En santé, une refondation sans toucher aux fondations?

Photo: Guillaume Piron (Unsplash)

Face aux défaillances majeures du réseau de la santé et des services sociaux constatées depuis le début de la pandémie de COVID-19, le gouvernement Legault s’est récemment engagé à réaliser une véritable « refondation » du système de santé. Si une telle promesse suscite l’espoir de changements radicaux pour un réseau qui en a bien besoin, les informations disponibles jusqu’à maintenant quant à la nature de cette nouvelle réforme laissent présager d’amères déceptions.

Oui des places, mais « dans combien de temps »?

Photo: BBC Creative (Unsplash)

Le réseau des centres de la petite enfance (CPE), qui fêtait en janvier son 25e anniversaire, continue de faire couler beaucoup d’encre en ce début d’année. Invité à la populaire émission « La semaine des 4 Julie », le ministre de la Famille Mathieu Lacombe a été confronté aux vidéos de mères témoignant de la détresse provoquée par l’attente d’une place. Le ministre a répondu en rappelant son intention de compléter le réseau. Sensible au désespoir des parents, l’animatrice Julie Snyder l’a talonné en répétant à quatre reprises la question : « dans combien de temps ? ».

Lorsque l’austérité prend le transport en commun

Photo: Manny Fortin

L’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM) anticipe un déficit cumulé de près de 1 milliard de dollars d’ici 2024 pour ses quatre sociétés de transport (STL, STM, EXO et RTL). Pour la Société de transport de Montréal (STM) seulement, on prévoit un déficit budgétaire de 62 millions de dollars pour l’année 2022.

Soigner à la chaîne mènera à une impasse

Ce texte est d’abord paru dans l’édition du 1er octobre du journal Le Devoir. Le gouvernement de François Legault souhaite régler les problèmes d’accès aux services de santé en contraignant chaque médecin de famille à prendre en charge au moins 1000 patients. Cette approche rappelle celle préconisée par le gouvernement libéral précédent, qui prévoyait en 2015 de forcer les omnipraticiens expérimentés à inscrire un minimum de 1512 patients sous peine de pénalité financière et qui, à la même époque, a modifié le mode de rémunération des médecins de CLSC afin d’augmenter leur « productivité ». Or, non seulement ce type de mesure ne permet pas d’attaquer le problème à sa source, mais il pourrait bien conduire à l’aggraver.

En un graphique: Le pont d’or des médecins spécialistes

Photo: Guillaume Piron (Unsplash)

Le gouvernement du Québec a donné à l’Institut canadien d’information sur la santé (ICIS) le mandat d’évaluer la rémunération des médecins spécialistes et de la comparer avec celle des autres provinces canadiennes. Début mars, le rapport de l’ICIS pour l’année 2016-2017 était enfin disponible.

Le gouvernement profite-t-il du blanchiment d’argent au casino?

Dans les derniers jours, un travail d’enquête de plusieurs journalistes du groupe Québecor a permis de révéler que le Casino de Montréal était un terrain de prédilection pour le blanchiment d’argent par le crime organisé depuis plusieurs années. La pratique était tellement répandue que le casino offrait des cadeaux à des dirigeants connus du monde interlope à travers les programmes de récompense octroyés aux gros joueurs. L’enquête a tellement choqué le public que le ministre des Finances, Éric Girard, a commandé un audit externe spécial sur le blanchiment d’argent dans les casinos du Québec. Or, puisque le gouvernement est le principal bénéficiaire de Loto-Québec, cet exercice sera-t-il suffisant pour venir à bout de ces pratiques criminelles? 

Dépenser pour mieux relancer l’économie

Photo: Archives de la ville de Montréal

Depuis le début de la pandémie de COVID-19, les gouvernements ont multiplié les programmes spéciaux afin de soutenir les travailleurs, les travailleuses et les entreprises les plus durement touchés par les restrictions sanitaires. Comme ces programmes ont eu des impacts majeurs sur les finances publiques, plusieurs travailleurs et travailleuses craignent un retour à l’austérité budgétaire dès la fin de la crise sanitaire. Dans ce billet, je montre pourquoi les déficits publics record enregistrés actuellement ne peuvent servir de justification à l’adoption de mesures austéritaires et pourquoi de telles mesures auraient des effets dévastateurs sur l’économie québécoise, minant ainsi les chances d’un retour à l’équilibre budgétaire d’ici cinq ans.

Projet de loi 61 : contourner des règles plutôt que de relancer

Photo: Royalbroil

Mercredi dernier le président du Conseil du trésor, Christian Dubé, présentait un projet de loi omnibus sur la relance de l’économie québécoise en réponse au ralentissement causé par la pandémie de COVID-19. L’objectif du projet de loi 61 est d’accélérer la réalisation d’un peu plus de 200 projets prévus au Plan québécois des infrastructures. Le projet de loi prévoit pour y arriver de suspendre certaines règles environnementales et d’attribution de contrats publics. Alors que de nombreuses personnalités politiques considèrent qu’un véritable plan de relance devrait au contraire contenir des mesures de protection de l’environnement, il y a lieu de s’inquiéter du message que lance le gouvernement avec ce nouveau plan.

Le gouvernement Legault s’apprête-t-il à nationaliser les résidences privées pour personnes âgées?

Dans un billet récent, nous proposions un plan de nationalisation des résidences pour personnes âgées. Face à l’hécatombe dans les CHSLD privés non conventionnés (ils représentent 9,6% de tous les CHSLD, mais 17% de ceux qui sont sur la « liste rouge » des établissements comptant le plus de cas de COVID-19), le gouvernement Legault envisage maintenant d’en « prendre le contrôle », voire de nationaliser l’ensemble des CHSLD privés (conventionnés ou non). Portrait des différentes options envisagées.