Lors de son passage à l’émission Tout Le Monde en Parle dimanche dernier, le premier ministre Justin Trudeau s’est érigé en défenseur de l’environnement lorsqu’il a expliqué que son gouvernement disposait d’un plan qui allait lui permettre d’atteindre les cibles de réduction d’émission de gaz à effet de serre (GES) pour 2030. À un an des élections fédérales, cette annonce a de quoi surprendre. Décortiquons cette déclaration.
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Quel est le vôtre ? Quatre comportements face à la crise climatique
Malgré Donald Trump, malgré Doug Ford, l’inquiétude vis-à-vis des changements climatiques atteint une ampleur inédite. Les canicules à répétition semblent avoir rendu soudainement plus concret l’enjeu environnemental que des militant-e-s se tuent à faire prendre au sérieux depuis des dizaines d’années. Cet éveil force notamment des journalistes et des politiciens à prendre position et ils le font de quatre façons différentes.
L’ambition n’a pas la cote
Le cadre financier des partis politiques est un exercice approximatif ; il devrait néanmoins proposer, dans le Québec de 2018, un plan pour affronter la crise économique et le désastre écologique à venir. Or, force est de constater que, pour plusieurs, l’objectif de gagner les élections prime sur celui de s’attaquer aux chantiers prioritaires que sont les luttes contre la croissance des inégalités et les changements climatiques.
Cinq questions et réponses sur Trudeau et Trans Mountain
Ce matin, le ministre des Finances Bill Morneau a annoncé que le Canada achètera le gazoduc Trans Mountain de Kinder Morgan Canada pour 4,5 G$ avec l’argent des contribuables. Le projet suscite de nombreuses questions.
Une voie d’avenir raisonnable et nécessaire
En avril dernier, la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) rendait public son premier rapport sur ses investissements durables. Elle s’engage à augmenter ses investissements faibles en carbone de 8 milliards de dollars d’ici 2020 et à réduire de 25 % son empreinte carbone d’ici 2025.
Lac-Mégantic : il y a anguille sous roche
La semaine dernière, l'Assemblée nationale du Québec a adopté une résolution unanime demandant au gouvernement fédéral de tenir une commission d'enquête publique sur la catastrophe de Lac-Mégantic. La classe politique québécoise réagissait ainsi à la fin des procédures criminelles, qui n’ont pas permis de désigner un coupable. L’Assemblée nationale a eu raison : il y a des choses que l’on ignore et seule une enquête publique permettra de répondre aux questions restées en suspens.
Ne pas faire d’enfants pour sauver la planète
Ces jours-ci se tient la Conférence des Nations unies sur les changements climatiques (COP23). Cette année, c’est à Bonn, en Allemagne, que des milliers de scientifiques, organismes à but non lucratif, groupes de défense de l’environnement et politiciens se sont réunis pour discuter de la catastrophe climatique à venir. Si l’on veut respecter l’Accord de Paris et éviter le pire, il faudra mettre en place des mesures drastiques. C’est ce que relaient les 15 000 signataires d’un « cri d’alarme » publié mardi dernier
Le Fonds vert : un vide sidéral
En début de semaine, nous apprenions que les résultats du Fonds vert étaient cette année une fois de plus décevants. En effet, les 1,23 G$ investis jusqu’à présent n’ont généré qu’une réduction de 613 000 tonnes de gaz à effet de serre (GES), soit environ 0,7 % (p.13) des émissions totales du Québec. Malheureusement, la réponse à cette autre mauvaise année du Fonds vert reste peu convaincante et semble répéter les erreurs des dernières années.
Le Canada de Justin Trudeau ne sera pas vert
Soyons francs, les expressions « développement durable », « transition écologique » et « économie faible en carbone » sont généralement édulcorées et vides de sens dans la bouche des élites politiques canadiennes. Pour s’en convaincre, il suffit d’écouter l’argumentation de Justin Trudeau, qui espère financer la transition écologique grâce à des pipelines qui transportent du pétrole sale. C’est tout simplement risible.
Le vernis vert écaillé du gouvernement québécois
Dans les derniers jours, les politiciens font la file, les deux pieds dans l’eau jusqu’aux cuisses, pour nous dire à quel point ils sont préoccupés par la situation environnementale. On empile des sacs de sable pour les caméras, donne une tape d’encouragement dans le dos des sinistré·e·s et promet d’aider ceux et celles dont les maisons se transforment en piscine.
Donner une valeur au monde
Si partout on nous propose des « débats », les vrais débats sont rares. Plus encore sur les questions économiques. Je participe très souvent à des échanges dans les médias avec nos collègues de l’Institut économique de Montréal (ou du Conseil du patronat, ou de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante, ou de l’Institut Fraser…) qui sont présentés comme des débats, pourtant il ne s’agit à peu près jamais de débats. Il s’agit plutôt, au mieux, de présenter quelques arguments soutenant deux thèses opposées; au pire, de combats de coqs puérils où l’essentiel est de bien paraître.
Peut-on régler les problèmes de marché par plus de marché?
Le 29 septembre dernier, Samuel Caron et Hugo Morin publiaient sur le blogue de l’IRIS un billet intitulé « Économie et externalités : les profits et les pertes dont on ne parle pas ». On y oppose une analyse dite « classique », qui ne tiendrait compte que des coûts et des bénéfices directs, à une analyse qui donnerait « une vue d’ensemble de la société », soit celle qui tient compte des externalités. Cependant, loin de révolutionner la science économique, cette approche va plutôt dans le sens des réformes néolibérales des 30 dernières années. Voyons pourquoi.