Il ne passe presque plus une journée sans que l’on nous rappelle combien l’économie est dans un piètre état. La semaine dernière c’était au tour de l’ONU de s’inquiéter de la lenteur avec laquelle l’économie mondiale et surtout les pays occidentaux retrouve le chemin de la croissance. Dans un rapport de la Conférence de l’ONU sur le commerce et le développement, l’organisation internationale enjoint les gouvernements d’adopter des mesures pour favoriser la demande (la consommation) et l’activité productive (les investissements des entreprises) et non d’alimenter des bulles spéculatives en favorisant la liquidité sur les marchés financiers. Les conséquences sociales de la morosité actuelle, tel que la hausse inquiétante du chômage de longue durée en Europe, expliquent cette « nostalgie de la croissance ». Les signes d’une reprise économique se font aussi rares au Québec. Tout indique en fait que nous traversons une période de stagnation économique, que viennent renforcer les politiques d’austérité du gouvernement provincial. Ceci se reflète par exemple dans la situation de l’emploi, qui est au beau fixe depuis 2012.
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Les inégalités à l’abri des crises économiques
Les inégalités sont à la hausse. Depuis maintenant une trentaine d’années, on ne compte plus les publications, les rapports et les études qui appuient sur la sonnette d’alarme. Un monde plus inégalitaire, c’est non seulement un monde dans lequel la pauvreté est à la fois plus dure et plus étendue; ce sont aussi des sociétés qui se disloquent : problèmes de logement, d’alimentation, de santé, de transport, etc.
La question que l’on peut se poser est alors la suivante : pouvons-nous espérer un retournement de situation ou bien s’agit-il d’une réalité bien ancrée dans notre époque? Maintenant que les élites politiques appliquent depuis plus de 30 ans le même type de gouvernance néolibérale de l’État et des finances publiques et que la mainmise du secteur financier sur le reste de l’économie s’avère presque entière, pouvons-nous espérer un retournement de situation?
Un graphique qui annonce le prochain tsunami?
Le citoyen moyen, tout comme la citoyenne moyenne d’ailleurs, est exposé sans arrêt à des nouvelles économiques sous forme d’indices et de taux qui prennent régulièrement les analystes et les expert.e.s par surprise parce qu’ils s’avèrent meilleurs ou pires que les prévisions initiales (dont on se questionne parfois sur la provenance…). Une semaine, c’est la confiance des consommateurs aux États-Unis qui est à la hausse, la suivante c’est la balance commerciale qui se creuse au Canada, ou encore c’est l’inflation, les mises en chantier, la vente au détail ou bien entendu, la progression (ou le ralentissement) du produit intérieur brut (PIB).
Québec dans le rouge : la faute à DiCaprio
C’est reparti. L’approche du budget du Québec entraîne les frappes préventives de la droite économique. La semaine dernière, la Chaire de recherche en fiscalité et en finances publiques de l’Université de Sherbrooke marquait le début de la saison budgétaire en évoquant le « choc » qui frappera le Québec « d’ici 2050 ». Aujourd’hui, c’est au tour du Centre sur la productivité et la prospérité (CPP) de HEC Montréal de publier son bilan de la productivité du Québec, un véritable exercice annuel d’autoflagellation à propos de l’économie québécoise et des finances publiques.
Les constats sont connus. Le Québec n’est pas assez productif, il ne crée pas suffisamment d’emplois et les impôts sont trop élevés. Par ailleurs, l’État, comme les ménages, vivent au-dessus de leurs moyens. Le premier dépense une fortune dans les services publics et les deuxièmes sont surendettés parce qu’ils manquent de littératie financière. Vient enfin le vieillissement de la population qui assène le coup de grâce aux contribuables québécois excessivement oisifs qui vivraient « à l’européenne ».
La dette souveraine dans la tourmente
Dans une récente note, l'IRIS traite de la dette souveraine. Nous assistons présentement à la première grande crise de la nouvelle économie financiarisée et mondialisée, crise consécutive à l’éclatement de la bulle immobilière aux États-Unis qui a entraîné l’implosion d’un système financier débridé et mené le monde au bord du gouffre à l’automne 2008. Cette crise dont les pays avancés ne parviennent toujours pas à s’extirper, et qui plombe maintenant l’essor des pays émergents et en développement, ne constitue que le dernier avatar de l’évolution d’un système chaotique qui intensifie le saccage de l’environnement. Celle-ci a provoqué un gonflement des dettes d’un grand nombre d’États, obligés d’éponger les dégâts : déficits alourdis en raison de la chute des recettes fiscales, déboursés accrus pour les protections sociales et les mesures économiques de stimulation, coût du sauvetage des banques et du soutien du crédit, effets de la spéculation, etc.
L’Europe parviendra-t-elle à s’en sortir ?
La crise qui secoue l’Europe fournit une illustration saisissante de l’ascendant qu’ont pris les marchés financiers dans la gouverne des peuples.
Le retour et la chute du keynésianisme pendant la crise économique
Ce billet vise à présenter certains éléments tirés d’une étude de Henry Farrell et John Quiggin (entre autres auteur du livre Zombie Economics: How Dead Ideas Still Walk among Us – L’économie zombie : Comment les idées mortes sont toujours bien vivantes), que j’ai trouvée très éclairante sur le retour en force du keynésianisme lors de la dernière crise et sa disparition aussi soudaine.