L’Outaouais comme cas d’école des effets délétères de la privatisation des chirurgies

Photo: Gaétan Veillette (Wikipédia)

La semaine dernière, on apprenait dans cet article que « l’Outaouais est en mode survie » et que « la situation est critique » dans les hôpitaux de la région, qui seront forcés de fermer plusieurs salles d’opération durant les vacances d’été.

Entente sur la rémunération : les médecins québécois gagneront-ils vraiment 9% de moins que leurs collègues canadiens ?

Le moins qu’on puisse dire, c’est que les données sur la rémunération des médecins au Québec sont opaques. Il est ardu de prendre la mesure réelle de qui reçoit combien et pourquoi il le reçoit des huit milliards de dollars que la Régie de l’assurance maladie du Québec (RAMQ) verse aux médecins. Après les autres dépenses en santé et celles en éducation, cette somme représente de facto le troisième poste budgétaire en importance au Québec.

Salaire minimum: rien n’empêche une hausse

Photo: Indrid Cold

Le gouvernement du Québec annoncera sous peu la prochaine hausse du salaire minimum. Le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité, Jean Boulet, a déjà indiqué qu’il ne jugeait pas opportun d’aller de l’avant avec une augmentation substantielle. Principalement, le ministre évoque l’expérience ontarienne pour justifier sa position : la hausse à 14 $ de l’heure l’an dernier aurait été si néfaste pour l’économie de nos voisins qu’il serait plus que téméraire d’aller dans la même direction.

Pourtant, comme l’indique la dernière étude de l’IRIS sur ce sujet, l’analyse des dynamiques du marché du travail ontarien ne laisse pas entrevoir une telle catastrophe. Voyons ce qu’il en est.

Impact de la hausse du salaire minimum en Ontario: réponse à l’IEDM

L’Institut économique de Montréal (IEDM) a publié cette semaine un document de deux pages concluant que « 56 100 travailleurs âgés de 15 à 24 ans ont perdu leur emploi entre l’adoption de la loi et octobre 2018 » en raison de la hausse de 21 % (de 11,60 $ à 14,00 $) du salaire minimum en Ontario en janvier 2018.

Le supplice de Sisyphe garanti

Le 31 juillet, Lisa MacLeod, la ministre ontarienne des Services à l’enfance et des Services sociaux et communautaires, annonçait l’arrêt prématuré du projet pilote ontarien sur le revenu minimum garanti (RMG). Jugeant ce dernier trop coûteux, le gouvernement ontarien récemment élu promet, dans les 100 prochains jours, un meilleur plan qui viendrait en aide aux plus démunis. Par la même occasion, la ministre annonçait une hausse de 1,5% des prestations du programme Ontario au travail et du programme ontarien de soutien aux personnes handicapées … au lieu de la hausse de 3% prévue par le gouvernement libéral dans son dernier budget.  

Une nouvelle ligne sous la ligne (2) : quand l’Ontario fait mieux

Photo: Ev (Unsplash)

Comme mon dernier billet le faisait valoir, dans son rapport publié le 13 novembre dernier, le Comité d’experts sur le revenu minimum garanti (RMG) s’est situé dans une approche « pro-marché » qui mise sur le marché du travail pour réduire la pauvreté. Pour inciter à l’emploi, il a recommandé d’installer pour les personnes jugées aptes au travail à l’aide sociale un nouveau seuil de référence à 55 % du niveau de couverture des besoins de base indiqué par la mesure du panier de consommation (MPC). Ce faisant, il a passé sous silence plus de 20 ans de croisements d’expertises à l’effet qu’avancer vers un Québec sans pauvreté suppose de s’assurer de la couverture des besoins de base et d’en finir avec la pauvreté au travail. Était-ce inéluctable? Pas si on porte le regard sur ce qui se passe en Ontario.

Revenu minimum : l’Ontario fait monter les enchères

L’Ontario a annoncé le 24 avril dernier les paramètres d’un projet pilote sur le revenu de base qui doit commencer dès la fin de ce printemps. De son côté, le Comité d’experts sur le revenu minimum garanti mandaté par le gouvernement du Québec doit rendre son rapport d’ici l’été. Voyons comment l’annonce faite en Ontario vient augmenter les enchères quant aux recommandations attendues de ce comité pour le revenu minimum à garantir au Québec.  

Le retard de productivité du Québec : une fiction

Le Québec aurait un problème de productivité. C’est ce qu’on nous raconte sans cesse, reprochant aux travailleurs et aux travailleuses de ne pas mettre l’effort nécessaire pour combler l’écart qui nous sépare de nos si dynamiques voisins ontariens. Devant cet énoncé mille fois répété comme vérité, nous avons décidé de nous pencher sur la question, de voir de quoi il en retourne réellement. La note publiée aujourd’hui permet de voir que la situation au Québec est beaucoup plus positive qu’on essaie de nous le faire croire.

D’abord, il est important de rappeler ce qu’est la productivité. Pour la calculer, on utilise généralement la valeur de ce qui est produit (par exemple, le PIB) que l’on divise par une unité de travail (par exemple, les heures travaillées). Ce ratio dépend de plus que la simple volonté des personnes qui effectuent le travail. Les investissements technologiques ou les modifications dans l’organisation du travail peuvent avoir un effet encore plus important.