L’aveuglement volontaire des promoteurs du projet d’oléoduc 9b

Mercredi dernier, un regroupement patronal accompagné d’un syndicat de l’énergie s’est dit en faveur de l’inversion de l’oléoduc 9b de l’entreprise Enbridge, qui doit apporter le pétrole des sables bitumineux au Québec.

Mercredi dernier, un regroupement patronal accompagné d’un syndicat de l’énergie s’est dit en faveur de l’inversion de l’oléoduc 9b de l’entreprise Enbridge, qui doit apporter le pétrole des sables bitumineux au Québec. Si selon nous, la preuve de la nécessité d’encourager l’expansion des sables bitumineux et de perpétuer l’industrie pétrochimique reste à faire, il est troublant de constater l’incapacité de ces acteurs économiques traditionnels à élargir la réflexion au-delà des questions de produit intérieur brut (PIB) et d’emplois. Pas la moindre mention de « gaz à effet de serre », ni de « changements climatiques » dans le long communiqué. Or, le projet d’inversion de la ligne 9b soulève des enjeux de société autrement plus vastes que le discours classique des chambres de commerce.

Évaluation du programme de procréation assistée : évaluer d’abord la place du privé

ultrasound-and-belly

Le gouvernement du Québec a récemment donné le mandat au commissaire à la santé et au bien-être d’évaluer le programme de procréation assistée, implanté en 2010. Une décision justifiée après bientôt trois ans de fonctionnement.

Le cadre législatif accompagnant le programme a permis de faire chuter de manière importante le nombre de grossesses multiples, en limitant les techniques médicales engendrant ces grossesses multiples. La gratuité de services de procréation assistée a également garanti aux personnes moins fortunées un accès à ces techniques médicales de pointe. Malgré tout, le programme avait été mis en place rapidement et sans consultation publique sur ses limites. Depuis, diverses questions ont été soulevées, notamment quant à l’admissibilité des femmes célibataires, plus âgées et homosexuelles.

Qu’est-ce que les changements climatiques?

Image titre - copie

Le débat québécois sur l’exploitation pétrolière arrive à un moment de l’Histoire où l’utilisation de combustibles fossiles a déjà sensiblement altéré l’équilibre chimique de l’atmosphère, réchauffant la planète de 0,8 °C depuis le début de l’ère industrielle. Bien que nous soyons déjà entrés dans l’ère des conséquences, il nous est encore possible de limiter la magnitude des dégâts à venir. Dans ce contexte, revisiter les fondements de la science climatique moderne peut aider à prendre des décisions éclairées. En voici une brève synthèse.

Vers une révolution dans l’assurance-médicaments?

7447821202_42af1e6518_z

Il y a bientôt trois ans, l’IRIS publiait un rapport conjoint avec le Centre canadien des politiques alternatives (CCPA) sur les avantages que présenterait un régime universel d’assurance-médicaments auquel adhéreraient toutes les provinces. Depuis, l’idée a fait beaucoup de chemin et ce, à un point tel qu’un sondage pancanadien réalisé ce mois-ci par la firme Ekos chiffre à près de 80% l’appui de la population à un régime qui couvrirait les médicaments de la même façon que sont couverts actuellement les frais des services hospitaliers et médicaux.

Dans ce débat, la position du Québec est particulière puisque l’ensemble de la population est déjà couverte par un régime d’assurance-médicaments. Ce n'est pas le cas au Canada anglais où beaucoup de personnes sont sans couverture. Toutefois, le modèle québécois n’est pas « universel », mais bien « général », puisque toutes et tous ne sont pas couverts par le même régime. Pire, le fonctionnement actuel permet aux assureurs privés de couvrir la meilleure portion de la population active, soit celle qui engendre le moins de coûts pour les régimes, et canalise les « restants » au régime public qui s’en trouve largement déficitaire. C'est d'ailleurs la province qui échoue le plus lamentablement à contrôler ses coûts en médicaments, poste budgétaire inflationniste s'il en est un.

Dix propositions pour mieux vivre sans croissance (2e partie)

Dans notre premier billet nous nous sommes attardés aux 5 propositions d’un dossier intitulé Vivre mieux sans croissance du magazine français Alternatives économiques afin de diminuer les dépenses individuelles de manière à défavoriser la recherche de l’accumulation monétaire.  Nous poursuivons cette série en présentant les 5 autres propositions du mensuel français tout en les adaptant à la situation québécoise.

6.  Consommer mieux

Afin de réduire les coûts de consommation tout en assurant une amélioration de la qualité des aliments Alternatives économiques propose de diminuer les intermédiaires entre les clients-es et les producteurs-trices d’aliments locaux. Il s’agit donc de favoriser l’instauration de marchés publics ou de paniers bio (agriculture soutenue par la communauté) sur une large échelle. Ajoutons le jardinage collectif, qui permet une augmentation de l’autonomie alimentaire individuelle face à l’hypermarchandisation de la nourriture.

