Choisir la santé populationnelle avant l’industrie des données

Au mois de mars, à peine la multiplication des cas d’infections au SRAS-CoV-2, maladie virale communément appelée « nouveau coronavirus » ou COVID-19, était-elle qualifiée de pandémie que des technologies permettant de collecter des données nouvelles pour la santé publique étaient déjà en cours de création. Les entreprises qui les développent ambitionnent de mettre l’intelligence artificielle (IA) au service de la santé publique. Or, en y regardant de plus près, on constate que c'est davantage la santé publique qui risque d'être mise au service de l'industrie des données.

Énergie Saguenay : des fonds publics bien investis?

Photo: J.boulian (Wikipédia)

Parmi les secteurs économiques affectés par la pandémie mondiale, celui des hydrocarbures a été particulièrement éprouvé. Pour le mois d’avril, la demande mondiale de pétrole a chuté de près de 30%. Au Canada, les entreprises fossiles font pression auprès des institutions publiques pour obtenir un soutien financier. Ici au Québec, nous apprenions cette semaine que l’entreprise Gazoduq inc., responsable de la construction du pipeline faisant partie du projet Énergie Saguenay, avait modifié en ce sens le mandat de ses 10 lobbyistes. Bien que la crise de la Covid-19 n’aide pas sa cause, les difficultés de ce projet d’exportation de gaz naturel liquéfié dépassent le contexte actuel, son principal actionnaire s’étant retiré au mois de février dernier. Deux facteurs ont pu intervenir dans cette décision : l’incertitude quant à la demande de gaz naturel des pays européens et les coûts de production élevés de GNL Québec comparativement à ses compétiteurs. 

Déconfinement : le recul a-t-il déjà été une option? 

Depuis le 15 avril dernier, le déconfinement progressif est enclenché au Québec. Bien que la province soit la plus touchée par la pandémie au pays, le gouvernement caquiste maintient son échéancier de déconfinement, à l’exception du grand Montréal où le déconfinement est reporté (au moins) jusqu’au 25 mai et jusqu’en septembre pour le retour à l’école. Or, la plupart des provinces canadiennes et des états américains repoussent constamment leur échéance de déconfinement, les risques de deuxième vague étant considérés encore trop élevés. Pourquoi un tel empressement au Québec? Dans ce billet, je présente une série d’arguments permettant de croire que la stratégie québécoise de déconfinement est fortement influencée par le secteur privé québécois, et que les possibilités de « reconfinement », en cas de deuxième vague, sont minces, voire inexistantes.

Sortie de crise et nationalisations: où trouver l’inspiration?

Photo: Jean Gagnon

Avec le désastre sanitaire actuel qui frappe nos CHSLD et nos résidences privées pour aînés, l’idée de nationaliser complètement ces centres d’hébergement a refait surface. La crise que nous traversons montre à quel point la « logique marchande » est difficilement compatible avec les soins à accorder aux personnes âgées. En aucune circonstance, un centre d’hébergement ne devrait être laissé entre les mains d’un promoteur privé et, souhaitons-le, l’actuelle catastrophe sera mise à contribution afin de régler cette aberration. 

Économie 101: qu’est-ce que l’assouplissement quantitatif?

Depuis le début de la crise actuelle, le gouvernement fédéral a annoncé une série d’interventions extrêmement musclées pour pallier les conséquences économiques du confinement. Jusqu’à maintenant, Ottawa a dépensé plus de 200 milliards de dollars, soit plus de 10% du PIB canadien, en à peine plus d’un mois et rien n’indique que les dépenses vont ralentir. Le gouvernement fédéral se dirige vers un déficit littéralement monstrueux pour 2020. Cela veut-il dire que les contribuables devront payer la note? Pas exactement.

Santé et sécurité du travail: les employeurs encouragés à déroger à leurs obligations?

Photo: zenjazzygeek (Flickr)

Nous assistons à une perturbation inégalée des systèmes de prévention en santé et sécurité du travail avec l’arrivée de la COVID-19, ce nouveau risque biologique grave pouvant circuler dans l’ensemble des milieux de travail. Nous constatons également que plusieurs États étaient mieux préparés que d’autres pour y faire face et que divers régimes fournissent une meilleure réponse dans l’élimination des risques du travail. À ce propos, et en tout respect pour ses fonctionnaires, le gouvernement du Québec ne mérite aucun éloge en matière d’intervention publique contre la pandémie dans le domaine de la santé et de la sécurité du travail. 

Chantiers pour reconstruire l’économie

Photo: Shawn Harquail

Depuis qu’un virus a bouleversé la vie de pratiquement l’ensemble de la planète, le retour à la normale se fait désespérément attendre. Mais depuis le début de cette crise, plusieurs ont aussi mis en évidence les nombreuses raisons pour lesquelles ce retour à la normale n’était pas une avenue souhaitable. C’est en partant de ce constat que la situation actuelle peut être vue comme une occasion de rebâtir les fondations érodées de notre société. Une opportunité de lancer une série de chantiers dont l’objectif est de remettre l’économie au service du bien-être individuel et collectif.

Comment répliquer à Foodora ? En créant un nouveau service public

On apprenait lundi que la firme multinationale allemande Foodora cesserait ses activités au Canada le mois prochain. L’entreprise, spécialisée dans la livraison de nourriture à domicile, est l’une des représentantes les plus connues du capitalisme de plateforme (auquel l’IRIS consacrait  une note socioéconomique en janvier dernier).

Déconfinement: se baser sur la science… quand elle fait son affaire

Photo: Dylan Passmore

Le premier ministre François Legault a annoncé la première phase de son plan de déconfinement le 27 avril. Ce plan prévoit la réouverture des écoles primaires et des garderies en dehors de la région métropolitaine dès le 11 mai prochain, et le 19 mai pour les établissements montréalais. Pour justifier cette décision, le premier ministre évoque 5 raisons particulières: le bien des enfants, l’accord de la santé publique, le risque moindre pour les personnes de moins de 60 ans, la situation des hôpitaux sous contrôle et le fait que la vie doit continuer. Si ces 5 raisons sont en apparence fort louables, il est toutefois nécessaire de s’assurer qu’elles soient vérifiées et légitimes. Dans ce billet, je propose de passer en revue ces 5 raisons en plus de faire un état général de la pandémie au Québec et de sa prise en charge par les autorités publiques.

« Mettre en pause » l’économie : Remarques sur la subvention salariale d’urgence du Canada

Annoncée à la fin mars, la Subvention salariale d’urgence du Canada (SSUC) a capturé les esprits, tant par l’audace de ce programme (subventionner la majeure partie du salaire versé par les entreprises ayant subi une baisse de revenus, soit 75 % du salaire hebdomadaire, jusqu’à concurrence de 847 $ par semaine) que par son coût astronomique, estimé entre 71 G$ et 73 G$. L’objectif de la SSUC est clair : en protégeant le lien d’emploi de milliers de personnes, on entend mettre en pause l’économie afin de faciliter plus tard la relance. Mais que veut dire « mettre en pause » l’économie?