Des leçons à tirer de la vente d’Element AI

La vente d’Element AI, une start-up développant des produits informatiques basés sur l’intelligence artificielle (IA), a suscité de vives réactions. D’un côté, on s’est réjoui d’une acquisition qui signifierait que le secteur économique de l’intelligence artificielle à Montréal se démarque au niveau international. Montréal serait bel et bien un terreau fertile pour les entreprises en IA. De l’autre, on a déploré la perte de plus de 80 brevets et de l’expertise développée grâce à d’importants investissements publics fédéraux et provinciaux. Alors, faut-il se réjouir de l’acquisition de cette entreprise québécoise en IA ou doit-on au contraire déplorer son appropriation par des intérêts étasuniens? 

Trop beau pour les clients d’Hydro

Les publicités sont partout : à la télé, sur le web et même sur les BIXI. Hilo, c’est la toute nouvelle filiale d’Hydro-Québec. Elle se présente comme « un service clés en main qui, en plus de vous aider à réduire votre consommation d’énergie, vous remet de l’argent. C’est presque trop beau ! ». En effet. Alors, comment est-ce qu’Hilo peut être rentable ? D’où proviennent ses revenus ? Et si c’est rentable, pourquoi une filiale ?

Sortir des sentiers battus

Les confinements du printemps et de l’automne ont fortement touché les finances publiques du Québec.

Il y a huit mois à peine, le gouvernement nageait dans des surplus dépassant les 8 milliards et profitait de trois années de forte croissance économique. Le portrait a changé du tout au tout : le déficit oscillera cette année autour de 15 milliards et le poids de la dette par rapport à l’économie est passé de 43,4 % à 50,4 %.

50 ans de la Loi sur l’assurance maladie — Une bataille inachevée

Il y a exactement 50 ans, soit le 1er novembre 1970, la Loi sur l’assurance maladie entrait en vigueur. Le Québec devenait ainsi la dernière province à adhérer au programme mis en place par le gouvernement fédéral cinq ans plus tôt, lui-même à la remorque de la plupart des autres pays occidentaux. Si la pandémie actuelle nous rappelle l’importance d’un accès universel à des services de santé de qualité, elle démontre également que les luttes ayant entouré la mise en place de l’assurance maladie demeurent aujourd’hui inachevées.

La solution est avant tout entre les mains des gouvernements

« Une bonne partie de la solution est entre vos mains. » C’est ce qu’a gravement affirmé François Legault au lendemain de l’annonce du passage en zone rouge pour plusieurs régions du Québec. Il s’adressait ici aux jeunes, mais cette phrase condense l’essentiel du message martelé par le gouvernement depuis le début de la pandémie : c’est avant tout aux individus qu’incombe la responsabilité de freiner la progression du virus mortel, et c’est sur leur conscience que devront peser les morts et les souffrances qui résulteront de la deuxième vague qui s’amorce.

Le sexisme des chiffres hors contexte

Le ministre de la Famille, Mathieu Lacombe, a fait dans les derniers jours une tournée médiatique pour réagir à la grève des éducatrices en milieu familial. Certains de ses propos méritent d’être soupesés, car s’il est faux de dire qu’on peut faire dire n’importe quoi aux chiffres, il est vrai que leur mise en contexte peut être aussi importante que les chiffres eux-mêmes.

Le scepticisme compulsif n’équivaut pas à de l’esprit critique

Dans une lettre ouverte publiée le 3 septembre 2020, le professeur titulaire et directeur du département de français de l’Université d’Ottawa, Maxime Prévost, soulevait plusieurs interrogations quant aux mesures de restriction sanitaire appliquées un peu partout au pays. Sous couvert de questionnement raisonnable, les sous-entendus du directeur sont toutefois problématiques autant d’un point de vue logique que factuel.

CHSLD privés contre publics — L’historique derrière les statistiques

Dans sa chronique, Francis Vailles relance le débat sur la nationalisation des CHSLD. Il s’appuie sur un article publié la veille où l’on apprenait que les CHSLD privés sont fortement surreprésentés parmi les 10 CHSLD ayant le pire taux de mortalité dû à la COVID-19 : ils occupent la moitié de ce morbide palmarès alors qu’on ne compte qu’environ un tiers de CHSLD privés au Québec.

La taxe scolaire doit être abolie… et remplacée

Le 1er juillet 2020 entrera en vigueur une nouvelle diminution de la taxe scolaire. Au-delà de l’impact négatif sur le financement des écoles que celle-ci va entraîner, et des quelque 40 % de ménages québécois locataires qui ne profiteront d’aucune baisse, nous souhaitons montrer que, sous couvert de remettre de l’argent dans la poche des familles, le gouvernement perpétue une taxe injuste qui cible principalement la classe moyenne tout en protégeant le patrimoine des plus nantis.

La mémoire sélective du milieu des affaires québécois

Photo: Dick DeMarsico (Library of Congress)

Dans une lettre publiée récemment dans les pages du Devoir, les représentants officiels du milieu des affaires québécois ont louangé avec raison « les héros de tous les jours » que sont le personnel soignant et de soutien ainsi que toutes les autres travailleuses et travailleurs (dans les épiceries, les pharmacies, le transport des personnes et des marchandises, etc.) qui assurent actuellement notre survie et qui — on le découvre aujourd’hui avec stupéfaction — réalisent un travail essentiel. Il semble qu’un petit rappel du rôle joué par les organisations d’affaires et patronales dans l’histoire du système de santé et de services sociaux québécois s’impose.

L’environnement peut attendre

C’est finalement à 4,5 milliards que se sont élevés les surplus de l’exercice 2019-2020, portant à plus de 25 milliards les surplus engrangés durant les cinq dernières années. Le gouvernement Legault a ainsi accompli un véritable tour de force, celui de nous convaincre qu’il est normal de dégager des surplus d’en moyenne 5 milliards de dollars par an. Ces surplus colossaux constituent sans doute, avec la reconnaissance tardive de l’importance de s’attaquer aux enjeux climatiques, les traits marquants de ce budget.

Une industrie dépendante des fonds publics

En étudiant les cadres financiers des compétiteurs de l’éventuelle usine de l’entreprise Énergie Saguenay (GNL Québec), on réalise que ce projet s’inscrit au sein d’une industrie fortement dépendante de fonds publics. Ainsi, pour voir le jour, Énergie Saguenay devra obtenir au même titre que ses concurrents un important soutien du Trésor public.