Depuis le début de la pandémie de COVID-19, les organismes communautaires – aux prises avec une augmentation soudaine des besoins, un financement insuffisant pour y faire face et une diminution importante de leur personnel en raison des nouvelles règles de confinement – tentent de poursuivre un travail essentiel dans des conditions très difficiles. Si du financement supplémentaire a été consenti dans certains secteurs (hébergement pour femmes victimes de violence, aide alimentaire, itinérance), le milieu communautaire attend toujours un rehaussement global du financement qui permettrait de répondre à l’ensemble des besoins. Cette situation est symptomatique de tendances déjà bien présentes avant la crise et rappelle l’urgence de rehausser de manière substantielle et durable le financement à la mission des organismes communautaires.
Catégorie : Secteur public et communautaire
Les employés du secteur public québécois, des privilégiés?
L’analyse de l’écart salarial entre le secteur privé et les employés de l’État au Québec publié le 3 mars par l’Institut Fraser et relayée par La Presse reprend, comme à chaque édition précédente, les trois mêmes raccourcis méthodologiques et logiques. Et – coïncidence? – la publication de cette analyse tombe toujours autour des rondes de négociation des employés du gouvernement du Québec.
Retour d’évènement : Colloque « Comment être maître chez nous au 21e siècle? »
Le 13 février 2020 avait lieu à Montréal le colloque intitulé « Comment devenir maîtres chez nous au 21e siècle? ». L’objectif de l’événement était d’abord de discuter du deuxième tome de l’ouvrage Dépossession. Une histoire économique du Québec contemporain, et d’amorcer ensuite une réflexion sur l’opportunité de transformer nos institutions publiques et d’en créer de nouvelles pour mieux servir l’intérêt collectif. La présentation de l’ouvrage faite en ouverture du colloque, que nous retranscrivons ici, était assurée par Simon Tremblay-Pepin.
*Les fichiers audios des différentes interventions sont aussi disponibles ici.
Il faut fermer les garderies privées
En réponse à la lettre de Suzanne Gagnon et David Haddaoui sur les garderies privées non subventionnées, « 65 000 enfants oubliés », publiée le 13 novembre.
Dépenser vite pour négocier moins
Le gouvernement de François Legault vient d’annoncer la fin du tarif différencié selon les revenus pour les CPE et les garderies subventionnées et la bonification de l’allocation familiale québécoise. Il s’agissait là de promesses faites lors de la campagne électorale, mais la nouveauté tient à deux éléments : d’une part, l’échéancier est beaucoup plus rapide que prévu (au départ, on parlait d’un étalement jusqu’en 2022) et d’autre part, ce sera rétroactif pour 2019. De quoi se réjouir pour les familles de jeunes enfants. Cependant, cette bonne nouvelle pourrait cacher autre chose de moins noble.
À combien s’élève la dette de l’État envers les plus vulnérables?
La Protectrice du citoyen publiait la semaine dernière son rapport annuel, dans lequel elle dénonce le fait qu’en raison d’obstacles bureaucratiques, des dizaines de milliers de citoyens et de citoyennes – souvent parmi les plus vulnérables – n’ont pas accès à des prestations ou à des services publics auxquels ils et elles ont pourtant droit. Ce rapport, s’il ne permet pas de dresser un portrait exhaustif de ces problèmes systémiques d’accès, a au moins le mérite de mettre en lumière un phénomène très peu documenté au Québec : le non-recours aux droits. Regard sur une dette publique dont on ne parle pas assez.
État québécois et communautés autochtones : l’histoire de la Révolution tranquille mérite d’être relue
La Commission Viens, qui s’est penchée pendant deux ans sur les relations entre les Autochtones et certains services publics au Québec, déposait hier son rapport.
« Maître chez nous »? Pas vraiment!
Depuis quelques jours, le second tome de l’ouvrage Dépossession : une histoire économique du Québec est en vente dans les librairies. Tandis que le premier volet de la série s’est attardé à retracer l’histoire de l’exploitation des ressources naturelles de la province, cette suite s’interroge sur la trajectoire des institutions publiques qui façonnent notre vie collective. Notre point de départ se résume ainsi : et si le récit glorifiant l’époque de la Révolution tranquille comme moment de réappropriation populaire cachait en fait une mutation des rapports de pouvoir et de domination que le recours au concept de « dépossession » permettrait de révéler?
6 autres raisons de se méfier de la réforme des tarifs d’Hydro-Québec proposée par la CAQ
Plus d’argent dans nos poches ! C’est ce que promet le gouvernement de François Legault avec son projet de loi 34 qui prétend remettre 1,5 G$ aux client·e·s d’Hydro-Québec. Mais, comme nous l’avons démontré dans notre fiche publiée en août dernier, cette promesse risque de coûter cher aux Québécois·es tout en réduisant les pouvoirs de la Régie de l’énergie, qui agit comme chien de garde dans le processus de fixation des tarifs d’électricité.
Alors que s’amorce la commission parlementaire sur le projet de loi, nous souhaitons ajouter quelques arguments afin d’expliquer en quoi cette loi n’est pas souhaitable.
Élections fédérales et assurance médicaments : les leçons du « modèle québécois » public-privé
Un des enjeux importants de la campagne électorale qui s’amorce sur la scène politique fédérale sera l’instauration au niveau national d’une assurance médicaments publique et universelle (AMPU). En effet, le Nouveau parti démocratique (NPD) et le Parti vert se sont engagés à mettre sur pied un tel régime, tandis que le Parti libéral envisage sérieusement de le faire. Tout indique donc que l’AMPU comptera parmi les promesses phares de trois des quatre principaux partis en lice pour le pouvoir. Or, la ministre québécoise de la Santé et des Services sociaux, Danielle McCann, a déjà signifié son opposition à toute intervention du gouvernement fédéral dans ce domaine, faisant valoir que le Québec jouit déjà de son propre régime d’assurance médicaments. Mais aux besoins de qui ce « modèle québécois » d’assurance répond-il?
De l’importance de la diversité sur les CA des sociétés d’État
Le 29 juillet dernier, dans une entrevue avec le Journal de Montréal, le cabinet de François Legault répondait par une fin de non-recevoir à la proposition d’instaurer des « quotas » de « minorités visibles » sur les conseils d’administration des sociétés d’État. Ce billet propose d’examiner trois des principaux arguments contre l’adoption des mesures de discrimination positive.
Les soins à domicile : une affaire rentable
La semaine dernière, Statistique Canada publiait une série de données fort intéressante au sujet des soins à domicile. Nous y apprenions que les revenus d’exploitation des entreprises du secteur privé dans ce domaine étaient en hausse de 5,1 %, passant de 5,1 G$ à 5,4 G$ entre 2016 et 2017 pour l’ensemble du Canada. Le vieillissement de la population n’est certes pas étranger à cette situation. La proportion des aîné·e·s (personnes de 65 ans et plus) est passée de 7,9 % de la population totale en 1971 à 17,2 % l’an dernier. Lorsqu’on connaît les grands besoins de soins à domicile de cette population, il n’est pas étonnant de voir le chiffre d’affaires des entreprises de ce secteur suivre une courbe ascendante.