Le dogme

Dans une lettre ouverte publiée jeudi dernier, André Pratte réclamait des contraintes budgétaires en vue de la mise à jour économique du gouvernement fédéral. Il est ironique de lire l’ex-éditorialiste et ex-sénateur se défendre de vouloir ériger l’austérité ou le déficit zéro en « religion ». Peut-être avait-il jugé bon d’ajouter cette précision en s’apercevant lui-même qu’il demandait au lecteur une véritable profession de foi?

Crise du néolibéralisme et barbarie 

De quoi accouchent les quatre décennies de domination néolibérale? D’un monde plus prospère dans lequel chacun est à même de saisir les opportunités qui se présentent, ou bien d’un monde plus dur, plus injuste et où les référents autoritaires ont le vent dans les voiles? Je le concède, il s’agit là d’une question bien rhétorique tellement les preuves s’accumulent en faveur de la seconde option : inégalités croissantes, division identitaire plus marquée, discrédit des processus démocratiques, etc. Il va sans dire que les quarante dernières années contrastent avec celles des Trente glorieuses : à force de définir la liberté de circulation du capital comme seule valeur commune, il n’est pas surprenant de trouver partout les traces de la « destruction créatrice » qui en est la marque de commerce.

Les belles histoires du pays d’en haut

Photo: Shealah Craighead (The White House)

L’entrée en vigueur, le 1er juillet, de l’Accord Canada – États-Unis – Mexique (ACÉUM) suscite relativement peu de réactions dans les médias, la plupart positives, presque avec des lunettes roses. Un bel exemple en est la lettre ouverte des professeurs Jean-Frédéric Morin et Richard Ouellet, publiée le 2 juillet dans Le Devoir. Les deux auteurs s’évertuent à donner le beau rôle au gouvernement canadien, comme si ce dernier avait réussi à tromper l’administration Trump avec un traité bien plus favorable au Canada qu’il n’y paraît. Ce point de vue, aussi défendable qu’il soit, ne repose que sur une perspective partielle, celle de la concurrence entre les pays.

Quel est le vôtre ? Quatre comportements face à la crise climatique

Malgré Donald Trump, malgré Doug Ford, l’inquiétude vis-à-vis des changements climatiques atteint une ampleur inédite. Les canicules à répétition semblent avoir rendu soudainement plus concret l’enjeu environnemental que des militant-e-s se tuent à faire prendre au sérieux depuis des dizaines d’années. Cet éveil force notamment des journalistes et des politiciens à prendre position et ils le font de quatre façons différentes.

Libre-échange et progressisme sont-ils compatibles ?

Le Canada, le Mexique et les États-Unis entameront, dans les prochaines semaines, une huitième ronde de négociations en vue de concevoir une nouvelle mouture de l’Accord de libre-échange nord-américain (ALÉNA). La tenue prochaine d’élections en Ontario (juin), au Mexique (juillet), au Québec (octobre) et aux États-Unis (novembre) met de la pression sur les négociateurs, qui ne sont toujours pas parvenus à trouver un compromis satisfaisant pour toutes les parties.

Doit-on s’inquiéter des récents soubresauts des bourses américaines ?

Les marchés financiers se sont emballés la semaine dernière, ravivant chez certains la crainte de voir l’économie entière sombrer dans une récession de l’ampleur de celle qu’elle a connue en 2008. Maintenant que la poussière est retombée, essayons de comprendre ce qui s’est passé.

Pas de solidarité sans sécurité

Partout la haine et le repli menacent de prendre le dessus. Partout les politicien·ne·s n’hésitent pas à se lancer dans une surenchère raciste. Donald Trump a été élu en dépit d’une rhétorique xénophobe. Son écho est donc si important que tenir des propos racistes de manière décomplexée n’empêche pas d’accéder à la Maison-Blanche.

Trump président : à qui la faute?

Si le système électoral étasunien avait été un peu plus sensé, Hillary Clinton serait maintenant présidente. En effet, celle qui représentait la continuité de Barack Obama a gagné, de peu, le vote populaire, ce qui aura été insuffisant pour lui ouvrir les portes du Bureau ovale à cause du système des grands électeurs.