L’éternel cycle électoral

Voilà. On sait enfin comment le gouvernement a choisi d’investir l’argent qu’il a grappillé grâce à son programme d’austérité. Après des années à demander à la population de se serrer la ceinture, après avoir augmenté et modulé les tarifs des services de garde subventionnés, sous-financé et aboli les instances de développement et de démocratie régionales, exigé au personnel des commissions scolaires et du système de santé de faire plus avec moins, réjouissons-nous! Le temps de la disette s’est terminé aujourd’hui à grand coup de 8$ par chèque de paie et de quelques millions de plus en santé et en éducation d’ici 3 ans.

Une nouvelle ligne sous la ligne (2) : quand l’Ontario fait mieux

Photo: Ev (Unsplash)

Comme mon dernier billet le faisait valoir, dans son rapport publié le 13 novembre dernier, le Comité d’experts sur le revenu minimum garanti (RMG) s’est situé dans une approche « pro-marché » qui mise sur le marché du travail pour réduire la pauvreté. Pour inciter à l’emploi, il a recommandé d’installer pour les personnes jugées aptes au travail à l’aide sociale un nouveau seuil de référence à 55 % du niveau de couverture des besoins de base indiqué par la mesure du panier de consommation (MPC). Ce faisant, il a passé sous silence plus de 20 ans de croisements d’expertises à l’effet qu’avancer vers un Québec sans pauvreté suppose de s’assurer de la couverture des besoins de base et d’en finir avec la pauvreté au travail. Était-ce inéluctable? Pas si on porte le regard sur ce qui se passe en Ontario.

Une nouvelle ligne sous la ligne (1) : comment baisser les standards

​Cette semaine, le Comité d’experts sur le revenu minimum garanti (RMG) a publié son rapport. Il se présente dans la continuité (style de mise en page compris) du cahier budgétaire 2016-2017, mis à jour en juin 2016, sur Le régime québécois de soutien du revenu. Le document comprend 23 recommandations, certaines qui semblent positives (comme l’attention portée aux situations de non recours), et plusieurs qui pointent vers des reculs (comme la confusion entre l’aide financière et l’aide à l’emploi et de plus grandes discriminations liées à l’aptitude au travail)

Quand l’argent libère l’esprit

On présuppose parfois dans le discours populaire et politique que les riches ont une vie plus stressante que celle des pauvres. Mais qu’en est-il vraiment? Est-ce que les gens à faible revenu peuvent réellement se la couler douce et vivre paisiblement alors qu’un haut revenu serait nécessairement accompagné de plus de responsabilités et donc d’une vie plus stressante? 

Bien que nous connaissions désormais les effets pervers du stress, notamment sur la santé, cette relation entre revenu et stress est très peu documentée en science économique. Dans ce billet, à l’aide des données de Statistique Canada, nous verrons que ce sont en fait les gens à faible revenu qui semblent être le plus susceptibles de mener une vie particulièrement stressante.

L’extrême centre mou (bis) : Les fils blancs d’Alexandre Taillefer

Dans un style étonnamment brouillon, l’investisseur Alexandre Taillefer a décliné dans un de ses propres médias, le Voir, sa conception de la justice fiscale. Elle tient en une expression : mystifier le référent à la loi et n’y rien toucher. « Il est important de comprendre la différence entre évitement et évasion. L’évitement est l’utilisation de structures légales (mais peut-être pas morales) permettant de diminuer et de reporter de l’impôt. Avoir de l’argent dans un paradis fiscal n’est pas toujours illégal. Des juridictions qui offrent des taux d’imposition très bas attirent des entreprises qui vont y reconnaître des revenus. Ces revenus devront toujours par la suite revenir aux actionnaires et donc dans les pays d’origine. » 

La révolution qui se fait attendre

Les médecins sont fâchés. Les propriétaires de petites et moyennes entreprises sont outrés. La réforme de la fiscalité fédérale est loin de faire l’unanimité. Sans surprise, les groupes qui voient leurs privilèges s’éroder sont ceux qui sont le plus mobilisés et dont on entend le plus les voix. Mais leurs voix puissantes sont-elles justes pour autant?

À qui appartient le choix de la hauteur de la barre ?

La période de consultation sur les règlements relatifs à la mise en place du Programme objectif emploi à l’aide sociale s’est terminée le 12 septembre 2017. Elle s’est conclue entre autres par le dépôt d’un mémoire très documenté des directeur·e·s de santé publique de Montréal et de la Montérégie. Cette intervention, qui a fait les manchettes, indiquait que l’introduction de sanctions aux prestations des primo-demandeur·e·s d’aide sociale qui ne se conformeront pas aux obligations de ce nouveau programme est une mauvaise décision du point de vue de la santé publique.

L’égalité n’est pas « presque acquise »

En entrevue avec le Journal de Québec, Louise Cordeau laissait planer il y a quelques jours, la possibilité d’un changement de nom pour le Conseil du statut de la femme (CSF). Ainsi, la nouvelle présidente souhaite que ce dernier reflète l’évolution de notre société à l’égard des enjeux d’inégalité entre hommes et femmes, l’égalité étant à son avis « presque acquise ». Son intervention reflète bien le mur auquel le progrès en termes d’équité se heurte.

Endettement des ménages : entre inquiétude et panique

L’endettement n’est plus qu’un sujet qu’on sort des poussières lorsqu’on ne sait plus quoi dire pendant le temps des fêtes. On s’en inquiète maintenant à l’année longue. Même si le taux d’endettement des ménages canadiens a atteint un niveau record de 167,3% l’an dernier, Desjardins persiste et signe : pas de panique! Ils nous avaient d’ailleurs fait la même prescription l’an dernier. Doit-on vraiment, malgré les inquiétudes à maintes fois répétées à ce sujet, cesser de paniquer? Examinons de plus près ce qui motive cet appel au calme.

 

Cardiologues : 88 000$ d’augmentation

Vous avez bien lu. Des médecins québécois ont obtenu une augmentation de leur rémunération moyenne de 88 000$ pour la seule année 2015-2016. Ce sont les cardiologues cette fois-ci qui ont remporté le gros lot alors que leur rémunération est passée de 463 000$ à 552 000$ (nets des frais de cabinet). Ils ont ainsi devancé de peu les urgentologues qui ont vu s’accroître leur revenu de 72 688$. Aussi surréelle que cette situation puisse paraître, le gouvernement québécois verse désormais ce type de montant d’argent en augmentation alors que d’une majorité de Québécois·es n’obtiendra jamais de telles sommes… en salaire.