Faut-il interdire les publicités de voitures à essence ? (2)

Au cours de l’année 2020 au Québec, il s’est vendu près de 20% de voitures neuves en moins qu’en 2019. Malgré cette conjoncture défavorable posée par la pandémie, le constructeur KIA est parvenu à battre le marché en enregistrant une hausse de ses ventes de 4% au Québec comparativement à 2019. Au sommet de son palmarès de vente, son tout nouveau VUS modèle « Seltos ». Quel est le secret du succès de KIA? Dans un communiqué de presse du 13 janvier dernier, KIA attribue sa veine à une savante campagne publicitaire qu’elle décrit sans ambages. Ce billet propose l’analyse critique d’une réussite publicitaire dont on pourrait se passer.

Faut-il interdire les publicités de voitures à essence? (1)

Soulignons l’incongruité : d’ici 2035, les voitures à essence neuves seront interdites de vente au Québec, car jugées nuisibles à l’environnement. Or, d’ici à ce que le couperet tombe, les publicités commerciales pour ces voitures se poursuivent sans ménagement, comme si le danger écologique des voitures à essence n’allait être réel qu’en 2035.

Biden, Keystone XL et le déclin annoncé du pétrole albertain

Selon différentes sources, le prochain président des États-Unis, Joe Biden, compte révoquer le permis pour l’expansion de l’oléoduc Keystone XL dès son arrivée au pouvoir. Une telle décision représenterait un autre coup dur pour l’industrie des sables bitumineux qui, malgré une aide importante de l’État, continue de décliner. Comme les États-Unis, principal importateur de pétrole canadien, tendent à changer de stratégie pour écouler leur production, il faudra que l’Alberta et le Canada soient en mesure de s’adapter. 

Trop beau pour les clients d’Hydro

Les publicités sont partout : à la télé, sur le web et même sur les BIXI. Hilo, c’est la toute nouvelle filiale d’Hydro-Québec. Elle se présente comme « un service clés en main qui, en plus de vous aider à réduire votre consommation d’énergie, vous remet de l’argent. C’est presque trop beau ! ». En effet. Alors, comment est-ce qu’Hilo peut être rentable ? D’où proviennent ses revenus ? Et si c’est rentable, pourquoi une filiale ?

Le plan vert caquiste manque cruellement d’ambition

Photo: Abdallahh

Le Plan pour une économie verte présenté hier par le gouvernement caquiste est, étonnamment, le premier plan qui ressemble véritablement à un plan de match au Québec en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES). Plutôt que les sempiternelles orientations vagues servies par des gouvernements désireux d’escamoter le plus possible la question environnementale, le document déposé hier comporte des objectifs et des chiffres clairs. Cette base sera utile aux débats futurs.

La « crise » du déficit n’a pas les conséquences de la crise environnementale

Photo: Kris Krüg

Les récentes projections du déficit fédéral pour l’année 2020-2021, qu’on estime atteindre plus de 343 milliards, ont eu un effet de choc à travers les médias ainsi que la sphère politique canadienne. L’ampleur de la dette fédérale a vite été critiquée par plusieurs, surtout par l’opposition au gouvernement libéral, qui considère que le gouvernement devrait faire de cet enjeu sa priorité. Au vu des dernières données climatiques, il serait pourtant plus opportun de considérer l’environnement comme l’enjeu à prioriser pour le gouvernement dans les prochaines années.

Problèmes financiers de GNL Québec : des nouvelles en provenance des Bermudes

Photo: J.boulian (Wikipédia)

On apprenait le mois dernier que les deux entreprises responsables de la réalisation du projet d’exportation de gaz naturel liquéfié Énergie Saguenay éprouvaient des difficultés financières. Tant GNL Québec Inc. que Gazoduq Inc. ont dû se résoudre à licencier des membres de leur personnel, soit environ vingt employé·e·s depuis le mois d’avril. À l’interne, on se fait rassurant et on soutient que le projet n’est pas pour autant en péril. Or, peu d’informations concernant l’état financier réel du consortium sont fournies pour appuyer cet optimisme affiché, malgré le départ du principal bailleur de fonds du projet en février dernier. Parmi tous les commanditaires du projet, un seul rend public un aperçu des problèmes financiers du projet, et il se trouve aux Bermudes.

Énergie Saguenay : des fonds publics bien investis?

Photo: J.boulian (Wikipédia)

Parmi les secteurs économiques affectés par la pandémie mondiale, celui des hydrocarbures a été particulièrement éprouvé. Pour le mois d’avril, la demande mondiale de pétrole a chuté de près de 30%. Au Canada, les entreprises fossiles font pression auprès des institutions publiques pour obtenir un soutien financier. Ici au Québec, nous apprenions cette semaine que l’entreprise Gazoduq inc., responsable de la construction du pipeline faisant partie du projet Énergie Saguenay, avait modifié en ce sens le mandat de ses 10 lobbyistes. Bien que la crise de la Covid-19 n’aide pas sa cause, les difficultés de ce projet d’exportation de gaz naturel liquéfié dépassent le contexte actuel, son principal actionnaire s’étant retiré au mois de février dernier. Deux facteurs ont pu intervenir dans cette décision : l’incertitude quant à la demande de gaz naturel des pays européens et les coûts de production élevés de GNL Québec comparativement à ses compétiteurs. 

Le gouvernement doit coordonner l’arrêt de l’exploitation du pétrole des sables bitumineux

Photo: Gab Pili (Unsplash)

Avec la chute des prix du pétrole, des actions des entreprises pétrolières canadiennes et la nécessité d’opérer une transition énergétique, le gouvernement canadien ne peut se contenter de sortir du trou l’industrie pétrolière. Il doit prendre les devants et favoriser la mise en place d’une société d’État chargée entre autres de planifier une sortie réfléchie du pétrole des sables bitumineux.

Autonomie alimentaire : Québec devrait envisager la création d’une nouvelle société d’État

Photo: Neil Macc (Unsplash)

Avec la pandémie qui sévit, le gouvernement semble reconnaître enfin la vulnérabilité de la chaîne d’approvisionnement de certains secteurs de l’industrie québécoise et le rôle qu’il peut jouer afin d’augmenter notre résilience collective. Cela est particulièrement vrai en matière de sécurité alimentaire. François Legault, lors de sa conférence de presse du 3 avril dernier, affirmait à ce propos qu’il fallait désormais être  autonome du point de vue alimentaire.