Comme si un coup de dés avait soudainement changé le cours de l’économie, le gouvernement Legault a annoncé qu’il devra, dans les conditions actuelles de pénurie de main-d’œuvre et d’inflation, presque doubler les budgets accordés au Programme de financement des infrastructures s’il veut créer les 37 000 places en services de garde promises. Alors que la responsabilité du déficit de places appartient en partie au gouvernement libéral passé, ce qu’il en coûtera de réparer ce laxisme incombe par contre aux stratégies de relance malavisées de la CAQ. Pour un gouvernement qui affirmait dans le dernier discours du budget qu’il faisait « de la saine gestion des finances publiques une priorité », il semble que les rouages de la macroéconomie lui échappent puisqu’il a lui-même contribué à hausser les coûts de construction par ses politiques de relance.
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Garantir des emplois pour combattre le chômage?
La semaine de travail de quatre jours en Espagne
Il est trop tôt pour savoir si le monde d’après la pandémie sera pire ou meilleur que celui d’avant. De l’irruption du télétravail à la disparition de la bise, la crise sanitaire nous oblige en tous les cas à remettre en question un grand nombre de nos façons de faire les choses. À cet égard, l’Espagne apportera une contribution hautement prometteuse sur le front du temps de travail : elle testera la semaine de quatre jours.
Y a-t-il un avenir pour les Olympiques?
Soyons clairs, j’aime les Olympiques. Sans être un mordu, il me semble que chaque édition nous offre son lot de performances époustouflantes et de grands exemples d’esprit sportif dans un contexte politique souvent complexe. Bien sûr, tout cela est présentement entaché par de nombreux scandales de dopage, tous sports confondus, ce qui montre bien qu’il y a quelque chose de pourri au royaume du Comité international olympique (CIO).
Les compressions économiques dans l’administration publique : utiles pour le développement?
Le gouvernement du Québec prétend avoir une stratégie économique: sabrer dans le secteur public et se tourner vers l’extractivisme. Le scénario qu’il a écrit pour les régions ressources est particulièrement clair : paver la voie (littéralement!) aux compagnies minières étrangères pour qu’elles viennent investir et créer de l’emploi, ou encore accorder des millions de dollars en crédits d’impôt pour l’industrie forestière (p. B.211). Cette stratégie devrait, selon lui, relancer l’économie dans les régions ressources. Du même souffle, le ministre Coiteux se félicite d’avoir coupé près de 500 postes dans la fonction publique depuis le 1er janvier, selon lui cela favorise l’investissement. Or, en cette période de stagnation économique, rien n’est moins sûr.
7 milliards ça fait beaucoup
Sortir de la crise a un coût. Pour les femmes du Québec, celui-ci s’est élevé à près de 7 milliards $ de 2008 à aujourd’hui. Et ce n’est qu’une partie de l’histoire… Commençons par le début.
En 2008, le Québec, comme la plupart des États occidentaux, a connu une crise économique que plusieurs affirment être la plus sévère depuis le fameux crash boursier de 1929. Pendant deux ans, le gouvernement s’est autorisé à faire des déficits. Par contre, une fois la (maigre) croissance de retour, les politiques d’austérité se sont pointées le bout du nez. Il faut croire que le chant du déficit zéro a été trop séduisant. Bien que de nouvelles dépenses continuaient d’être annoncées, la part du lion des annonces gouvernementales concernait plutôt des compressions. Au total, c’est plus de 23 milliards $ qui ont été coupés de l’économie québécoise par les mesures d’austérité. Et de ce montant, 13 milliards $ ont touché plus particulièrement les femmes, soit 3 milliards $ de plus que les hommes.
Et les revenus dans tout ça?
Depuis son élection, le Premier ministre Couillard fait tout pour éviter d’utiliser publiquement les termes austérité et coupures. Il préfère parler de « changements budgétaires ». Dans la réalité, nous nous doutons bien que les résultats risquent d’être pas mal les mêmes. Nous avons déjà écrit un billet de blogue sur les effets des politiques d’austérité déjà annoncées sur la vie du commun des mortels au Québec. Comme notre premier ministre, nous ne sommes évidemment pas contre la lutte au gaspillage des fonds publics. Cependant, considérant que depuis le début de la quête de l’atteinte du déficit zéro, l’exercice budgétaire se rapproche davantage à un acharnement à réduire la taille de l’État plutôt qu’à une réelle volonté d’améliorer l’accessibilité et le fonctionnement des services, il faut peut-être se demander si les coupures budgétaires n’ont pas plutôt nui à l’économie au lieu de la favoriser.