Inégalités et marchandisation

Un des principaux arguments mis de l’avant pour défendre les politiques néolibérales consiste à dire que celles-ci favorisent la croissance de l’économie, qui elle seule permet de créer de la richesse pour tous et toutes. Pourtant, on constate que la redéfinition de l’État qui est en cours depuis trois décennies s’est accompagnée d’un approfondissement des… Continue reading Inégalités et marchandisation

Dix propositions pour mieux vivre sans croissance (1ère partie)

Cette semaine à HEC Montréal se tenait le premier colloque du Collectif de recherche interuniversitaire et transdisciplinaire sur les impasses de la croissance (CRITIC) intitulé « Creuser jusqu’où? Les limites de la croissance ».

Cette semaine à HEC Montréal se tenait le premier colloque du Collectif de recherche interuniversitaire et transdisciplinaire sur les impasses de la croissance (CRITIC) intitulé « Creuser jusqu’où? Les limites de la croissance ». À l'occasion de ce colloque sur la décroissance, on a entendu de très pertinentes critiques du mouvement décroissant à l'égard de l’économie de l’accumulation qui recherche des profits illimités alors que les limites environnementales et sociales de la planète sont de plus en plus précises.

Au même moment, la revue française Alternatives économiques publiait un dossier intitulé Vivre mieux sans croissance qui met de l’avant 10 propositions afin d'améliorer notre vie dans le contexte 0ù la fin de la croissance est soit souhaitable, soit inévitable. Les propositions avancées sont très intéressantes, aisément réalisables et devraient être mieux connues. Elles ont pour but de diminuer les dépenses individuelles de manière à défavoriser la recherche de l’accumulation monétaire. Nous en faisons ici la recension en les adaptant à la situation québécoise.

L’économie extractive

Dans les capsules précédentes, nous avons décrit le néolibéralisme comme une théorie politique et une doctrine idéologique. Or, il renvoie aussi à une conception particulière du développement économique. Cette stratégie, mieux connue sous le nom d’extractivisme, fait du rendement à court terme le moteur de l’exploitation des ressources naturelles.

Y a-tu des jokes? L’exception culturelle et le soutien au cinéma

Par le passé, le Québec a développé ses politiques de soutien aux milieux culturels au nom de la défense du principe d’exception culturelle. Essentiellement, ce principe se donnait pour objectif de limiter les effets de la mondialisation de l’industrie culturelle sous dominante anglo-saxonne. Le soutien à l’industrie cinématographique québécoise s’inscrit dans ce contexte.

Par le passé, le Québec a développé ses politiques de soutien aux milieux culturels au nom de la défense du principe d’exception culturelle. Essentiellement, ce principe se donnait pour objectif de limiter les effets de la mondialisation de l’industrie culturelle sous dominante anglo-saxonne. Le soutien à l’industrie cinématographique québécoise s’inscrit dans ce contexte.

Au cours de la dernière année, certains ont complètement remis en doute cette approche. Monsieur Vincent Guzzo, président à la fois de l’entreprise des Cinémas Guzzo ainsi que de l’Association des propriétaires de cinémas du Québec (APCQ), s’est lancé dans une première dénonciation du cinéma québécois à la fin de 2012. M. Guzzo est revenu à la charge en 2013 armé cette fois d’un sondage qui prouverait que les spectateurs québécois veulent entendre plus de « jokes » dans les salles de cinéma de la province.

Nouveau système de redevances minières : beaucoup de bruit pour presque rien

Hier le gouvernement du Parti Québécois annonçait un nouveau régime de redevances minières. Cette proposition dite « hybride » s’inspire de deux systèmes de redevances plus importants, celui fondé sur les profits et le système basé sur l’extraction. Ce court texte tentera de démystifier ces formes de calcul de redevances afin de bien analyser la décision du gouvernement et ce qu’elle implique.

Hier le gouvernement du Parti Québécois annonçait un nouveau régime de redevances minières. Cette proposition dite « hybride » s’inspire de deux systèmes de redevances plus importants, celui fondé sur les profits et le système basé sur l’extraction. Ce court texte tentera de démystifier ces formes de calcul de redevances afin de bien analyser la décision du gouvernement et ce qu’elle implique.

Petite mise au point importante, tout système de redevances minières doit composer avec le marché des métaux qui connaît des hausses et des baisses cycliques. Quand les prix des métaux sont élevés, les minières ont tendance, naturellement, à générer plus de bénéfices que lorsque les prix sont bas. Les systèmes de redevances sont ainsi affectés par ces fluctuations.