Avons-nous vraiment accès à l’information au Québec?

Après plusieurs années d’usage des demandes d’accès à l’information, j’en suis venu à croire que notre système d’accès à l’information pose de sérieux problèmes au Québec. J’en vois trois en particulier qui limitent grandement la capacité de bien comprendre ce qui se passe dans notre secteur public (parce que, bien sûr, si vous faites des recherches sur le secteur privé, vous n’avez tout simplement aucun droit d’accès à l’information, ce qui est probablement la plus grande aberration de la loi). Je les formule non comme un expert de la Loi sur l’accès à l’information, ce que je ne suis pas, mais comme une des personnes qui l’utilisent fréquemment, ayant fait probablement plus d’une centaine de demandes d’accès à des documents au cours des dix dernières années.

Politiques numériques : quatre enjeux pour la prochaine année

Michael Geist, professeur à l’Université d’Ottawa, tient un blogue prolifique ainsi qu’une chronique au Toronto Star, qui analyse scrupuleusement les débats politiques concernant l'Internet et les technologies numériques, en particulier sur la scène fédérale. En début d’année, il a présenté quatre enjeux principaux en la matière qui devraient retenir l’attention des responsables politiques pour l’année 2015. Je les présente ici en français, en ajoutant quelques éléments de contexte pour en faciliter la compréhension :

Austérité et bordel informatique

Jean-Nicolas Blanchet du Journal de Québec est sans doute le journaliste qui suit de plus près le secteur de l’informatique gouvernementale au Québec. Son dossier « Le bordel informatique » a mis plus d’une fois de l’avant les problèmes de ce secteur. Le 3 décembre dernier, le journaliste faisait état des résultats d’une demande d’accès à l’information qu’il a réalisée, constatant que les consultant.e.s privés en informatique étaient presque aussi nombreux et nombreuses que les fonctionnaires au sein du gouvernement du Québec, ce qui entraîne des coûts importants pour l’administration publique. Blanchet notait par exemple qu’au sein du Centre des Services Partagés du Québec (organisme dont la mission est d’offrir des services aux organismes publics), le budget octroyé aux 324 consultant.e.s privés est plus élevé que celui consacré aux fonctionnaires, pourtant trois fois plus nombreux et nombreuses!

C’est un fait : l’opinion est partout

Durant le temps des Fêtes, au moment de débattre de l’épineuse Charte de la laïcité avec les membres de votre famille, sur quoi ont reposé les positions défendues par chacun?

J’ose émettre l’hypothèse qu’il a surtout été question de ce que chacun pense du voile porté par certaines femmes musulmanes, mais très peu, pour ne prendre qu’un exemple, du nombre de plaintes reçues par la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse du Québec relativement à des demandes d’accommodement liées au motif religieux (entre 2009 et 2013, ces plaintes ont représenté 0,69% du total des plaintes reçues).