L’organisme Oxfam soulignait au début de la semaine que « la fortune des dix hommes les plus riches du monde [avait] doublé pendant la pandémie », et ce « alors que les revenus de 99% de la population mondiale ont été moins importants à cause de la COVID-19 ».
Étiquette : entreprises
Hausser les salaires pour attirer la main-d’oeuvre
Impôt sur la fortune : c’est l’heure
Il y a longtemps qu’on n’avait pas vu une politique fiscale connaître autant de succès sur la scène internationale. Le mois dernier, le média spécialisé en économie et finances Bloomberg constatait que l’impôt sur la fortune est mis de l’avant par des gouvernements et des formations politiques partout à travers le monde. Ces propositions surviennent après que les données sur la croissance des inégalités aient régulièrement fait la manchette dans les dernières années. Et de fait, à moins d’être soi-même un détenteur de grande fortune, la seule chose qu’on pourrait trouver inquiétante dans la foulée de ces débats sur l’imposition du patrimoine des plus riches, c’est le fait que certains voudraient que ces mesures ne soient que temporaires.
Protocole de priorisation : les profits ou la vie?
Le gouvernement et les médias nous préparent depuis plusieurs jours à l’application imminente du « Protocole de priorisation aux soins intensifs ». Ce terme pudique et en apparence purement bureaucratique désigne la procédure à suivre et les critères éthiques à respecter pour celles et ceux qui, si ce protocole devait s’appliquer, auraient la tâche ingrate de choisir entre les personnes qui auront accès aux soins intensifs, et celles qui en seront privées. Il peut paraître étonnant que le recours à de tels extrêmes (on parle ici de choisir entre soigner ou laisser mourir) soit envisagé avec résignation et fatalisme, comme s’il était normal, ou du moins inévitable, d’en arriver là en temps de pandémie. Or, la pandémie ne fait qu’exacerber le « triage » généré par un autre « protocole de priorisation », qui s’applique quant à lui depuis déjà très longtemps : celui imposé par le capitalisme et son impératif de profits.
La logique des entreprises capitalistes expliquée par François Morin
Dans un livre édité en 2017 par nos ami·e·s de chez Lux, François Morin schématise quelques idées afin de nous aider à mieux comprendre les cycles de valorisation du capital, soit les moyens mobilisés par les entreprises pour tirer un profit de leurs activités. Loin de se limiter à une représentation abstraite de ces cycles, Morin propose de les approcher à partir des modes d’organisation des firmes capitalistes. L’objectif est ambitieux : comprendre le procès de valorisation mis à branle par différents types d’entreprises afin de mieux en saisir les modes opératoires. L’économie politique du XXIe siècle : de la valeur-capital à la valeur-travail, une lecture captivante dont je ne vais tenter de synthétiser qu’une petite partie.
L’obsolescence du profit
Récemment, dans la foulée des interrogations de fond soulevées par la crise de la COVID-19, l’IRIS publiait une note de recherche où il était entre autres proposé de libérer le travail de l’exigence de générer du profit. Initialement pensé par la doctrine du libéralisme économique, le profit était censé constituer un incitatif à l’innovation privée, laquelle bénéficierait ensuite à l’ensemble par les gains productifs générés. Or, à une époque où les capacités productives des entreprises sont devenues pathologiques – en témoigne la crise écologique actuelle –, l’accumulation de profit est-elle encore un incitatif pertinent à partir duquel la collectivité devrait s’administrer?
Séparer l’Entreprise de l’État
Autrefois, l'État c'était le roi et le roi régnait en vertu de son droit divin. Périodiquement, la prétention du roi au droit divin de régner risquait de susciter la révolte du peuple qui subissait l’autorité royale absolue. Heureusement pour le roi et malheureusement pour le peuple, une alliance passée entre l’Église et l’État permettait de légitimer le pouvoir monarchique de droit divin et d’empêcher toute tentative de soulèvement populaire.
L’inefficacité de l’assurance-médicaments privée coûte 5 milliards chaque année aux entreprises
Il existe beaucoup de gaspillage au sein des systèmes de santé, mais un aspect qui semble avoir échappé à cette analyse est le gaspillage dans les assurances-médicaments privées au Canada. Estimés à plus de 5 milliards par année, cela représente la moitié des dépenses annuelles des prescriptions payées par les assureurs privés canadiens. Ces montants versés par les employeurs pourraient être mieux investis dans l’augmentation salariale et dans l’amélioration d’autres avantages sociaux, comme les couvertures dentaires.