S’il est un paradigme qui domine la pensée économique contemporaine, c’est bien la croissance. Souvent limitée à une question d’argent, la croissance s’observe en réalité dans plusieurs domaines. En effet, elle renvoie aussi à la quantité physique de matière utilisée par les économies mondiales et entraîne de ce fait des impacts environnementaux d’intensité diverse. Par exemple, la croissance des entreprises implique concrètement l’ouverture de plus de succursales, la création de nouveaux emplois et l’échange de plus de marchandises. De ce point de vue, on peut donc voir la croissance comme une forme d’expansion physique visant à constamment occuper de nouveaux marchés et de nouveaux espaces. Il vaut alors la peine de se demander quels effets cette expansion peut avoir sur la planète.
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Dépenser pour mieux relancer l’économie
Depuis le début de la pandémie de COVID-19, les gouvernements ont multiplié les programmes spéciaux afin de soutenir les travailleurs, les travailleuses et les entreprises les plus durement touchés par les restrictions sanitaires. Comme ces programmes ont eu des impacts majeurs sur les finances publiques, plusieurs travailleurs et travailleuses craignent un retour à l’austérité budgétaire dès la fin de la crise sanitaire. Dans ce billet, je montre pourquoi les déficits publics record enregistrés actuellement ne peuvent servir de justification à l’adoption de mesures austéritaires et pourquoi de telles mesures auraient des effets dévastateurs sur l’économie québécoise, minant ainsi les chances d’un retour à l’équilibre budgétaire d’ici cinq ans.
Redressement économique : les leçons de l’économiste Tim Jackson et de la crise financière de 2008
Comment redresser l’économie du Canada dans le contexte de la pandémie de COVID-19? Cette question s’est retrouvée au centre des priorités du dernier discours du Trône. Acclamé par certains et critiqué par d’autres, plusieurs interrogations subsistent néanmoins à propos du plan de redressement économique du gouvernement libéral.
Retour à la normale
L’IRIS accueille l’artiste Clément de Gaulejac, qui nous offre son point de vue sur l’actualité alors que le Québec traverse comme l’ensemble de la planète une crise sanitaire et économique sans précédent.
Le retour à la normale vu par Clément de Gaulejac (3)
Le retour à la normale vu par Clément de Gaulejac (2)
Le retour à la normale vu par Clément de Gaulejac (1)
L’innovation n’est pas magique
À écouter le ministre des Finances du Canada, Bill Morneau, l’innovation technologique et la recherche et le développement (R-D) sont systématiquement les voies à suivre pour soutenir ou transformer l’économie canadienne. En effet, son plus récent budget comprend 262 mentions du terme « innovation ». Mettons ce choix en contexte.
Vers plus de croissance (des élites) ou bienvenue au Club des 27
À la mi-octobre, le gouvernement a annoncé la formation d’un groupe-conseil qui se penchera sur les meilleures manières de relancer le Québec sur les voies de la croissance économique. Peu de choses sont connues de ce groupe, sauf qu’il est composé de 27 personnalités du monde des affaires et qu’il est présidé par Monique Leroux, celle-là même qui fut à la tête de la coopérative, pardon, du Mouvement Desjardins de 2008 à 2016. Leur rapport est attendu – surprise! – juste avant les prochaines élections et leur première rencontre est prévue au début novembre. Mais c’est un hasard nous assure-t-on.
L’aveuglement volontaire de Carlos Leitão
On apprenait la semaine dernière que le déficit du gouvernement du Québec s’était élevé à 675 millions de dollars pour le premier trimestre de l’exercice financier en cours. Rappelons-nous que le budget déposé en avril prévoit l’atteinte de l’équilibre budgétaire, soit l’absence de déficit pour l’année 2015-2016. Le resserrement volontaire des dépenses (la fameuse « rigueur budgétaire » tant vantée par le gouvernement Couillard) n’a donc pas suffi à compenser le fait qu’entre avril et juin, les revenus autonomes du gouvernement n’ont augmenté que de 3,8%, plutôt que les 5,1% initialement prévus.
La croissance à tout prix
Les dernières semaines nous ont gâté en matière de bonnes nouvelles économiques. À Québec, l’entreprise suédoise IKEA ouvrira enfin un centre de cueillette pour les commandes faites en ligne ou par téléphone. À Montréal, non seulement le gouvernement du Québec a éliminé les restrictions concernant les heures d’ouverture des commerces de détail pour certains quartiers du centre-ville, mais en plus, l’entreprise Carbonleo a annoncé qu’elle consacrerait 1,7 milliard de dollars à la construction du centre Royalmount à l’angle des autoroutes 15 et 40, « un pôle urbain multifonctionnel d’avant-garde » qui comprendra non moins de 160 boutiques spécialisées, plus d’une cinquantaine de restaurants, deux hôtels, une salle de spectacle de 3000 places de même qu’un centre aquatique. Difficile dans ces circonstances de contenir son enthousiasme. Pour les plus rabat-joie, sachez que bon an mal an, la consommation des ménages représente environ les deux tiers du produit intérieur brut au Canada. Alors plus on consomme, mieux se porte l’économie !
Le Saint Graal
Il ne passe presque plus une journée sans que l’on nous rappelle combien l’économie est dans un piètre état. La semaine dernière c’était au tour de l’ONU de s’inquiéter de la lenteur avec laquelle l’économie mondiale et surtout les pays occidentaux retrouve le chemin de la croissance. Dans un rapport de la Conférence de l’ONU sur le commerce et le développement, l’organisation internationale enjoint les gouvernements d’adopter des mesures pour favoriser la demande (la consommation) et l’activité productive (les investissements des entreprises) et non d’alimenter des bulles spéculatives en favorisant la liquidité sur les marchés financiers. Les conséquences sociales de la morosité actuelle, tel que la hausse inquiétante du chômage de longue durée en Europe, expliquent cette « nostalgie de la croissance ». Les signes d’une reprise économique se font aussi rares au Québec. Tout indique en fait que nous traversons une période de stagnation économique, que viennent renforcer les politiques d’austérité du gouvernement provincial. Ceci se reflète par exemple dans la situation de l’emploi, qui est au beau fixe depuis 2012.