Gaétan Barrette a prouvé que le privé en santé coûte plus cher que le public

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En 2016, l’ancien ministre de la Santé Gaétan Barrette lançait un projet-pilote visant à comparer les coûts de cinq types de chirurgies et procédures entre le réseau public et trois cliniques privées: RocklandMD, Chirurgie Dix30 et Opmedic.

En santé, une refondation sans toucher aux fondations?

Photo: Guillaume Piron (Unsplash)

Face aux défaillances majeures du réseau de la santé et des services sociaux constatées depuis le début de la pandémie de COVID-19, le gouvernement Legault s’est récemment engagé à réaliser une véritable « refondation » du système de santé. Si une telle promesse suscite l’espoir de changements radicaux pour un réseau qui en a bien besoin, les informations disponibles jusqu’à maintenant quant à la nature de cette nouvelle réforme laissent présager d’amères déceptions.

La croisade de Philippe Couillard contre la rémunération à l’acte

« Il est temps de reconnaître l’effet nocif de la rémunération à l’acte sur notre système de santé, que plusieurs acceptent maintenant comme une évidence ». C’est ainsi que Philippe Couillard terminait une tirade contre la rémunération à l’acte dans une lettre ouverte publiée le 13 février… 1999 (Le Devoir, p. A13). M. Couillard était alors professeur agrégé au Service de neurochirurgie de l’Université de Sherbrooke, cinq ans avant de devenir ministre de la Santé dans le gouvernement libéral de Jean Charest. Quinze ans avant de devenir Premier ministre du Québec.

Couillard et les médecins : l’usure

Ce n’est pas l’ampleur de la corruption qui révèle l’usure du pouvoir. Cette sclérose, elle devient manifeste lorsque le pouvoir ne trouve rien de mieux que de se cantonner dans un argumentaire bidon pour vendre sa salade. Lorsqu’il devient trop évident qu’on se moque de vous, il ne reste plus grand-chose de la crédibilité de celui qui prétend faire les choix justes au nom de tous et toutes. Et c’est précisément l’impression que laisse actuellement au Québec le gouvernement Couillard et le dossier de la rémunération médicale.

Révolution sociosanitaire : tout le pouvoir aux CLSC

L’IRIS publiait mercredi dernier une étude proposant une révolution complète du le système de santé et de services sociaux du Québec. Les médias ont surtout retenu la proposition visant à faire des médecins des salarié·e·s, mais il ne s’agit que d’une des idées dans l’ensemble de celles que nous avons formulées pour transformer radicalement un système qui déçoit beaucoup trop de Québécois·e·s.

 

Comment définir une position progressiste sur les transferts canadiens en santé ?

Faut-il se ranger du côté de Gaétan Barrette et des revendications historiques du Québec ? Ou faut-il voir en Jane Philpott un rempart désespéré contre le travail acharné de démolition du système socio-sanitaire québécois par le premier ? Ou faut-il adopter la simplicité volontaire libertarienne de l’Institut économique de Montréal (IEDM) qui proposait dans Le Devoir jeudi de ne pas trop s’en faire avec les transferts et de plutôt accélérer la mise en compétition des hôpitaux ?

L’arrogance majestueuse

On finit par oser. On se redresse un moment, on arrête et on respire. On lâche prise deux minutes et on prend tranquillement la mesure du champ de bataille, de la batterie de réformes et de l’ampleur de la transformation. De la déraison et des éclopés. On se dit que c’est de la folie bien entendu mais on ne peut pas le dire trop fort ni trop simplement parce qu’on dira de nous qu’on refuse le « changement ». Or, c’est l’incantation du changement qui fait élire tout le monde. Quitte à changer n’importe quoi, n’importe comment et de couvrir le résultat de l’opération par une majestueuse arrogance.

 

Des CLSC aux GMF

On apprend aujourd’hui qu’une partie importante des activités et des ressources des CLSC sera transférée vers les Groupes de médecine de famille (GMF) et ce, aux frais du ministère et des établissements publics. Selon Noémie Vanheuverzwijn, porte-parole du ministère de la santé et des services sociaux, « ce transfert est une ‘pièce maîtresse’ de la réforme des services de première ligne pour sortir de l’hospitalo-centrisme ».

La contre-révolution Barrette

Le ministre Gaétan Barrette est peut-être le politicien québécois qui ressemble le plus à Stephen Harper. Comme l’ancien premier ministre du Canada, il passe de la parole aux actes sans broncher alors qu’il écrase un après l’autre les contrepoids du parlementarisme, de l’administration publique et même de la science. Ils en retirent une grande popularité parce qu’ils maîtrisent l’art des communications, mais au passage, ils brisent un à un les attributs de la démocratie parlementaire.

« La grosse » argent de la santé

50% des dépenses du Québec vont à la santé? C’est vrai, si on ferme les yeux sur les angles morts du calcul derrière ce chiffre. Si on faisait preuve d’un peu plus de nuances et d’honnêteté sur les « coûts de la santé », on arriverait à un chiffre qui tourne autour de 33-34%. On s’apercevrait également que comparées à la taille de l’économie québécoise, les dépenses de santé des Québécois-e-s augmentent à un rythme qui n’a rien d’insoutenable. Finalement, on verrait que les dépenses qui augmentent le plus ne sont pas forcément celles qu’on pense.