Faire la grève pour protéger les services essentiels et mettre fin au régime « d’exception permanente »

Au milieu des années 1960, après plusieurs vagues de grèves illégales menées par les travailleurs (et surtout les travailleuses) de la santé et de l’éducation, un gain majeur est arraché au gouvernement du Québec : le droit de grève dans le secteur public. Durant les décennies suivantes, ce gain sera progressivement érodé à coups de lois spéciales par les gouvernements successifs de toutes allégeances, qui invoquent la sauvegarde des services essentiels pour justifier ce régime « d’exception permanente ». Or, ces mêmes gouvernements multiplieront les coupes budgétaires et les réductions de services, avec pour résultat que, face à la pandémie de COVID-19, le système québécois de santé et de services sociaux s’est retrouvé incapable de répondre aux besoins de base et de protéger la vie des plus vulnérables dont il avait la charge. Et si la grève était en fait le meilleur moyen de préserver les services essentiels