Et si on nationalisait Uber?

Le conseil général du PLQ de la fin de semaine nous a donné à voir de bien drôles de scènes. Pendant que le premier ministre voulait faire peau neuve en abordant les deux années qui le séparent des prochaines élections comme le champion de l’éducation, c’est un tout autre débat qui a finalement monopolisé l’attention. Pour ou contre Uber?

Avons-nous vraiment accès à l’information au Québec?

Après plusieurs années d’usage des demandes d’accès à l’information, j’en suis venu à croire que notre système d’accès à l’information pose de sérieux problèmes au Québec. J’en vois trois en particulier qui limitent grandement la capacité de bien comprendre ce qui se passe dans notre secteur public (parce que, bien sûr, si vous faites des recherches sur le secteur privé, vous n’avez tout simplement aucun droit d’accès à l’information, ce qui est probablement la plus grande aberration de la loi). Je les formule non comme un expert de la Loi sur l’accès à l’information, ce que je ne suis pas, mais comme une des personnes qui l’utilisent fréquemment, ayant fait probablement plus d’une centaine de demandes d’accès à des documents au cours des dix dernières années.

Faut-il mettre fin au monopole de la SAQ?

Aux yeux des partisans du libre marché, le fait que des entreprises publiques aient l’exclusivité sur certains secteurs de l’économie apparaît comme une aberration des plus scandaleuses. C’est pour cette raison que surgit de manière périodique dans l’espace public l’idée de privatiser en totalité ou en partie la Société des alcools du Québec (SAQ), un projet porté par la volonté de libérer les consommateurs et les consommatrices québécoises des griffes de notre « soviet des alcools ».

Ni transparence ni démocratie : il s’agit d’affaiblir le mouvement syndical

M. Yves-Thomas Dorval, P.-D.G. du Conseil du patronat du Québec, s’est récemment livré à un vibrant plaidoyer en faveur de la démocratie et de la transparence, afin de justifier son opposition au projet de loi C-4 débattu à la Chambre des communes. Celui-ci vise essentiellement à annuler deux lois touchant aux organisations syndicales adoptées sous l’ancien gouvernement conservateur. La Loi C-525 forçait notamment la tenue de scrutins à bulletins secrets pour les accréditations relevant du Code canadien du travail. La Loi C-377, quant à elle, obligeait toutes les organisations syndicales à rendre publics des états financiers très détaillés. Cet argumentaire cache pourtant assez mal les véritables intentions derrière l’opposition au projet de loi C-4 : affaiblir encore un peu plus le mouvement syndical. 

L’arrogance ne séduit pas

Il y a un peu plus de dix ans, La Grande Séduction était à l’affiche dans les salles de cinéma du Québec. Ce film raconte l’histoire de Dr Christopher Lewis, que les habitant·e·s d’un village de la Côte-Nord tentent de séduire bien que ce dernier semble davantage attaché à la débauche montréalaise qu’au proverbial serment d’Hippocrate… Il est navrant de constater que le personnage arrogant du Dr Lewis rejoint l’image que plusieurs se font aujourd’hui des médecins québécois.

Que les travailleurs pauvres se trouvent un coloc!

Depuis deux ans maintenant, mon collègue Minh Nguyen et moi publions l’indice du salaire viable au Québec. En gros, on pose la question suivante : combien une personne qui travaille à temps plein doit gagner par heure pour couvrir ses besoins de base et se donner la marge de manœuvre financière nécessaire pour vivre convenablement? 

Pour un salaire minimum à 15,10 $/heure

Dimanche prochain, le salaire minimum sera haussé à 10,75 $/heure. On peut s’en réjouir, mais pourtant nous sommes loin de la coupe aux lèvres. Malgré l’augmentation annoncée, il manquera encore 4,35 $/heure au salaire minimum pour permettre une sortie de la pauvreté.

L’arrogance majestueuse

On finit par oser. On se redresse un moment, on arrête et on respire. On lâche prise deux minutes et on prend tranquillement la mesure du champ de bataille, de la batterie de réformes et de l’ampleur de la transformation. De la déraison et des éclopés. On se dit que c’est de la folie bien entendu mais on ne peut pas le dire trop fort ni trop simplement parce qu’on dira de nous qu’on refuse le « changement ». Or, c’est l’incantation du changement qui fait élire tout le monde. Quitte à changer n’importe quoi, n’importe comment et de couvrir le résultat de l’opération par une majestueuse arrogance.