’a rien d’inquiétant. Voici quatre raisons de ne pas vous réveiller la nuit en pensant que la dette du Québec va venir vous dévorer, tirées de notre plus récente publication:

Priorité aux créanciers

On ne peut reprocher sa constance au gouvernement. Depuis la dernière élection, les choses ont été mises au clair : les dépenses sociales de l’État doivent être sévèrement amputées afin de « reconquérir notre marge de manoeuvre ». La logique est simple, si Québec veut pouvoir dépenser dans l’avenir, il faut couper aujourd’hui.

 

La Banque du Canada vient d’annoncer que l’État pouvait avoir un effet positif sur l’économie

Depuis la crise économique, la tendance à la mode a été l’austérité. On dépense le moins possible pour éviter tout déficit, considéré comme le pire démon. Le problème avec cette stratégie –  s’est-on entêté de répéter à l’IRIS et ailleurs – est qu’elle prive l’économie d’une intervention qui lui serait secourable et favorise la stagnation. Cette stagnation se concrétise par une faible création d’emplois, par un secteur privé morose et par un secteur public en gestion de crise constante. C’est un mauvais moment à passer nous dit-on, il ne faut pas réinvestir maintenant, c’est trop précaire, la croissance est en train de revenir, lentement mais surement.

 

Fonds des générations : s’endetter pour des peanuts

La semaine dernière, le ministre des Finances était très fier d’annoncer le retour du Québec au déficit zéro. Pour l’occasion, il s’est bien gardé de faire la liste des compressions, des diminutions de service et des coupures d’emploi qui furent nécessaires à l’atteinte du Saint Graal budgétaire.